• Vue de la Porte de Vitry

    Cliché Anthropia

    au fond, l'Ecole d'Architecture de Frédéric Borel

     

     

     

     

     

     

     


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  • Détail de l'exposition Transitioners : Le Producteur

    Synagogue de Delme

    Cliché Anthropia

     

     

    Dans son édition de demain, le JDD présente un entretien avec Yannick Noah, qui donne son opinion sur Sarkozy.

     

    Il est premier dans le Top 50 des personnalités les plus appréciées des Français. Zidane est en deuxième position, Mimi Matti en trosième et Soeur Emmanuelle en quatrième. Sarkozy passe de la 25ème à la 32ème place, Ségo de la 44ème à la 36ème place. Quant à Kouchner, il est en avant dernière position, passant de la 34ème à la 49ème place, on se demande pourquoi. Ainsi va la vie des people.

     

     


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  • Drapeau Union Européenne

    Cliché Anthropia

     

     

    Chassez la directive Bolkestein, rappelez-vous cette directive qui voulait autoriser n'importe quel plombier polonais à travailler moins cher que le coût du travail dans un autre pays européen, elle nous revient par la Cour de Justice européenne, notre cour suprême à nous.

     

    Celle-ci vient en effet d'accorder le droit à une société lettonienne de sous-payer ses travailleurs, dans le cadre d'un contrat de prestation en Suède, et ce malgré la protestation des syndicats suédois, qui ont tenté de s'opposer à ce dumping social. Cet arrêt est un chef d'oeuvre dans l'art de noyer le poisson. Dans la même décision, il s'appuie sur les différents textes européens pour souligner le droit des syndicats de protéger les travailleurs suédois, dans le cadre de la flexisécurité mise en place en Suède, mais limite ce droit à celui d'un entrepreneur à développer son business. L'argument repose sur le fait qu'il n'existe pas une loi suédoise sur le SMIC, mais des accords locaux. On ne peut donc pas s'appuyer sur une loi pour demander que les entrepreneurs étrangers respectent un niveau de salaire.

     

    Les syndicats européens sont inquiets et s'en expliquent (ici).

     

    Au nom de la "concurrence", on finit par privilégier l'économique et le financier, contre le droit social et le droit des individus. Est-ce une concurrence libre et non faussée, celle qui s'appuie sur le dumping, au lieu de privilégier la qualité des prestations et des produits ?

     

    Où est donc l'intérêt général en Europe ? Qui s'en porte garant ? L'intérêt général est-il celui des business men ou celui des êtres humains de l'Union Européenne. A quand une élection des juges européens, des commissaires européens au suffrage universel, pour que notre droit à la souveraineté du peuple ne soit plus bafoué ainsi.

     

    Dernière minute. 28.12.2007- Nous n'aurions pas eu ce problème en France, car le montant du SMIC est fixé par loi, la durée officielle du travail existe.

    Mais soyons vigilants, Fillon veut supprimer la durée officielle du temps de travail et la faire décider au niveau individuel ou d'une société. A quand un SMIC négocié boîte par boîte.

    Dans ce cas, nous ne serions plus protégés d'un comportement décrit plus haut. Comment faire du Bolkestein, sans avoir besoin de directive.




     

     

     


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  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p>Joker</o:p> 






    Avec la campagne présidentielle, nous sommes entrés en guerre médiatique. Peut-être l'étions-nous déjà quand Sarkozy était ministre de l'Intérieur, mais nous ne le savions pas encore. Qu'est-ce que la guerre médiatique pour Sarkozy ? C'est un combat d'images, de discours, qui si on le gagne permet d'exercer le pouvoir et de gagner beaucoup d'argent. La réalité dans tout ceci n'a guère d'importance, sauf pour ce qui concerne le gain financier confisqué par quelques-uns. Les mots, les messages n'ont alors qu'un but, assurer le bon déroulement des opérations, en recouvrant le discours des adversaires, pour endormir l'humeur du peuple, le but du but étant d'arriver à ses fins en dominant l'opinion.


    Sarkozy est un adepte de la guerre de mouvements



    Contrairement à la guerre de positions, la guerre de mouvements consiste à ne jamais être là où vous attend l'ennemi. En matière de guerre médiatique, cela revient à trouver le dérivatif, qui permettra de faire passer la décision.
     
    On peut rappeler quelques séquences sémantiques réalisées ces derniers mois par Sarkozy :

    Séquence 1
    Cadeau aux riches Bouclier fiscal - Annonce du choc de croissance - Flop   
    Dérivatif : heures supplémentaires défiscalisées


    Séquence 2
    Vacances bling-bling aux USA – critique des medias – Catholiques écoeurés
    Dérivatif : interruption vacances pour venir à Notre-Dame aux obsèques de Lustiger


    Séquence 3
    Critiques des mesures pro-riches de Sarkozy
    Dérivatif : Suppression Régimes Spéciaux - Grèves
    Dérivatif : matraquage médiatique des Français contre la grève

     
    Séquence 4
    Thématique Pouvoir d'achat dans les médias
    Dérivatif : Discours sur la croissance avec les dents - Annonce de contrats mirifiques – voyage au Maroc
     
    Séquence 5
    Perte de points dans les sondages – Thématique  Pouvoir d'achat persistante
    Dérivatif : Contrats mirifiques avec la Chine


    Séquence 6
    Interview sur le pouvoir d'achat – Flop médiatique
    Dérivatif : visite Mouammar Khadafi - Annonce de contrats de 10 milliards - Premiers doutes sur contrats - Posture insultante de Khadafi - Dégringolade dans les sondages Dérivatif : Famille à Disney, Carla Bruni et sa mère
    Critique des mœurs volages - énervement des catholiques devant droite bling-bling Dérivatif : visite au Vatican

     
     
    La stratégie de mouvement perpétuel est portée à son meilleur. Un myriade de positions, le « shinning effect », l'effet de miroitement, qui attire l'œil, détourne l'attention, fait oublier ce qui vient de se passer juste avant. La parole repart, on commente les nouvelles images, l'opinion est maîtrisée. 




    Au Vatican

     
    Prenons le récent exemple du travail du dimanche. Il veut faire travailler le dimanche pour faire plaisir à ses amis capitalistiques du CAC 40. Vendre davantage et accessoirement supprimer ces repas dominicaux où les Français échangent sur ce qu'ils voient.


    La décision d'aller au Vatican est dans ce cadre pure stratégie de parole, pour désarmer ces catholiques qui commencent à s'énerver. « Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes. Il faut une laïcité positive. Nous avons besoin de la contribution de l'Eglise comme de celle des autres courants religieux et spirituels pour éclairer nos choix et construire notre avenir. Nous devons rechercher le dialogue avec les grandes religions de France et avoir pour principe de faciliter la vie quotidienne des grands courants spirituels plutôt que de chercher à la leur compliquer ».

     


    Il court passer quelques douceurs lubrifiantes, sans vergogne. Est-ce un discours pour le Vatican, certainement. Mais d'abord une alliance avec le pape pour qu'il rappelle à l'ordre les catholiques de la fille aînée de l'Eglise. Le catholicisme, cette belle religion de la souffrance, subir avec DIGNITE la pauvreté, quand les riches flambent et défilent dans leurs belles voitures.


    En quoi le travail le dimanche, la simplification de la procédure de divorce ou la politique d'immigration de la France sont-ils des mesures éclairées par l'Eglise ? Pourquoi son divorce et celui de Carla Bruni n'émeuvent-ils personne à Rome ? Parce que sans doute des accords ont eu lieu : il lâchera une demi-mesure pour l'école privée et prendra une position ferme contre l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Et puis d'autres choses encore, qu'on ne sait pas, en préparation.


    L'ambivalence chez Sarkozy n'est jamais loin. Des cadeaux oui, mais toujours à double sens. La mère de Carla, la divorcée, est invitée dans les Jardins du Vatican. Bigart, comme un pied de nez vulgaire à la Curie. Au pape, on offre deux éditions rares de Bernanos. Les titres des romans ? La Joie et l'Imposture. Tout un programme. 
     
     
     
    Ce n'est pas du storytelling
     
    Christian Salmon parle dans son récent livre, Storytelling, d'une stratégie présidentielle qui a présenté une belle histoire aux Français. Que ce serait cela qui leur a plu au point de l'élire, une grande histoire qui tiendrait debout toute seule. Mais selon moi, il ne s'agit pas d'une histoire englobante, mais d'une kyrielle de petits bouts de récits,  qui se juxtaposent sans s'unifier, qui se frottent les uns aux autres sans trop se contrarier, enfin pour le moment. Pas de story telling, mais l'expression d'un homme aux mille sentiments, aux mille identités, présentant un miroir à chacun, je suis toi, je suis toi. Tout le monde y passe.



    Travail fractalisé : on développe le corpus sémantique, on élasticise les frontières du discours pour coller à chaque segment de population, à chaque sensibilité, on concatène des messages, superpositions partielles. Il m'a embrouillé est peut-être la phrase la plus adéquate, pour parler de cet homme qui saute d'un discours à l'autre, comme si la parole n'avait que l'importance d'un instant, celui où il faut séduire une de ces fameuses catégories de citoyens que le discours précédent a pu heurter.



    Jusqu'à provoquer un vacarme assourdissant.





    La technique du vacarme




    Dans son dernier livre, Ma plus belle histoire, c'est vous, Ségolène Royal donne un exemple d'une autre technique du vacarme, celle qui consiste à repérer dans les idées de l'époque celles qui vont permettre de court-circuiter l'idée qui monte dans l'opinion.


    Et d'évoquer la définition qu'en donne Paul Moreira, dans son livre Les Nouvelles Censures – Dans les coulisses de la manipulation de l'information. « Soit un fait dont vous voulez minorer l'importance. Il est trop tard pour empêcher que la chose soit publique mais encore temps, si vous agissez vite, de faire en sorte qu'elle soit peu entendue et ne s'imprime pas encore dans les mémoires... Le plus efficace est de créer sur un autre sujet un tel vacarme médiatique qu'il polarisera toute l'attention. Paul Moreira évoque à ce propos ce qu'il appelle l'UBM : l'unité de bruit médiatique ».



    Ainsi, le jour de son annonce de candidature présidentielle à Vitrolles, une nouvelle tombe sur les téléscripteurs : le frère de Ségolène Royal aurait été le poseur de bombe sur le Rainbow Warrior, qui aurait coûté la vie à un journaliste portugais. Tous les médias l'annoncent, ouverture des JT, commentaires, reprise de l'entretien avec un autre frère de Ségolène Royal. Les points forts de son annonce passent ainsi à la trappe. La guerre médiatique est déclarée par Sarkozy.






    Le « push polling »




    Un peu plus loin dans son livre, elle évoque la technique du « push polling » particulièrement développée par Karl Rove, artisan de la victoire de Georges W. Bush aux USA. Elle consiste à transformer les sondages en armes de propagande. « Ce sont des sondages à base de questions biaisées destinés non à prendre le pouls de l'opinion, mais à lâcher des rumeurs mensongères de nature à infléchir les intentions de vote. Voteriez-vous pour John McCain, alors favori pour l'investiture du parti républicain en vue de l'élection présidentielle, compte tenu de son instabilité émotionnelle depuis les tortures qu'il a subies au Vietnam ? Voteriez-vous pour lui malgré la trahison dont il s'est rendu coupable là-bas ? Voteriez-vous pour lui sachant qu'il est le père illégitime d'un enfant noir (McCain avait adopté une petite fille originaire du Bengladesh) ».



    Nous n'en sommes pas là en France, ajoute Ségolène Royal. Mais quand on lit la manière dont les questions sont posées par certains instituts de sondage, par exemple par Opinion Way, dernier-né bienvenu au Royaume de l'UMP, on voit bien qu'on ne sollicite jamais les avis des sondés sur Sarkozy s'agissant de ses initiatives ou en les noyant dans une liste –quelles sont les deux initiatives les moins bonnes ?-, et qu'on pose des questions avec trois réponses au choix pour savoir ce qu'aurait fait le PS au pouvoir, ce qui induit le choix du milieu, ni mieux, ni moins bien. En effet, tout sondé répond généralement par la réponse du milieu, quand il doute de son choix. C'est pourquoi un questionnaire sérieux est généralement constitué de quatre réponses possibles, pour éviter le non-choix. Mais OpinionWay n'a peut-être pas recruté de sociologue formé dans son équipe. Ou bien.




    Est-ce à dire qu'une élection ne se fait que sur le plan média, sans doute pas. Ségolène Royal s'explique de cela. Mais on ne peut nier qu'un bon plan média peut faire basculer d'un côté ou de l'autre le million, qui constitue la ligne de flottaison. Surtout quand on fait passer son adversaire pour une cruche, même quand elle a raison, et le candidat pour un intellectuel, même quand il sort des bêtises, qui ne seraient jamais passées en d'autres temps. C'est ainsi que Sarkozy a  gagné ces élections et poursuit sa stratégie de vacarme en politique.





    Une psychologie de joker


    Devant ce qu'il faut bien appeler une nouvelle manière de faire de la politique, on cherche à comprendre quelle personnalité se cache derrière.
    Il faut bien admettre que cet homme est doté d'une psychologie étrange : les questions habituelles qui meuvent une personne, celle de la place, de l'identité, du positionnement personnel, de sa place dans l'histoire, dans la société, de sa généalogie, de ses racines, n'ont pas l'heur de le concerner. Dans cette action de renier sans cesse ce qu'il a dit juste avant, on voit bien que sa parole lui importe peu, que son intérêt réside à un autre niveau.



    Quelle est sa question ? Selon moi, l'argent est son moteur et la vanité son carburant, donc tous les moyens se valent pour arriver à gagner davantage et à briller aux yeux de tous.



    Sa politique de volte-face permanente me fait penser au Joker des jeux de carte : « un joueur qui éclaire le jeu, représentant le mouvement dans les deux directions. Positif et négatif sont ainsi combinés dans une non-dualité. Le joker nous rappelle de ne pas nous faire prendre dans la destinée, la fixité ou les rôles. Marqué du chiffre zéro, le joker est conçu comme le centre de transformation autour duquel toutes les autres positions se déplacent dans le jeu de la vie.»




    Il a compris que pour mener la danse, il faut exister aux yeux des autres et pour cela incarner à tour de rôle l'alter ego de tous les autres. Dans le système de théâtre thérapeutique d'Augusto Boal, on trouve ainsi un personnage qui mène le bal. Le Joker System est une forme théâtrale développée par Boal et ses collaborateurs au Théâtre Arena de Sao Paulo entre 1968 et 1971. Le principe en est le changement de rôles durant la pièce permettant à tous les acteurs de jouer tous les personnages, ce changement permettant que l'acteur se sépare de son rôle selon la technique brechtienne de distanciation. La vertu thérapeutique de ce théâtre tient à cette technique, qui fait ainsi incarner par des personnes prises dans le public un rôle, puis un autre, pour l'amener à se mettre à la place de l'autre, à renforcer sa confiance en lui, à mieux comprendre l'autre. Mais dans le système, une figure apparaît, celle du Joker. Figure double : il incarne le narrateur, qui s'adresse directement au public et un acteur, la « carte sauvage »,  capable de sauter partout et de jouer n'importe quel rôle.




    Dans le cas de Sarkozy, il est chacun dans le public, tour à tour victime avec les victimes, riche avec les riches, dictateur avec les dictateurs, marin pêcheur avec les marins pêcheurs, cheminot avec les cheminots, mais il est aussi le Joker, qui fixe les règles et les brise, qui peut interférer avec n'importe lequel des acteurs sur scène pour prendre son rôle. Il change de niveau de langue, de « personnage », gros bras s'il le faut, pleurant si nécessaire, rigolard puis colérique. Il est Jean qui rit, Jean qui pleure, toujours en miroir. Et comme le Joker, il n'a pas vraiment de valeur, ni n'a d'allégeance pour aucun des acteurs présents. Comme disent les Anglais, to joke, plaisanter, ne s'attacher à rien, ne pas faire attention à ce qui est dit.






    Nous sommes face à lui comme dans un tournoi de quidditch


    Le quidditch est le sport des sorciers, auquel excelle Harry Potter. Sarkozy me rappelle la balle appelée Le Vif d'Or dans le Quidditch. C'est une balle de la taille d'une grosse noix, en or et dotée d'ailes en argent. Il se déplace si rapidement qu'il est difficile de le localiser.
    Nous sommes tous entrés dans le tournoi de Quidditch. Journalistes, public, politiques. Nous l'avons là sous notre nez, il pique comme un oursin, on ne sait par quel bout l'attraper. Il est redoutable, c'est un killer.




    Et depuis quelques temps, nous essayons de le coincer. Le dernier thème sur lequel il semble être particulièrement mal à l'aise, c'est le pouvoir d'achat. C'est la faille, la pierre d'achoppement. Jusqu'à présent, il ne tient pas sur ce terrain. Même chez Opinion Way, sur le thème du pouvoir d'achat, la gauche ferait plutôt mieux que lui, plutôt que pire.




    Il s'agite beaucoup, semble fatigué. Sur ce sujet, les dérivatifs, les Unités de Bruit Médiatique, ne semblent pas avoir beaucoup d'effet. Nous résistons. La Chine, oui c'est pas mal. Mais où en est le pouvoir d'achat ? Khadafi, oui il est énervant, mais c'est pas avec ça qu'on va régler notre pouvoir d'achat. Carla Bruni ? Oui, c'est bien, quelques jours. Mais où en est le pouvoir d'achat ?




    Je pense que tous ensemble nous sommes en train de trouver le sujet incontournable, incommensurable, insubmersible. C'est le sujet de notre vie, de notre quotidien, de ce qui se rappelle sans cesse à nous. Et sur ce thème, pas de lune à montrer, pas de scintillement suffisamment fort pour nous faire oublier le manque.






    Comment se terminera une telle échappée ?



    Du Parc de Disney aux Jardins du Vatican, Sarkozy tente de nous mener en bateau. Mais il s'enferme tout seul dans le Capitole et les barbares gaulois le menacent. Vae victis, va bientôt lui dire Brennos. Malheur aux vaincus. Car il n'y a qu'un pas du Capitole à la Roche Tarpéienne, du Saint des Saints au lieu de l'exécution. Il mourra comme jadis Tarpéia, étouffée sous les bijoux et les boucliers. A force de trahir le peuple, le peuple prendra sa revanche.



    Comment se termine un tel destin : par une dé-légitimation, à un moment où plus personne n'a besoin de l'instrumentaliser. Quand le Joker finit par devenir inaudible d'avoir tout dit et son contraire et le contraire du contraire.



    Combien de temps faudra-t-il ? C'est toute la question. Mon marchand de journaux, ma voisine n'écoutent déjà plus les JT, parce qu'il y a trop de sarkozité et que ça lasse.






     

     


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  • Détail de l'exposition Transitioners : Le Producteur

    Synagogue de Delme

    Cliché Anthropia

     

     

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    Jeudi

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    Il y a des semaines qui commencent le dimanche et qui finissent le jeudi around Midnight. C'est comme ça quand on veut gagner plus en travaillant moins, on fait des horaires atypiques. Suis rentrée tard, ai répondu à un mail à un client, il était 1h30 du matin. Je n'ai jamais su ce qui s'affiche comme horaire sur le fichier du client dans ces cas-là, l'heure d'arrivée dans la boîte de mon interlocuteur ou l'heure du départ du mail.

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    Dimanche

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    La route était belle, l'air était sec, le ciel était bleu. Je roulais à 130 kmh, régulateur installé.

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    En deux jours, nous sommes payés plusieurs toiles avec la carte MK2, quand on aime on ne compte plus. Elisabeth, la force de l'âge, avec Cate Blanchett, les grandes pompes et circonstances sont parfois ennuyeuses comme une ouverture d'Edgar. Mais je retiens surtout le petit bijou d'Emmanuel Mouret, Un baiser s'il vous plaît. Il y a du Rohmer chez Mouret, mais un Rohmer, qui réfléchirait, non au sens du miroir, mais dans une  logique loufoque à peine effleurée. Le sérieux des hommes, quand ils se mettent à penser leur vie, à s'en croire les maîtres, à échafauder des stratégies et qu'ils se plantent. A moins que, à moins que... de la perversion, légère, légère. En sortant de la séance, ai attrapé au vol quelques mots de trois djeuns à casquettes retournées sur gros jeans baggy et voix graves de caillera, pas vraiment le cœur de cible du film, qui avaient dû se fourvoyer égarés par le titre. C'était pas mal ce film quand-même, ouais, c'était bien. Choc du contraste, entre Marivaux et les keums, façon Esquive.

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    Ne pas oublier d'aller voir La graine et le mulet, du même réalisateur, Abdellatif Kechiche. Tiens, sûrement kabyle, résonne comme le nom de l'ex de mon fils.

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    Dimanche

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    Parfois, il y a deux dimanches dans le dimanche. Me suis retrouvée dans le trou noir du dimanche soir, celui où je joue Ma vie seule au volant, dans une voiture sur l'autoroute à rejoindre un hôtel loin loin. Arrivée nocturne. Hôtel sympa.

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    Mardi

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    Fin de déjeuner glauque. Un client, à qui je dis le programme de l'après-midi, je commente les bricoles administratives à faire. Il me dit, les bricoles, c'est sexuel ? Comme dit K., pour un obsédé, bricole ça rime avec gaudriole. J'ai pas su quoi répondre, je ne b.... pas avec les clients. Je me souviens de mes collègues consultants hommes, qui parlent pour ça de queues de contrat, quand ils se font les clientes en fin de mission. Pour eux, c'est la cerise sur le gâteau. Pour moi, le faire avec un client, ce serait considérer que ma prestation intellectuelle n'a pas suffi, qu'il faut en plus que je paie de ma personne. Alors je ne le fais pas. La différence entre Vénus et Mars. Il faut dire aussi que les hommes d'entreprise me semblent rarement sexy, la cravate sans doute.

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    Mardi encore

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    Le client glauque me parle du nouveau complexe d'activités installé par la Mairie, juste à côté dans une zone Seveso. Généalogie habituelle des catastrophes industrielles. Des mines à sec à plus de 800 mètres dans le sous-sol, là où il commence à faire chaud, pas loin du magma sans doute. Pour rentabiliser, on y entasse des tas fumants de déchets à haute teneur toxique. Un incendie se déclare. On y envoie les anciens mineurs, pas au courant, qui se ne protègent pas. Ils sortent contaminés par les produits. On essaie d'éteindre l'incendie, mais ça fume pendant plus de trois mois. On coule un peu de béton. Et dix ans après, on construit dessus des usines, des entrepôts, des bureaux. Et les entreprises s'y installent la mémoire courte. A quand l'étude d'impact sur la santé du personnel ? Le client en riant m'a dit que les cuves étaient stockées sous la nappe phréatique. Cela ne remonte pas les déchets ?

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    Lundi

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    Un client m'a offert un coffret de vins rares pour les Fêtes. Marrant. Ce sont les clients qui se mettent à faire des cadeaux maintenant. Le monde à l'envers.

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