• Etienne Boulanger

    L'artiste des Single Room Hotel**

    Cliché Anthropia

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    Quand on regarde France 2, et notamment la Rédaction, on constate qu'un certain style, que je nommerai Chabichou, s'empare de la langue des journalistes, façon Chabot, et autres présentatrices de JT ou d'émissions grand public.

     

    Le style Chabichou ressemble en fait de près au mélange bafo-populaire et humoristique de Chabot, de grands soupirs, l'air de s'en faire pour l'interviewé, et en même temps, l'art de le tournebouler l'invité pour l'empêcher de se défendre.

     

    C'est le style anti-gauche de France 2, développé sur un air de comi-troupier, pour ne pas être accusé de prendre parti pour Sarkozy. On s'y laisserait prendre, plus gentil tu meurs. Et pourtant, c'est devenu d'un tel systématisme, qj'on se sent pris d'un malaise, reconnaissant ce qu'il faut bien appeler un faux air amical, une fausse solidarité dans le ton, qui finit par un empapaoutage de première.

     

    C'est ce qui est arrivé à Ségolène Royal avec Chabot l'autre soir, un air sympa dans un piège à miel, destiné à ruiner toute tentative de fournir un discours politique, tant le questionnement l'attirait sur la vie perso, l'intimité, l'anecdotique, les problèmes, la difficulté de vivre, de survivre à une élection, de continuer à vivre après un divorce.

     

    Sous couvert d'être soutenant c'est le type même d'entretien qui donne des envies de meurtre, tant on moque de l'invitée. Une sorte d'interview de con, vous ne le savez pas, mais l'objectif est de vous faire passer pour l'invité stupide.

     

    Alors, je n'ai vraiment plus de pitié pour Chabot -qui apparaît de plus en plus comme une journaliste sur le retour-, mais quand Schoendoerffer en fait autant en se secouant tout au long de l'émission, et ce matin encore à la minute de Vérité de Françoise Laborde avec Baylet, dans le trés énervé magazine de Lemeyrgie, je me dis que le style chabichou fait école, l'heur de ne pas paraître désagréable tout en l'étant, l'air d'avoir l'air dynamique tout en ne l'étant pas, l'art de plomber l'émission tout en faisant croire qu'elle est réussie.

     

     

     

     

     

     

     


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  • W. Aractingy 

    Droits réservés

    Septembre 1994

     

     

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    Je vois les mois qui passent et les critiques de Vous-Savez-Qui de plus en plus nombreuses, alors même que le gouvernement entre dans la peur de son chef, ne s'autorise plus aucune parole libre, et que les mesures prises sont perverties dans leur fondement même, j'ai déjà parlé ici du risque de voir les loyers augmenter l'an prochain de 3%, de la hausse du prix du Gaz (sur bases estimées doublées et réelles à partir du 1er janvier 2008), de la perte des recours possibles aux Prudhommes et dans les tribunaux (carte judiciaire de Dati), on va bientôt annoncer la carte hospitalière qui fera une coupe claire dans ce service de proximité sans oublier les centaines de petites mesures négatives, la taxe TV à hauteur de 50% pour les personnes âgées, la franchise médicale, l'éco-taxe sur les vieilles voitures, etc.

     

    <o:p> </o:p>

    On vient d'entendre parler de la mesure en faveur des TPE et PME, la suppression de l'IFA, l'impôt forfaitaire. Sachez d'abord que les TPE ne sont pas concernées, puisqu'en-dessous de 400 000 euros, les entreprises n'en paient pas d'IFA. C'est donc pour les PME plus importantes que cette manne a de l'importance. A nouveau, on aide les plus gros.

     

    <o:p> </o:p>

    Pour les nantis, ajoutons la défiscalisation pour 75% des investissements en actions sur l'ISF. Bref, si vous investissez 50 000 euros en actions, vous pourrez en retirez 37 500 au titre de la défiscalisation. Et le tout à l'avenant. Il y a désormais moyen de ne plus payer d'ISF avec ces systèmes. Quitte à perdre 50 000 euros, autant s'enrichir en l'investissant que de payer l'impôt. Gageons que ce seront les entreprises du CAC 40 qui bénéficieront de ces investissements.

     

     

    <o:p> </o:p>

    Je vois les mois qui passent et notre impuissance augmenter, pas de contre-pouvoir, la presse est muselée, certains sont même mis en examen, voir Guillaume Dasquié (ici), pour avoir sorti la vérité.

     

    <o:p> </o:p>

    Je vois les mois qui passent et le sentiment intolérable que nous ne rattraperons pas ces années à dilapider le bien public, à supprimer le bonheur de vivre en France : rien ne résiste et notre verbe, nos manifestations, nos grèves passent sur le cuir tanné de Vous-savez-qui ? sans l'entamer, sans l'effaroucher d'aucune façon.

     

    <o:p> </o:p>

    Vous-Savez-Qui se révèle de plus en plus comme ce qu'il est, un arriviste, un cynique, un ami des dictateurs, des escrocs d'Etat, et rien ne semble pouvoir entamer l'ultra-pouvoir et l'ultra-libéralisme de ce qu'il faut bien appeler notre « grue », au sens où La Fontaine l'entendait, dans «Les grenouilles qui demandent un Roi ».

     

    <o:p> </o:p>         Les grenouilles se lassant
                De l'état démocratique, 
                Par leurs clameurs firent tant 
    Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique.
    Il leur tomba du ciel un roi tout pacifique: 
    Ce roi fit toutefois un tel bruit en tombant,
                Que la gent marécageuse, 
               Gent fort sotte et fort peureuse, 
                S'alla cacher sous les eaux, 
                Dans les joncs, les roseaux, 
                Dans les trous du marécage, 
    Sans oser de longtemps regarder au visage 
    Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau. 
                Or c'était un soliveau, 
    De qui la gravité fit peur à la première 
                Qui, de le voir s'aventurant, 
                Osa bien quitter sa tanière. 
                Elle approcha, mais en tremblant; 
    Une autre la suivit, une autre en fit autant: 
                Il en vint une fourmilière; 
    Et leur troupe à la fin se rendit familière
                Jusqu'à sauter sur l'épaule du Roi.
    Le bon sire le souffre et se tient toujours coi.
    Jupin en a bientôt la cervelle rompue :
    «Donnez-nous, dit ce peuple, un roi qui se remue.» 
    Le monarque des dieux leur envoie une grue,
                Qui les croque, qui les tue, 
                Qui les gobe à son plaisir; 
                Et grenouilles de se plaindre. 
    Et Jupin de leur dire:« Eh quoi? Votre désir
                A ses lois croit-il nous astreindre? 
               Vous avez dû premièrement
                Garder votre gouvernement;
    Mais, ne l'ayant pas fait, il vous devait suffire,
    Que votre premier roi fut débonnaire et doux
                De celui-ci contentez-vous, 
                De peur d'en rencontrer un pire.»
    La Fontaine<o:p> </o:p><o:p> </o:p><o:p> </o:p>  



    <o:p>Nous sommes passés de Chirac à Vous-Savez-Qui. Sauve-qui-peut.</o:p><o:p></o:p> <o:p></o:p> <o:p></o:p> <o:p></o:p> <o:p></o:p> <o:p></o:p> <o:p></o:p> 

     

     

     

    <o:p></o:p> 
     

     


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  • Maison du pays du sel

    Ile de Noirmoutiers

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    En ces jours de Fête des lumières, une plage, un ciel, la mer... pour rêver en ce samedi brumeux.

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Parlement de Bruxelles

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    L'autre jour, je me suis retrouvée au Parlement européen à Bruxelles, où ne se tiennent que quelques mini-séances par an, comme chacun sait, les autres se tenant à Strasbourg.

     

    J'ai vu la machine européenne en fonctionnement, dans les bureaux, dans les commissions, dans les groupes de travail, plutôt sur les questions sociales d'ailleurs, hasard du calendrier.

     

    On m'a parlé du voeu pour le SMIC européen poussé par la gauche européenne (pas de somme à négocier, juste un principe et chaque pays fixerait son seuil), j'ai demandé si le futur traité n'interdirait pas justement un tel débat, et non, apparemment cela n'est pas tabou.

     

    J'ai entendu aussi de nombreuses réflexions sur le statut précarisé des assistants, des traducteurs, bref des gens qui n'ont pas eu le bonheur d'être fonctionnaires européens et qui se retrouvent dans un no man's land juridique, travaillant par exemple sous statut français en Belgique, quelle complication. Des salariés qui se sont portés devant les juges des Prudhommes à Strasbourg et qui "risquent" de gagner en savent quelque chose, puisque la Présidence du Parlement (de droite) les a squeezés et préfère travailler avec les fonctionnaires en heures sup, faisant venir du Luxembourg du personnel, pour éviter de payer ces contractuels mauvais coucheurs. Je ne vous parle pas du coût en CO2.

     

    Puis un responsable de la gauche allemande a présenté aux groupes parlementaires de sa couleur une motion s'agissant de la montée de l'extrême-droite en Europe. A la question d'une italienne qui souhaitait qu'on inclue dans la motion des critères pour l'acceptabilité des pays candidats à l'Union, le responsable a gentiment expliqué qu'on n'avait pas de leçons à donner aux autres. Il a même ajouté en français que notre beau pays compte le plus grand nombre de députés d'extrême-droite (FN) au Parlement, vient derrière le Vlaams Blok de Belgique. Et je me sens tout à coup honteuse, la France, pays de l'ultra-droite, la France raciste, antisémite et islamophobe. De là-bas, voilà ce que nous sommes. Et j'entendais en sourdine nos petits JT minables nous donner des leçons sur la Belgique, sur l'Algérie.

     

    Quelqu'un a ajouté qu'on venait enfin de voter le budget du Projet Galliléo, que c'était grâce à une alliance objective entre le Parlement et la Commission, contre l'avis du Conseil (nos Présidents) qu'il avait finalement été accordé. Et tout à coup, je me suis sentie Européenne, je veux dire, j'ai senti qu'ici aussi, il y avait des luttes, que rien n'était bouclé, que les gouvernements des pays européens avaient double discours, et qu'il nous fallait être plus vigilant sur ce qu'on dit de l'Europe.

     

    Ah et puis juste en passant, à propos des fonds structurels européens, vous savez ces fonds qui accompagnent le développement économique des régions pauvres, et bien la France ne dépense pas tout, notre organisation n'est pas assez efficace, et ce que nous ne dépensons pas est reversé au pot commun. Il faut dire qu'en moyenne deux personnes s'en occupent dans chaque département, que sur un programme de 6 ans, il faut plus d'un an pour que les professionnels se mettent au courant, ce qui n'aide pas les porteurs de projets qui voient leurs propositions retoquées, et que la gestion des fonds est concentrée dans les mains du Ministère des finances. Quelle gabegie. Alors qu'on pourrait procéder par délégations, pour raccourcir les circuits, on reste attaché à nos vieux modèles, à l'image de notre pays. A pleurer sur les caisses vides et à renvoyer des fonds à l'Europe par manque de rapidité (il faut avoir dépensé l'argent en deux ans, mais le temps que l'argent arrive aux porteurs de projets, ils ne parviennent pas à consommer leur budget dans le temps imparti : on rêverait d'un Etat qui verserait une avance dès le démarrage du projet pour que les projets soient accélérés. Quant aux priorités du FSE pour 2007-2013, rien que du bon : privilégier la croissance économique et l'emploi en nombre et en qualité, développer l'activité autour des questions de développement durable, tout ceci dans un souci de cohésion, la compétitivité globale de l'Union et la réduction des disparités territoriales. Sur l'Ile de France, c'est 151 millions d'euros qui sont budgétés.

     

    Pour terminer, un petit mot sur le lobbying français. En Ile de France, ils sont cinq à se battre pour défendre l'intérêt de la Région et de quelques départements : à noter que les départements de Paris (refus du temps de Tibéri), du 92 (Hauts de Seine, Pasqua, Sarkozy, Devedjian) et du 78 n'y sont pas. On voit la cohérence de nos élus locaux, souverainistes aux idées courtes, qui ne se battent pas beaucoup pour faire passer nos intérêts. A comparer avec les 25 lobbyers de la Chambre de Commerce américaine qui oeuvrent tous les jours à faire passer les idées de leurs entreprises multinationales sur les différentes politiques européennes, sans compter bien sûr les lobbyers de chaque société américaine. Et je me dis que les directives qu'on nous assène comme des pseudo-oukases auraient sans doute été différentes si nos élus avaient pris la mesure de ce qui se passe à Bruxelles.

     

    Je sors d'ici avec un sentiment de frustration, la France ne sait pas se battre, elle est raciste, franco-française, repliée sur elle-même, elle ne s'organise pas de manière efficace pour profiter des aides européennes et passe son temps à se plaindre des autres.

     

     

    Et si nous commençions à balayer devant notre porte.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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