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Crédit photo Anthropia
Samedi
Arrivée crépusculaire au Golf. Superbe cadre. Champagne à gogo, repas, jeux, dancing jusqu’au petit jour. Je n’aime pas les mariages, mais celui-là oui.
La photo du pied du marié sur le verre, je l’ai eue. Le photographe officiel a demandé à ce qu’on la refasse. C’est de la triche.
Lundi
Je prépare mon planning de rentrée. Première demi-journée et déjà l’impression de ne plus avoir de temps, c'est-à-dire plus de vie. Nietzsche disait qu’on est esclave, si on ne dispose pas des deux tiers de son temps. Deux tiers de vingt quatre heures de la vie d’une femme font seize heures. Ah, mais Nietzsche comptait-il hors les heures de nuit ? Parce que sinon, il faut compter sur base dix-sept heures.
Ai-je dix heures de liberté par jour en plus de mes nuits ?
Mardi
Réunion de rentrée avec l’équipe. Des retards, des bouchons, j’attends trois-quarts d’heures que tout le monde soit là. La lutte pour le temps a commencé. La journée fuit, bien vite on est le soir, on dîne tous ensemble. Qu’est-ce qu’il disait Ivan Illich, travailler deux heures par jour ?
Mercredi
Arrivée matinale dans un golf. Séminaire d’été d’entreprise. Bonne pioche, l’équipe est sympa. A vingt deux heures, l’équipe est toujours sympa, heureusement. Par la fenêtre, toute la journée, je vois des golfeurs de tous âges ; ils les ont, eux, les dix heures.
Jeudi
Suite du séminaire. Toujours bonne pioche. J’enchaîne les onze heures d’affilée. Presque pas le temps de souffler. Vu une chenille à l’entrée du restaurant, pris une photo. Vu trois golfeuses découpées sur fond de vallée, pris une photo. Photographier/Ecrire, c’est ça ma liberté.
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Crédit photo Anthropia
Parfois, il n'y a pas d'autres motspour dire le retour au travail,
la sensation que c'est lourd, lourd ;
après des jours au vert, au bleu,
le travailler plus est insupportable,
parce que la femme n'est pas faite pour travailler,
qu'elle a de toutes façons déjà tellement de trucs à faire,
que ça suffit.
Mais voilà, elle a repris ses petites manies,
le café noir sans sucre
pour s'éviter le mal de tête qu'elle sent arriver,
et juste avant, le lancement de l'ordinateur,
on ne dira jamais assez le plaisir de quitter le bureau,
le temps que l'ordinateur se charge.
Et puis pour prolonger,
sans doute va-t-elle télécharger une photo d'ailleurs,
changer son fond d'écran, poster une impression,
pour que le rêve perdure, ou en tout cas la trace d'un rêve,
le bientôt pâle souvenir de cet absolu bien-être qu'on ressent,
en vacances.
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Sept colonnes à Mallarmé
1967-1971
Etienne Hadju
Domaine de Kerguéhennec
Crédit photo Anthropia
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