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General Idea
Crédit Photo Anthropia
(avant qu'on m'interdise de prendre des photos et pour cause
mais j'aime bien l'éclat de lumière, un Deus-ex-machina)
My Winnipeg
La Maison Rouge
Pour voir de bonnes photos de General idea (voir en bas)
Dimanche
J'apprends que Francesca Isidori est éjectée de France Culture. Grand choc.
"Affinités Electives", réminiscence de Goethe, est une émission inclassable,
poétique, un long fleuve tranquille avec un artiste, une figure,
passage par la case enfance et la photo des 20 ans,
la photo qui fait dire par celui qui la choisit celui qu'il se sait être.
J'ai écouté la dernière sans le savoir, celle sur Ray Lema , magique.
J'aurais dû me douter, Ray Lema et son Matissou qui faisait le générique,
et qui n'était pas pour rien dans le climat qui s'installait.
Et je me dis que Francesca Isidori incarne ce que j'aime sur France Culture,
quelque chose de la lenteur, une Radio lente, comme on dit Città Slow,
la qualité, le temps d'écouter, pas de vulgarité,
la durabilité de l'expérience, la convivialité,
la douceur, la découverte en profondeur,
le contraire de la trash TV.
Lundi
Commencé le matin sur France Cul avec un certain Martin,
grand pêcheur devant l'Eternel,
affligé d'un banquier avec l'habituel couplet sur le terrorisme islamiste.
Juste après la tuerie norvégienne, vraiment de circonstance.
Et si on parlait du terrorisme chrétien, celui des valeurs guerrières
des sociétés étouffoirs,
Vouloir éliminer une génération de travaillistes,
celle qui arrive à l'âge adulte,
écarter pour toujours les enfants et les enfants des enfants.
C'est la terreur des terreurs, une élimination systématique,
un acte nazi.
Pour mémoire à ceux qui préparent la tranche matinale,
peut-être pourriez-vous l'encourager à nous parler du rapport d'Interpol,
sur les actes de terroristes d'extrême droite ou d'extrême gauche,
c'est à dire les 95% des actes criminels de terreur dans le monde
pour seulement 5% d'actes islamistes.
Faudrait peut-être rechausser les lunettes.
Mardi
La terreur dans les yeux des témoins de Norvège.
Mercredi
La terreur en moi, à ce point, que je ne veux même pas lire
le fameux écrit de 1500 pages,
des fois que les mauvaises lectures pollueraient l'esprit. Brrr.
Jeudi
Les obsèques, des obsèques à perte de vue,
la force et l'immense désarroi d'une foule devant l'impensable.
Vendredi
Entendu le géniteur dire qu'il aurait souhaité que son fils se suicide.
S'il a eu le même détachement depuis sa naissance.
Est-ce une constante,
les grands pervers ont-ils toujours eu des parents pervers ?
Samedi
Je suis en vacances, ce jour, is life good ?
Et pour en savoir plus sur General idea (clic)
Et pour écouter la dernière d'Affinités Electives de Francesca Isidori avec Ray Lema (clic)
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Loreto Martinez Troncoso et Lore Gablier
(...continuarà) o en el camino o ...
Performance ou Prise de parole publique
La Ferme du Buissson
Crédit Photo Anthropia
« D’où vient ta passion pour disparaître ? ». Telle est la question énigmatique, découverte dans un livre écrit en castillan, qui a poussé Loreto Martinez Troncoso à entamer un bien curieux voyage, celui de sa propre disparition.
Elle ressemble à l’Indien qui revient sur ses pas pour en effacer les traces, sauf qu’elle, en fait, compte le temps en se citant : « ça fait cinq mois et dix-neuf jours que j’ai dit… ». Elle écrit un texte qui mémorise les citations de soi et de quelques autres. Hommage lui soit rendu de saluer les Bartleby et compagnie d’Enrique Vila Mata et de donner à voir l’itinéraire d'un écrit dans la tête de ses lecteurs.
Loreto Martinez Troncoso fait une œuvre en forme de traçabilité, une œuvre de notre post-modernité, qui préfère les archives de ce qui fût à ce qui fût, créant ainsi une contradiction dans les termes, une disparition/apparition dans le même temps. S’écrire disparaître et se rendre ainsi plus visible qu’on le fût jamais. Mais dans le même temps, nous rappeler que nous ne savons pas dire ce qui fût, sans sa trace. Et que tout est bon alors, même les traces qu’on reconstitue après coup.
C’est peut-être pour ça que j’ai du mal avec ses performances. Le pillage des traces des autres fait partie de son travail. Monte-t-elle un mur contre la panique de n'être rien ? Pour ce faire, elle va jusqu'à parler de ses écrits en public, puis devant l’impossible lecture collective, la crainte d'une perte de crédibilité ?, la déception du spectateur ?, elle tente de nous avoir par quelque bon coup : un poulpe sur l’épaule, elle joue à la sorcière en concoctant une potion magique et nous fait même boire pour oublier. Tout est bon pour Loreto Martinez Troncoso, du moment qu'on parle d'elle. L'effet de fascination pour échapper à la réflexivité*, quelque chose comme ça, qui me dérange, peut-être la mise en abîme de ce qu'est un artiste, quelqu'un qui veut à tous prix échapper à sa psyché. Et je préfère ceux qui traversent le miroir, qui créent dans l'au-delà d'eux-mêmes, sans vouloir en faire l'économie.
Mais elle est jeune. Elle est fille de la téléréalité et peut-être bien, je dois le concéder, petite-fille de Dali et des autres.
Et pour ceux qui veulent succomber à sa sorcellerie, qui veulent bien se laisser fasciner, voici la recette du mystérieux breuvage, ce spiritueux à base d’eau de vie, tradition régionale espagnole : Mélanger 40% d’alcool spécial pour fruits, le jus exprimé de quelques citrons, des baies noires de café, chauffer le tout, puis boire ensemble, se passer le bol. De quoi chasser les mauvais esprits.
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* la réflexivité peut être d'abord définie comme mouvement de l'esprit revenant sur lui-même pour prendre pleinement conscience de soi
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Cette performance fait partie d'une exposition, La Ronde, pensée par la commissaire invitée par Julie Pellegrin, Emilie Renard, qui a lieu à la Ferme du Buisson du 12 juin au 25 septembre 2011 (interruption du 25 juillet au 16 août).
Ronde en ce sens de la transmission des oeuvres d'un public l'autre, de la vie à l'art, de l'individu au collectif.
A voir absolument la vidéo de Dan Graham, Rock my religion, qui retrace une transmission entre les danses extatiques des Shakers et les adeptes du rock (clic).
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Marina Abramovic
Virgin warrior hearts
Dans l'Ancien Mexique, une tradition prévoyait, quand un guerrier mourait, que ses parents jeûnent pendant quatre-vingt jours sans se laver le visage. La saleté s’incrustait dans les traces de larmes et créait un masque concret de pleurs. A la fin du deuil, ces masques de larmes étaient essuyés, enveloppés de papier et enterrés dans un lieu spécifique comme on avait enterré le défunt, lors de la cérémonie dite de « vestige des larmes ».
Et j’ai pensé que la cérémonie des Invalides et ses larmes du ciel, qui tombaient à grosses gouttes, ne suffiraient pas à effacer le deuil des familles. Puis, en entendant le discours de l’évêque et celui de notre Président, j’ai pensé que, non, décidément, non, ils n’étaient pas morts pour la France, ils étaient morts pour Sarkozy.
Parce que personne à part lui n’a pris la décision, personne au Parlement n’a envisagé le casus belli et n’a pensé qu’il était indispensable que nous y soyons, personne n’a voté pour cette guerre-là. Parce que nous savions depuis le début, depuis que les Soviétiques s’y sont cogné les dents, que dans ces montagnes-là, on ne gagne pas les guerres et que ça ne s'arrange pas si on y reste.
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I awaked to find my spirit had returned
Artiste non identifé
Crédit Photo Anthropia
My Winnipeg, La Maison rouge
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Diana Thorneycroft
Bob and Doug
2011
Diorama
Courtesy de l'artiste
My Winnipeg
LA MAISONROUGE
Voir l'article et d'autres photos plus bas
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