• crédit photo anthropia # blog

     

     

    L'orage quand il réveille,

    L'éclair quand il assaille,

     

    et puis

    le frais commerce.

     

    Puiser dans le vert la fraîcheur du jour.

     

    L'immobilité des arbres,

    en alerte d’un astre écrasant 

    ou gonflée des chutes incolores,

    conspire en silence.

     

    La mosaïque du vert sévère

    vérifie l’exacte métaphore.

     

    A nuages de vert, le ciel constate.

    L'immobile suspend

    l'immobile suspens.

     

    L'éphémère instant où la branche fait signe

    L'envolée d'une mouette perdue sur le canal.

     

    Et puis la vie

    Reprend son nid,

    la traînée de son d'un avion invisible,

    les cahots d'un train brinquebalant.

     

    Et les chaos d'un train misèrent sur la plage inlassable.

     

    Bâtir le mur de briques incertaines

    La poésie trébuche,

    les mots hésitent encore,

    du poème ou du sens.

     

    Au miroir de son ombre

    tremble l'onde.

     

    Les lierres se lèvent

    au vert d’un balcon-paysage.

     

     

     

     



    votre commentaire
  • Triple A

    A celui-ci, à celui-là, accorde les couronnes

    crédit photo anthropia # blog

     

    Gravity.

    Le songe du prophète,

    Non le mensonge de la tête,

    Toujours fait pythie.

     

    Sachant que c’est fake.

    S’en peu soucier à l’arrivée.

    Pu le regarder en face,

    N’y pensais plus à l’arrivée.

    Pas à conséquence.

     

    Infar, on sait pas.

    Embo, on sait pas.

    Au CHU, au CHU, au CHU.

     

    Et le soir,

    La peur s’écrase en piqué.

    De l’avoir pu penser.

     

    Mais pas seule,

    Les phrases du fils, de la femme,

    Tu fais pas attention, attention.

     

    Puis lu son tapuscrit,

    J’ai ri,

    Des zeugmes, partout, des zeugmes

    "Du droit, il ne reçut que celui

    De s’asseoir

    sur les bancs de l’amphi en grève."

     

    Son humour, père.

     

    Puis lu son tapuscrit,

    J’ai pleuré

    Dans le brouillard, des perles

    Un ton à la Thomas Bernhardt,

    Ou peut-être oui, quelque chose

    de Thomas Mann dans le Docteur Faustus,

    Ses pages de narrateur, façon Colombo,

    Quand il n’y comprend rien à l’Adrien,

    Et là c’est de lui qu’il parle, le Gilles.

     

    Récit d’une trahison de hiérarchie,

    Quand il ose dire merde au directeur,

    Pour pas être espion du préfet,

    rapporteur, ne rapportera pas,

     

    Faire lien avec le préfet

    Sociale-démocratie, sociale stratégie,

    Protéger les mineurs

    du puits d’un enterrement,

    du fermer du puits,

    Un pacte, oui, c’est mon frère,

    Et j’suis fière,

    Et malin avec ça,

    S’est mis le ministre dans la poche,

    Fait joué les filins,

    Le politique contre le hiérarchique

     

    Et ce sera péri,

    C’est moins grave.

    Et ce sera péri,

    Changement de vie.

     

    La nuit descend son filin,

    A l’attraper, nul n’est contraint.

     

     

     

     



    votre commentaire
  • crédit photo anthropia # blog

     

     

     

    Papillon, ne pas piller, les couleurs,

    Papillon, le Vulcain, le Paon du jour,

    le Maochan, l’Arcus bleu

    A papillon et demi, n’est que sa moitié,

    Le papillon n’est que sa moitié, symétrie,

    Il faudrait deux papillons pour en faire un plein,

    Enchâssés, sur la cornière,

     

    Pas pillons, allons en faire un plein,

    un qui se rentre dedans, un qu’on articule

    Comme le mot papillon, à deux ailes, du papi et de l’ion,

    Sont longs en feu les éphémères,

    Et au milieu coulent les L,

    Pape, Illion, une Ille-et-Vilaine,

    un marché délice avons déclamé

     

    Papillon, ne pas plier, les candeurs,

    Un exercice d’enfant je couche mes crayons,

    Et sur la tranche je plie le papier

    A papillon moitié, moi pas pie de ton long

    Pas, pas, pas, pas, pillons, les mots, les livres, les images,

    les villes, les paysages, ton

    le goût sur mes papilles,


    papillomavirus, addiction,

    tu m’as vue, t’as pas pu, pas su non plus, pas tout de suite,

    pas lion, papillonnant sans plus,

     

    Papier long, à mon peuplier arnachée, je suis ton aile,

    à toi christallydée ?

    ta face dans ma face,

    Je sors, ma gangue dépliée, pas pile, dont

     

     

     

     

     



    votre commentaire
  • Abstrakt

    Crédit photo anthropia # blog

     

    Si le cerf-volant n’a plus de vent,

    Pourquoi le tenter au ciel ?

     

    Si le manège va sur son rail

    Pourquoi enfourcher le lion ?

     

    Si la prise va toujours à la terre,

    Pourquoi lever les yeux ?

     

    Si l’oiseau a perdu la tête,

    Pourquoi rêver ?

     

    Si l’espace n’est qu’une cellule,

    Pourquoi marcher ?

     

    Si la poésie n’a plus de sens,

    Pourquoi conserver le mot ?

    Pour ses ailes.

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  • crédit photo anthropia # blog

     

     

    C’était un temps de téléphone rouge, on hésitait entre dialogue et violence, les coopérations naissaient de toutes parts, des tricontinentales unissaient nos sexes déjà. Nous étirions nos méthodes contemporaines, nos bras, nos jambes, nous osions nous interroger. Echapper au mur, à la grille, à la fermeture du portail.

    A l’offre des cylindres de métal aussi, nous allions opposer nos ondes mer-sol, sans eux et plus forts que la mort, nos désirs propulseraient les énergies vitales, nous allions vivre, libres enfin.

     

    I have a dream. Le rêve d’un seul.

    « Seul. Qui dit : seul ? » Guillevic nous ouvrait sa Sphère.

    « Celui qui s’en va seul porte avec lui les autres. »

     A l’autre bout d’un océan, le pasteur citait le prophète.

    « Je fais un rêve, qu'un jour, chaque vallée s'élèvera, chaque colline et montagne sera aplanie, les endroits rugueux seront lissés et les endroits tortueux seront rendus droits. »

    We are not satisfied and we will not be satisfied until justice rolls down like waters and righteousness like a mighty stream. 

    « Nous ne sommes pas satisfaits, et nous ne serons pas satisfaits jusqu'au jour où la justice se déversera comme un torrent, et la droiture comme un fleuve puissant. » disait le pasteur citant le prophète.

    C’était l’espérance des Trente, un climax, un rouge flamboyant au-dessus de la ville blanche, on irait tous ensemble.


    Le mur portait en besace ses Germany latentes.

    Au prince jeune, la belle au bois rêvant, ouvrirait grand les jambes. « Nous n’avons jamais eu besoin d’ériger un mur pour empêcher notre peuple de s’enfuir ». La barrière béante, enfin, puis sur la route, sous ce soleil tapant, un corps s’effondrerait, de ce trop de chaleur échauffant les esprits, la ville écrasée sous le dard éclatant d’un son mat.


    Dans l’arrière-boutique, la maison, les rideaux jouaient la pudeur, « on ne se montre pas, c’est ainsi ». Le pistolet se cachait. Prie ta vieille prière, Winnie, disait Willie. Ah, les beaux jours de Bettina endimanchée. On tirait ses journées, pas de win en perspective.

    « Seul. Qui dit : seul ? »

     « Désespère pour eux

    D’espérer avec eux. »


    Dans cette ville ruche, nous n’aurions pas pris le temps des saveurs de cerises, le bât qui blesse, le battant des portes, qui s’ouvrent et qui se ferment, le travail nous aurait vaincu, tripalium. Sartre depuis son dixième étage aurait observé son cimetière: « on dirait une petite ville ». Est-ce ainsi que les hommes, tous ivres ?

    C’était un temps d’espérance. La barrière avait ce bleu pâle qui annonçait toutes les paix et la jeunesse aussi.  Statistiques de la direction du personnel du Centre Peugeot de Sochaux : « Quatre ouvriers sur cinq sont sous la barre des quarante-quatre ans. Soixante-deux pour cent des salariés ont moins de trente-cinq ans ». L’âge de monter les barrières et de les détruire aussi. Mais eux ne pensaient qu’à bâtir, la ville n’allait que dans un sens, la pente des travaux et des jours.

    France-Football avait titré : «A Marcel Saupin, Nantes bat Sochaux 2-0, et monte en D1 ». Et quand sera venu le temps de quitter, nous aurons salué, bien bas. La révérence.


    I want to hold your hand, chantaient les Beatles, la barrière en savait le rythme secouée du corps qui se secouait, hurlant à la rue hystérique, les mots parlaient  de bleu, d’être, de bleu-être.

    Haie, oh. De tous ces territoires qui fractionnaient l’espace, nous préférions l’éparpillement de quelques bosquets, un plan de laurier-rose, rien de la clôture.


    La barrière comme écran, là où se projetait l’effeuillage d’une ville plate, le ciel qui la bordait de toutes parts, le chapiteau et le champ à perte d'haleine. Nous en avions la vision, elle se réaliserait.

    Polemos, la guerre, avait rendu les armes. Dans la ville, grège de  pierre de tuffeau, le fragon faux houx avait perdu ses piquants, ses petites fleurs verdâtres avaient surgi en baies rouges, étincelles de lèvres sur soi. Au marché des Lices, la fragonette n’avait cure que de cuisine, que de cette lente préparation des ustensiles avant la cuisson, on y pouvait la réduction au gingembre, l’arc-en-ciel des poivrons, et le lait de coco, juste avant la coriandre. Annonce déjà du simple goût de vivre.

    La ville plate nous attendait, nous y rouler sur le bitume blanc. Tourneboulée de nos corps échappant aux chemins barrés. 

     


    votre commentaire