• crédit photo anthropia # blog

     

    Manque, pas dans la tête,

    à l’estomac,

    manque à l’estomac

    comme une littérature

    manque d’un tout de peut-être(s),

     

    Ça fait quoi un tout de peut-être(s) ?

    Ça fait rien, dit le rationnel

    Alors manque de rien

    si tout de n’est rien

     

    Tout de peut-être(s) n’est rien ?

    redemande le têtu du dedans,

    manque, manque n’est pas rien

     

    Tout d’une Toux qui insiste

    et c’est le vocatif en soi,

    Vous, le premier mot de la conversation

     

    voix dans le bocal,

    casser le verre

     

    Peut, le peut d’une singularité

    Pas du probable, ni du possible,

    Du peut de l’intention

    De la peur aussi, du peut peu,

    Mais c’est beaucoup

     

    Etre(s), le pluriel est déjà là

    entre les parenthèses, les synthèses, les anamnèses, les anaphorèses, les thèses et les antithèses, l’ascèse actuelle, les phylogenèses, les prothèses en attendant, les genèses

    et le soupèse

     

    Les êtres, aussi les toys, les games, et tant chercher les règles,

     

    les êtres à l’intérieur,

    les acheminements, les apprivoisements

     

    Tousse vers moi,

    ma toux,

    mon impératif

     

    Que peut-être, c’est ça,

    la toux de deux ensemble.

     

     

     


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  • crédit photo anthropia # blog

     

    Et le soir, la question

    De principe, par principe, dans l’absolu, en général, abstraitement,

    quoi ?

     

    Et la nuit, la réponse

    En particulier, anecdotique, précisément, le détail, le gros détail, le macro,

     

    Une porte ancienne qui bâille

    bloque l’autre porte

    Comme ça les portes

    Celles qui bâillent celles en sommeil

     

    Tellement habituée à ce qu’elle claque au vent

    Que l’entendais plus

    Tellement habituée à ce qu’elle soit ouverte

    Que la voyais plus

    Tellement habituée

    Que

     

    Même pas savoir qu’il y a porte et qu’elle est ouverte et qu’elle bloque et qu’elle gêne le passage et qu’elle entrave la marche et qu’elle cache la forêt

     

    Un arbre qui cache les portes, portes de bois, portes de métal, tiens même cette porte creuse, le millionnaire qui l'a inventée

     

    Et là ta voix, tu l’entends dans le rêve

    Elle dit tout ce qu’elle n’a pas dit, pas su dire, pas voulu dire, pas osé dire, pas

     

    Et là tout à trappe, la porte se ferme.

     

    Oui.


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  • crédit photo anthropia # blog

     

     

     

    La route, les ancrages, passerelle sur l’horizon,

    Entre bitume et nus-âges,

    Imperceptibles signes qui interceptent l’esprit,

     

    et l’encre

    Qui s’imprime sur le pare-brise

    Comme le livre qui s’avance, scène par scène,

     

    Qu’une contrainte qu’on admet comme sienne,

    Qu’une cathédrale qui prie pour soi,

    Et on repart.

     

    L’étrange sarabande des jours,

    l’acharnement des faces blêmes glace tes sens.

    Sais-tu toi-même quelles alluvions tu charries ?

    Et l’exacte distance met le pied à l’échelle,

     

    Savoir par incidence quel chemin il faut

    de l’élastique du vide

    au grand saut

     

    Au-delà du jaune

    au quai du marais d’être,

    du méandre à venir, je ris,

     

    Propre d’une femme, rire sa vie.

     


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  • crédit photo anthropia # blog

     

    Les sèmes s'ancrent 

    dans le corps du texte

    comme les graines jetées au vent

    dans le lit des sillons

     

    Irrigation à tous les chakras

    Le Tchara creuse

    La face, le profil et le dos

     

    D’un flux se relient les petites portes

    Qui ouvrent à l’autre

    Et puis emporte

     

    D’une Demoiselle d’A.

    fait le cadre

    Poursuivra par le radis, m’aide

    Et puis le destroyed en Giu

    Mais à la coda s’enflent

    Les mille-et-uns objets d’une nuit, longue, longue

     

    Longue à bouche, que veux-tu

    Longue à plume, que veux-tu

    Longue à ailes, que veux-tu

     

    Le cycle de vie vit

    Le modus vivendi

    La trop-père perd

    Le juste art  peut pas juste

    Le juste art pas juste

    L’art.

     

     

     


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  • Double Play

    John Baldessari

    Just the right bullets

    crédit photo anthropia # blog

     

    Elle entre dans cette pièce souterraine du parking Saint-Germain l’Auxerrois, celui devant qui capte, comme on dit détourne, l’entrée de l’Eglise, située derrière, la paroisse des artistes, dit Wikipedia, bien vu, car ce jour-là elle a un petit service artistique à demander à un copain.

    Tout a commencé comme ces aventures parallèles aux boulevards, ou plutôt comme un appel au secours qui nécessite le petit adjuvant ne payant pas de mine mais sans lequel aucun projet ne peut aboutir.

    Sa filleule d’une galerie parisienne fer de lance de l’art contemporain l’appelait paniquée, il manquait un branchement électrique à un artiste, -c’était de Ben Kinmont un hommage à Christopher d’Arcangelo, le plasticien new-yorkais-, pour qu’il puisse réaliser sa performance, brancher une photocopieuse et réaliser des photocopies pour les passants de la rue de Rivoli, -elle avait oublié ce qui se projetait sur ces feuilles blanches et ce qu’elles auraient révélé à celui concerné qui se serait approché d’un peu plus près-, mais pour que cela advint la filleule attendait d’elle quelque chose qu’elle ne se savait pas posséder.

    Elle aimait bien ce genre de demande, elle se souvint du jour où un grand du baroque avait sollicité un ami pour réaliser la bande-son du premier son-et-lumière après réfection des fontaines du Château de Versailles, en baroque bien sûr, la vraie, celle qui consiste à ne jouer qu’avec les instruments d’époque, ceux qui sonnent un peu faux mais qui emportent le temps dans leurs cordes, la baroque des baroqueux qui retrouvent les vieilles partitions au fin fond d’une bibliothèque pour exhumer les morceaux oubliés, ceux des matins du monde qu’on connaît déjà avant de les lire et de les voir en film, de ces beautés espagnoles d’un Hespèrion XX, chantées par Montserrat Figueras ou de ces émotions pures quand Henri Ledroit  grimpait dans les aigus emportant les graves comme contenues dans les notes hautes, voix chaude jamais acide, -on rejoignait Lille pour un soir, juste pour l’écouter et boire un verre avec lui après le spectacle-, bref, de ces musiques qu’ils se mirent tous deux à choisir dans ce qui devait être une des meilleures discothèques de musique baroque de la place de Paris, puisque le grand l’avait dit, puis à enregistrer sur le Nagra, puis à se précipiter, à parcourir de nuit les territoires du parc d’une fontaine à l’autre, repérages puis installation, les magnétos, les amplis, peu de temps avant la dead-line il fallait courir pour que d’un jet d’eau à l’autre l’arrivée dans la lumière signifie aussi l’arrivée dans un univers, comme un parfum le son convoque le décor et niche un climat en quelques secondes.

    Bassin d’Apollon, Bassin de Flore ou du Printemps, Bassin de Cérès ou de l’Eté, Bassin de Bacchus ou de l’Automne, Bassin de Saturne ou de l’Hiver, Bassin du Dragon, Bassin de l’Encelade, Bassin du Fer-à-Cheval, Bassin de Latone, Bassin du Miroir d’eau, Bassin de Neptune, Bassin des Nymphes de Diane, Bassin de l’Obélisque, Bassin de la Pyramide (1)

    Mais ce jour-là, c’était longtemps après, la voix au téléphone demandait, pourquoi à elle, elle ne savait, il y a de ces rhizomes souterrains entre gens qui s’aiment, comme s’ils sentaient en eux l’intuition que la demande ne sera pas vaine, et elle ne le fut pas.

    Elle se rappela avoir rencontré dans ses Monts de Lacaune le frère d’une amie qui pédalait, un pédalage écologique pour de la livraison de plis et produits en tous genres sur un pousse-pousse, dont le chef-lieu se situait justement à quelques pas de l’italienne traversante, son siège social, cette cave de la place du Louvres, premier sous-sol, un entrepôt plutôt, on n’y ferait pas attention si on venait s’y garer, le portail fermé de même couleur que les murs, blancs, de ces endroits du labyrinthe où on ne sait que derrière se cache une autre vie, d’autres hommes qui travaillent, même pas en second jour, ici que la lumière des néons pour éclairer, mais les fourmis ressortent bien vite à mouvoir les pousse-pousse jaunes, (sortes de vélos à cornettes articulés à une remorque, ne sait s’ils étaient jaunes en hommage aux lointains et bruyants cousins de N.Y.), à explorer de jour les sentes parisiennes, à exercer leurs muscles sur le bitume en montée ou descente et d’abord comme sur une piste de décollage et d’échauffement sur la rue de Rivoli.

    Et voilà elle y est, et la gentillesse du copain à sortir cet énorme câble le dérouler sur des dizaines de mètres jusqu’à l’auguste photocopilleur, qui va générer l’installation de la scène comme on la nourrit, un tuyau salvateur, une énergie pulsatile qui rend possible l’art, merci La petite reine, c’est le nom de cette obscure société, qui permet à l’artiste d’éclairer le monde.

    La performance a lieu et comme souvent dans l’art, quand les artistes donnent le courant et entraînent à leur suite d’autres moins connus, dans une ronde de création, celle qui puissante emmène au monde passe le relais encourage donne envie, d’un Matisse à un Proust, les bleus du paysage qui s’incorporent aux êtres, cette gaie ritournelle ou moins gaie peu importe, qui sauve les envies, fait avancer et créer avant d’irriguer une inspiration, l’occasion fait la muse pour une lecture d’un texte juste fini, Oued Zem/Là-bas, roman inédit n’a pas vraiment de titre, et là quelques semaines plus tard devant quoi dix, vingt personnes, au fond une table avec cakes salés et sucrés, jus de pomme, ce Saumur-Champigny qui fait les bons étés et poignées de marschmallows, ordinateur et vidéoprojecteur pour images du documentaire littéraire sur une ville arabe par Nicolas Barré (lien introuvable), elle lit sa mélopée, entrecoupée de cette petite phrase musicale orientale qu’elle avait rapportée de Oued-Zem, d'origine turque, mais pour elle pour toujours liée à ce bourg marocain où elle avait passé un mois tout entier à ne pas parler la langue d’une famille qui ne parlait qu’elle mais qui savait chants et puis danses, langage universel, elle ne sait plus de qui est cet air, -elle l’a perdu dans les entrailles de ce Sony portable, abandonné avec ors et métaux précieux chez un ferrailleur-, juste qu’il a ce pouvoir fascinatoire d’une millième nuit, elle pourrait le chanter, et devant un public qui l’écoute lire dans son pousse-pousse magique, dans cette obscurité de l'antre qui peut mieux qu’en nul autre endroit apporter les ombres d’une médina, les mystères d’un passé colonial et le fragile Ajej qui agite les mikas, elle ose lire pour la première fois et en public, un texte.

     

     

     

     

     

     



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