• Pré fleuri de bleuets

    crédit photo anthropia # blog

     

     

     

     

    On a l'habitude d'envisager une année comme une régate,

    -souvenir de ma première à bord d'un 420

    dans la baie de Quiberon-,

    on largue les amarres,

    saute à bord,

    descend la dérive,

    tout à trac,

    et tout de suite on hisse la grand-voile

    et on choque les écoutes par avance,

    persuadé qu'un vent arrière donnera

    la bonne allure au bateau.

    Comme on les attend ces risées

    qui vont donner leur riant au voyage.

     

    Et on part sûr de soi, de la vie,

    et là, tout peut arriver,

    soit de devoir prendre des ris

    parce que la tempête s'est levée

    et qu'en dériveur, il vaut mieux être prudent,

    soit de terminer à la godille

    et pas sûr d'arriver vite au port à ce rythme.

     

    Alors comme il faut prendre de bonnes

    résolutions, en ce début d’année,

    -ne prendre que celles qui dépendent de soi,

    car celles qui dépendent des autres

    sont toujours une surprise-,voici mes voeux à

    votre intention pour 2014 :

     

    1. Ne visez pas la régate,

    ça vous met en compétition,

    et la soi-disant maxime

    "la concurrence, c'est la vie"

    est mauvaise conseillère,

    le "struggle for life" n'apporte pas la paix,

    ce qui compte est la persévérance à son rythme.

     

    2. Comptez les pleines lunes

    dans le calendrier lunaire 2014,

    et divisez le total par quatre, ça tombe bien il y en a douze,

    considérez l'année par quartier,

    comme ça vous aurez quatre chances de réussir.

    Mais si toutefois dès la fin du premier,

    les vents sont avec vous,

    ne changez rien à votre navigation,

    vous avez fait le bon choix.

     

    3. Partir en croisière, voilà votre but.

     

    4. Préparez soigneusement votre itinéraire

    avec tous appareils nécessaires, compas, radio,

    carte des courants, conseils des professionnels,

    lectures des récits de voyage, triangulation

    -pour cela n'hésitez pas à réviser votre théorème

    d'Al-Kashi et servez-vous avec efficacité

    de la loi des sinus-

    et tiens, recourez au sextant si nécessaire,

    auto-apprentissage possible.

     

    5. Attendre que la météo soit favorable

    pour partir. En mémoire cette attente d'une

    semaine à Penzance à la pointe sud-ouest de

    l'Angleterre, en partance pour les îles Scilly,

    parce qu'on sait que si risque de tempête,

    il vaut mieux un vrai port,

    que ces abris précaires, caprices du Gulf Stream.

     

    6. N'attendez du vent que ce qu'il peut donner,

    il faut être réaliste, les facteurs sont

    multiples qui déterminent les forces,

    et vous ne les maîtrisez pas.

     

    7. Sachez tirer des bords et vent debout empanner

    sans vous faire assommer par la bôme,

    c'est même un très bon exercice physique.

     

    8. Et quand le vent donne,

    mettez le spi à point nommé,

    monter en rappel, soyez nerveux, réactifs,

    sur la brèche,

    on doit vous voir dynamiques sur ce coup.

     

    9. N'ayez pas peur du vent solaire,

    c'est l'heure d'un pique-nique,

    il est douce quiétude pour la sieste,

    c'est un temps pour la détente

    et les heures de lecture ainsi glanées

    ne seront pas perdues.

     

    10. Mais surtout l'essentiel,

    toujours garder votre bateau ardent,

    oui, ardent,

    car ça, avec un cap précis, vous mènera à Cythère.

     

    Sur Cérigo, je pourrais en dire davantage,

    mais je vous laisse le soin de l'imaginer

    et ne vous censurez pas surtout.

     

    Et gardez dans un coin de la tête le très connu,

    "il n'est pas de bon vent à celui qui ne sait où

    il va" et même s'il n'est pas nécessaire de

    réussir pour persévérer, ne soyez pas défaitistes,

    vous réussirez, avec du bon sens et du travail.

     

    Bonnes années 2014

     

     



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  • crédit photo anthropoia # blog

     

    La dernière fois que parlé de Mina, c’était en septembre, et disais mon désarroi de ne plus la trouver à l’emplacement habituel devant le supermarché local. 

    Elle avait passé ses vacances en Roumanie selon une de ses copines qui avait fait l’intérim et qui m’avait signalé son retour.

    Et la semaine dernière je l’ai revue, toute bronzée de son séjour, enfin j’ai supposé qu’elle avait gagné son joli hâle là-bas.


    Aujourd’hui, je la croise devant la Tabuna Place, on se serre la main, Robert joue avec des sortes de becs-verseurs de carton de sucre, les emboîtant l’un dans l’autre, mais il s’arrête pour me tendre son bras. M’étonne qu’elle ne préfère pas se mettre au soleil devant le Franprix, et de me montrer le trottoir spacieux qui jouxte la vitrine derrière elle, comprends vite qu’elle a le choix entre le soleil et le rebord spartiate tombant sur la large allée où les gens circulent, et cette plate-forme disponible à son fils et à elle mais à l’ombre.

    Jamais remarqué ça, que l’aménagement est différent devant ces deux magasins, rien de tel que son regard pour faire voir les choses minuscules.

    Et on fait la causette. Elle est partie presque deux mois chez sa sœur qui a trois enfants. Je me fais expliquer toute la famille, les deux sœurs, le frère, tous ayant des filles (trois en moyenne), sauf le frère qui en a deux et un fils et elle donc, mère de Robert. Elle ajoute que Robert est allé à l’école en Roumanie, que cela lui a plu, il est bilingue le petit, mais qu’on paye cher, au bakchich a-t-elle suggéré d’un geste des doigts. Elle a juste dit « dommage » d’un air triste.  Enfin, pour ce qui est de la France, ils sont revenus à Saint-Denis et dorment derrière le Stade, n’ai pas bien compris où exactement ; et son fils fait sa rentrée après le Réveillon. Elle a dit ce mot, « réveillon », et ça me plaît qu’elle le connaisse.

    Puis c’est mon tour, dois décliner mon statut familial, les enfants, non un seul, et quel âge et la date anniversaire. Et elle d’être née en octobre et son fils en avril. Demande ce qu’elle veut pour le repas et on fait le menu ensemble.

    C’est comme ça la vie tranquille ici, et les passants passent en la saluant, bonjour Madame, elle leur répond semblant les reconnaître, on la sent tellement à sa place dans notre espace quotidien.







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  • anthropia blog # org

     

     

     

    En joue, vous dis-je…

    Vous ne le voyez pas ?

     

    Comment le vol contre le mur mur

    et les rêves arrêtés au cadran de Rodrigues

     

    Ah oui la liberté,

    s’enfuirait à Madagascar,

    litanie des prières.

     

    Mais cogne à Maurice

    pas un archipel, il y manque.

     

    Et l’orgie de mots ne conduit pas à

    elle aboutit tout,

    elle rend plus hurlante encore la cause des esclaves

     

    Sombre, comment fait le marron à pas d’heures,

    quand creuse son tunnel et tente Agalega.

     

    D’instinct il sait Tropique du Capricorne

    Et du Parallèle Sud l’horizon prometteur,

     

    Mais ce soir il rame entre les Mascareignes,

    malade de la pioche impossible.

     

    Que la joie damne,

    que la joie heurte,

    que la joie de meure enterrée sous la mer

     

    Va que j’te pousse, mousse,

    Va que j’te lèse, pauvre hère

     

    Magnifiant le poème à Seychelles.

     


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    Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire 

    crédit photo anthropia # blog

     

     

    La photo se voulait sublime en souvenir de ce moment, pas su cadrer cet étang, moi qui voulais capter cet instant zen d’un architecte japonais invité du Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire, ce n’est pas Tadashi Kawamata, j’ai cherché dans les archives, partout, pas retrouvé le nom de l’artiste mais il me semble qu’il ne peut être que japonais, je n’ai pas su prendre le plan d’eau dans sa grande largeur, aveu d’échec donc, sans parler de l’arbre.

     

    Tout ça à cause du ciel qui se reflétait, voulais ça, le ciel qui se mire entre les roches noires, qui rend comme on dit dégorge de son bleu pour accrocher la risée, pour adoucir la surface noire des ombres des volumes, et pour avoir voulu saisir la lumière sans le grand angle qu'il fallait, j’ai perdu la vue d’ensemble. Il y avait ces petits pics d’espoir, mais ça n’a pas suffi, ils étaient trop rares dans le mill-pond, il y avait un trou dans mon bucket.

     

    Alors bien sûr j’ai été triste et frustrée, retenté plusieurs fois

     

     

     

    mais le cadre mangeait à droite,

     

     

    ou à gauche, sans succès donc, et de toutes les façons, le bleu s'était enfui.

     

    On me pressait d’avancer, j’ai donc renoncé, ne serai jamais plus zen devant cet espace qui m’a retoqué, en avais rêvé, peut-être parce qu’il n’y a que devant la scène réelle qu’on peut saisir cette philosophie du sobre, du peu, que la magie n’aurait jamais pu opérer ailleurs que là. L’intention d'un architecte de forcer son public à choisir entre la couleur et le cadre, ne serait-ce que ça, ne cherchons pas plus loin, ce serait vraiment trop déprimant.

    Alors comment faire quand on a perdu le zen, mettre cette envie d’absolu dans ses écrits parce que là elle ne dérange personne, et chercher ailleurs le peu qui suffit, sans doute, parce que le sais, ce que cherche est la couleur et le cadre dans le même élan.

     

    Mise à jour du 31 janvier 2013

    Jusqu'à ce soir de Nouvel An où un réveillon-bandoulière vous fait retrouver sur iPhone la photo oubliée, celle qu'on pensait n'avoir jamais pu prendre, celle dont on avait rêvé, mais en fait pas, on l'avait faite si vite et elle était parfaite, intégrait le bleu et le cadre, les deux bords avec toute la place nécessaire. Cette fin 2013 est parfaite, la voici, ma photo du zen.



     

     

     




     

     



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  • crédit photo anthropia # blog

     

     

    Quand l’air ne résiste pas aux jeux d'orgue,

    Qu'au-delà du pont, les hommes s'affairent,

    un fil apporte son flot de messages,

    pour que l’ambigu cède la place à la limpidité.

     

    Les notes entrent en communion naturelle

    avec les voix et les degrés, une portée.

     

    Courez, courez,  chemins du vertical,

    chantez, flèches du quotidien,

    élevez aux cimes sous le ciel

    votre vibrance de fièvre.


    Que la lumière jaillisse

    dans les reflets des lances.

     



     

     


     

     


     

     

     


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