• crédit photo anthropia # blog

     

    Le MOT, on ne le prononce pas, d’ailleurs on ne sait pas comment le prononcer ce mot-là, au pluriel avec le h, c’est nous qui le sommes. (lire la suite ici)




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    Face à la peur de ne pas arriver, ce rocher d’Anchorage, toujours déceptif, que je pousse depuis deux années (prononcer comme mon grand-oncle d’Aigues-Mortes, « zan-nées », ça rassure tout de suite l’accent du sud dans la phrase), l’inspiration se fait détourner ou se bat en duel avec des fragments de réalité, tout est urgent, finir le texte, mais aussi récupérer mon permis de conduire dont le cours a été interrompu, la photo d’identité n’était pas conforme (avec frange et cheveux sur les oreilles, ça ne va pas, ça doit être ça la raison, parce qu’à la Préfecture au guichet, n’avaient rien remarqué, et quand je demande au téléphone, on me dit juste de faire une photo conforme et de revenir faire la queue (ici)), ça tombe bien, je n’avais pas prévu de périple cet été, juste terminer, m’enfoncer dans les aubes pour aller au bout, mais ça cogne, la jambe, après moultes examens, je n’ai rien à la jambe, juste des bleus qui remontent lentement de l’os à la surface de la peau, bobologie mais qui dure depuis bientôt trois mois, pénible, et puis finir les travaux maison, la petite chambre, tout ça en épargnant parce qu’il me faut un nouvel appareil photo, le Canon s’est cassé dans la chute, rien de grave, les aléas de la vie, mais qui me retardent, cassent le rythme très spécial d’écrire, ce ralentissement du temps nécessaire à l’entrée dans la nuit des mots, pourtant un petit cadeau en passant, Dominique Hasselmann m’a proposé de faire un échange de textes pour les Vases Communicants, à sa manière simple, sympa, directe, et j’ai accepté, le thème me plaisait bien, on a fait malgré tout, DH devait partir aujourd’hui, et c’est prêt depuis avant-hier, à sortir le 1er août, mais voilà, deux jours pour autre chose que le main text, en même temps, suis rassurée, suis venue à bout de ce maudit « temps de l’écriture » que je ne savais où placer, lui ai réglé son compte, et puis les dialogues sont en place sur toute la première partie du roman, une toute petite hésitation encore, les plaquer comme une fausse note, une irruption d’acide qu’on ne sait pas nommer, ou les fondre dans la phrase les réservant au lecteur vigilant, j’aime bien la première formule, qui crée un microclimat dans le récit, il court sur onze pages déjà et ça tient, en lien avec la poursuite sur l’autoroute, mais qui tout aussi bien pourrait être un entretien dans le temps de l’écriture, indécidable, ça qui sonne bien, reste l’accrochage des wagons suivants, des développements sur Le Solitaire, la scène de la pêche, celle du saumon, mais il faut faire monter crescendo pour justifier la métamorphose, je dois donc articuler avec le retour à la pêche.

    En fait le «  solo de jazz », mot que quelqu’un a utilisé pour un autre texte, je le reprends pour Anchorage, arrive à son moment d’impro vocale, cet instant où on se quitte soi-même de vue (conscience), les notes s’envolent, montée de l’adrénaline, sur un mode «  transe », forcément des moments où on est moins stable émotionnellement, plus fragile devant les critiques, cette danse en équilibre sur le fil, peur, là pas de main tendue, mais n’en ai pas besoin, pour le texte je sais où je veux aller, peur de ne pas l’écrire aussi bien que souhaité, quoi que je fasse, me renvoie toujours à la honte, me contenterai d’aller repiquer quelques morceaux déjà écrits, le ferai en partie, mais déjà lâché la rampe, pas trop sereine mais improviserai.

     

     

     

     

     


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  • crédit photo anthropia # blog

     

     

     

    A lire en remontant le cours des jours

    Il me faudra trouver la ligne claire qui se glisse entre l'étang du silence et le temps de la vie.

     

    Jeudi 10 juillet

    Titre tout au pluriel, tellement de semaines qu’été absente à ces détails du quotidien qui fabriquent l’écriture, comme la basse continue se nourrit des instruments (mon favori, le violoncelle ou la contrebasse), pour construire avec les instruments harmoniques, les plus belles musiques baroques.

    Plein de premières fois, ces derniers temps.

     

    Mardi 2 juillet

    Pour un audit, déplacement dans une ville bien connue, toute la région en fait, en ai fait en 1986 le projet, rencontre des chefs d’entreprises, des scientifiques, des artistes, des jeunes, du monde associatif, des vignerons, ai rendu un rapport, puis dans un mas luxueux animé un séminaire des politiques du coin, toutes tendances qui se combattaient, mais mis d'accord lors d'une conférence de presse, et tous ont soutenu le projet, et le développement a eu lieu, ce qu’ils m’ont dit après. Et là y retourne, passe le pont, vais pérégriner et vois un monument dans son élément, jamais vu avant. Emotion.

     

    Jeudi, vendredi, samedi, dimanche, lundi 7 juillet

    D’abord, 25,20m linéaires en plus de bibliothèque, et me vois quand-même obligée de conserver l’ancienne bibliothèque, de la mettre dans la chambre d’amis (ils seront contents), parce que les doubles rangées de livres pullulaient et que veux pouvoir donner de l’air aux livres, leur donner leur chance d’être ouverts une nouvelle fois ; bien sûr, sur le tas, quelques-uns feraient bien de prendre la tangente chez un bouquiniste ami, ne me souviens pas la dernière fois où ça s’est passé.

     

    Mardi 8 juillet

    La grande question ces derniers temps est de savoir si mon tweet  « pour écrire loin, écrivons caché » est un juste précepte, ou plutôt quelle part d’écriture doit s’afficher et quelle autre pas, sur ce blog, sur le site, réponds un peu ce faisant dans cette page, et sans doute aussi dans un prochain poème. Anchorage se continue, crois qu’ai compris grâce au très beau texte lu récemment comment conjuguer les choses, enfin presque, mais franchi une nouvelle étape.

     

    Mercredi 9 juillet

    Quand je repense à La Recherche, dans laquelle plongées régulières, trouve que les parties les moins aimées, -parce qu’on le lit à perte de lignes Proust dans les salons est moins heureux que dans l’atelier d’Elstir-, les longues séances du salon de Mme de Guermantes, illustrent quelque chose du comment le désamour s’élabore dans les interstices des conversations, c’est la parole de la Duchesse en lien avec les autres qui la dévalorise aux yeux du narrateur, elle y dévoile les stratagèmes de son esprit et les faiblesses de son âme. Ces chapitres servent de sorte de sas de décompression, enfin pas seulement.

    Parfois me dis que voudrais relire sans cesse Du côté de chez Swann ou la première partie de L’Idiot de Dostoïevski, ces temps de l’âme à l’abri.

    Si le cynisme est un signe de maturité, alors je voudrais pour toujours avoir douze ans.

     

    Vendredi 4 juillet

    Fin de l’émission « Du Jour au Lendemain » sur France Culture (pour prétendue cause de coût d’émission fraîche après minuit), on devrait dire « exécution », la der est censurée, Alain Veinstein avait préparé une émission de soi à soi, et Olivier Poivre d’Arvor censure et programme en lieu et place une rediff de l’entretien avec Pierre Lemaitre « Au Revoir Là-Haut » (sic) et ce simple « ça » montre assez qu’il ne s’agit pas de plan d’économie.

    L’émission finira par être mise en ligne hier soir (podcast ici)  et rend hommage à son auteur, une plainte sobre, juste, une passion affûtée et intacte, je retiens ce point, l’intervieweur travaillait sans filet, l’auteur pouvait bégayer tranquille, tous ces gens qu’on a pu entendre des décennies sur France Culture et qui partout ailleurs ne seraient pas passés, « pas bons clients ».

    Quand on écoute une radio, on devrait toujours se demander qui on ne pourra jamais y entendre, c’est ça le siècle qu’on vit, l’invisibilité de certains… Et si on ne les lit même plus, alors.

    La fin Du Jour au Lendemain, c’est comme si on me disait, dis adieu à ton fils, 29 ans, et moi et lui qui l’écoutons depuis sa naissance.

    Un silence et une voix comme ceux-là ne peuvent se taire. « Cherche territoire d’utopie susceptible d’offrir l’asile poétique à Alain Veinstein ». Au royaume de l’esprit (une webradio ?), il a encore au moins trente de bonnes. Souvenir de Samuel Scheps qui faisait encore des conférences à 90 ans et continua d’écrire jusqu’à la fin.

    D’ici peu nous trouverons un web sonore d’utopie où tous les manquants aux rendez-vous promo-médiatiques se retrouveront, et il y aura un modèle économique, les maigres subsides d’un bataillon d’affamés de silences et de pensée pour financer notre lieu de lumière du Grand Lendemain.

     

    Mercredi 9 juillet

    Hier une amie m'appelle. Me dit qu'elle est en arrêt-maladie depuis cinq mois. Une famille l'a accusée d'avoir brûlé un bébé avec le sabot d'un fer à repasser. Je la connais, impossible, pas elle. Elle me dit que la structure n'a rien fait, qu'alors que la mère a confié que son mari était un psychopathe, le directeur a continué d'envoyer une intervenante, que malgré le rapport qu'elle a écrit, et deux témoins que le bébé n'avait rien quand elle a quitté la maison, aucun signalement n'a été fait. Sortant de sa dépression, mon amie vient de faire reconnaître son arrêt en accident de travail (contre sa hiérarchie) et envisage de porter plainte contre la structure qui ne l'a pas soutenue. Accessoirement, ça arrangeait tout le monde qu'elle soit loin pendant plusieurs mois, elle était syndicaliste, et la structure vient de se regrouper avec d'autres services sans qu'à aucun moment aucun représentant du personnel n'ait été associé. Et puis elle va envoyer un courrier au Procureur, parce que quelque part un bébé de huit mois a été gravement brûlé sans que personne ne bouge.

     

    Jeudi 10 juillet

    Entamé mon troisième quart d’année, la jambe encore un peu douloureuse, le living un peu plus blanc, le cœur toujours chancelant, mais la peau vibrante des mots à venir, même si à ma baie, ça pleure.

     






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  • Hanna Ben Dov

    crédit photo anthropia # blog

     

     

    Mise à jour de mon billet de juillet 2013 : ici


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  • chen zhen

    galerie Perrotin

    crédit photo anthropia # blog

     

    dans le lac azertyuiop
    où poissons-mots frétillent sans doute
    prêts à sauter au lendemain
    mon épuisette attend

    dans le lac qsdfghjklm
    où barque se pose en mot-prière
    je nage le soir et veux le cap
    quintessence au creux de mes rêves

    dans le lac wxcvbn
    où tu guettes dans l'absence
    l'inadvertance ricoche en signes
    et rime avec exclamation




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