• A l'ouest, l'herbe est plus verte

    crédit photo anthropia # blog

     

    Et vous scrutez la terre, mais elle, de givre, de sel, de cette suie étrange que n'avez jamais vue, n'a rien laissé passer, arrête la pointe d'herbe, combien de temps lutter pour traverser la croûte, elle est là, vous croyez, à quelques coups de pioche, vous n'avez pas l'outil et l'auto vous déprend de ce lieu qui vous tient, mais s'il faut insister, vous ne voulez que berce, est quelque part dessous, cette plante indigène qu'on trouve en Alaska, et si on file au loin on la verra à l'est de ce grand Saint-Laurent de fleuve au Canada, elle doit bien exister, vous ne confondez pas la cigüe, ce poison qu'on craint à la nuit noire, et votre herbe si verte, qui vainc le paysage, la berce qui fait champ, sa corolle de dentelle, maximum d'Héraklès donne le nom en latin, il en faut de la force pour triompher du sort, chez vous dans votre argile ressemble à l'angélique, la sauvage herbe à fièvre, protège les enfants, de la même famille que céleri en branche, embaume les midis, a ce tremblé des bords, mais ne pas s'y fier, la berce dont on parle a forme d'isocèle, en sa composition elle affirme le triangle,  quand elle se multiplie, ne voit plus que les feuilles, elle envahit les aires, que la branche s'éclate, qu'elle tourne sur sa tige, qu'elle pousse ses trois mètres et peu à peu le sol oubliera sa langueur, vous devenez la bartsch, mot qui désigne la plante dans ces contrées d'Europe, vous faites votre racine, prise dans la semence, vous pointez votre tête contre la crête de verre, vous poussez, vous poussez, vous le savez combien il faut persévérer et miser votre audace dans ce sortir à l'air, oxygène à respire et vous, ouvrir le cœur, la sève en soi qui tremble, frémit et se dilate, cette petite chaleur, elle coule dans vos veines, s'insinuent vos pétioles, s'épanouissent vos limbes, les sept à la surface, votre totalité, vous êtes la berce enfin, dans cette paume offerte, à vous pour consoler, un être de verdure, et à côté les autres, eux tous ensemble là, agités par le vent, dans cette effervescence qu'on appelle un printemps.  

     

     


     

     



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