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Par Anthropia le 4 Juin 2014 à 18:48
soupire, y a worse
tu, là, caresse
t’abreuve, ta bœuve, ta bougresse,
lime les barreaux de ta cage de désir
tu te meus, rotation, latitude, longitude,
conspiration du floc, l’oubli où on est
et tu serres.
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Par Anthropia le 29 Avril 2014 à 18:04
Chen Zhen
Galerie Perrotin
crédit photo anthropia # blog
Enfourchant ma Yaris noire, écoutant plein pot Ledzepp, me souvenant des harmoniques que ça faisait, Stairway to Heaven, enfin là c’est pas le paradis, plutôt l’enfer pavé des autres, quand on le jouait avec Kuss, c’était mon premier morceau imitation, avant je donnais pas dans les morceaux rock, juste trois ou quatre, j’ai les noms, je file récupérer mon passeport, oui, ça y est presque, ne reste que le permis de conduire, photo précédente datait de 1975, avant l’année en l’Allemagne, ma tournée du matin, mes 450 pièces dans le panier, l’après-midi je repassais devant l’usine en auto-école, et l’inverse la semaine suivante, me suis revue longtemps avec la tête de l’époque, la petite flûte qui donne cette impression de légèreté, t’entends, Olive, quand les doigts dérapent sur les cordes, ça tressaille, des fois c’est ça la guitare, le bois et le métal, la matière, enfin au début, cheveux longs à mi-dos, robe imprimée coton, plus moi du tout, ça, les vieux permis, et voilà que j’allais faire le grand saut dans l’espace-temps, enfin pas encore, parce que le permis, c’est pour dans un mois, non, mais c’est qu’ça m’travaille, quand-même de fin janvier à mai, un car-jacking te met sur le flanc de l’identité quand t’habites le 93, c’est parce qu’on t’avait tout volé, me dit Olive, tu peux le dire, frangin, les papiers, l’inspiration et tout le reste, pourtant, j’étais déjà biométriquée dans la database et en plus, j’avais la même adresse, j’étais sympa, bonne copine, deux certificats de naissance, deux justificatifs de domicile, les récépissés de plaintes, une par papier, née en France, bat and bat, normale quoi, pis c’est pas ça, dans le contexte, ça me chatouille, certain et certaine, sans raison, comme si ça suffisait pas, les emmerdes, des griffes qui vous déchirent la gueule, c’est ça, quand tu perds tes photos, sont où hein, les connais même pas, rien à comprendre dit Olive, sont cons, c’est tout, et moi j’accélère, enfin pas trop parce qu’avec la nouvelle carte grise, faut garder quelques points, mais la simple idée de toucher enfin mon passeport, perdu mes beaux visas, too bad, mais en attendant je vais pouvoir partir ailleurs, un endroit où y passe pas le courant d’air froid, mais de quoi tu parles, me dit Olive, t’as qu’à leur faire pareil, ça m’salit la langue, j’aime pas, j’sais pas voler dans les plumes, ben, j’sais pas moi, t’as qu’à écrire une histoire, une histoire où tu leur zigouillerais la tête, tu les piquerais du bout de ta hallebarde, et pis avec les potes on s’mettrait tous autour et on les boufferait comme les cannibales de juillet ont fait, la cuillère direct dans la moelle du cerveau, la tête découpée comme un chapeau de tomate, ah, dégueu, d’accord, je retire la cuiller, c’est sûr, doivent pas être bons de ce côté-là, avec tous les trucs qui leur traînent dans le ciboulot, devraient faire une purge, oui, c’est ça, une cure de jouvence de l’Abbé Souris, une cure de gentillesse, juste pour pas qu’ils crèvent d’une mauvaise humeur à l’abdomen, d’un envers de la lymphe, d’un kyste sur le pull-over, parle pas de malheur, et en 7’58 minutes très précisément, j’ai passé la file d’attente de la Mairie, et me voilà prête à partir au 7ème ciel sur le premier jet venu, solo à deux sur la page. Y sont passés les porcs, me demande Olive, la tête dans mon giron, tandis que je regarde la petite colonne qui s’éloigne à l’horizon, tout en glissant le document dans mon sac confortable.
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Par Anthropia le 11 Mars 2014 à 00:17
crédit photo anthropia # blog
Si délicat d'écrire entre les lignes
dans le verbe trouver la phrase
sous l'espace chercher la voix
machiner la machine
donner à lire ce qui ne se voit plus
et débroussailler le chemin.
Et nous n'aurons plus que les mains pour ciel de lit.
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Par Anthropia le 6 Février 2014 à 11:30
Une nouvelle en 58 titres, tel est le projet d'écriture.
1. Une histoire vraie, nouvelle
2. Les petites histoires de Sami, ma coiffeuse
3. Mon salon de coiffure est une galerie d'art contemporain
4. Et leurs yeux se rencontrèrent
5. Coup de foudre à Noting Hall
6. 7 ans de vie à la colle
7. Ne pleure pas, Midinette
8. Un engagement, sinon rien
9. La mégère désaccordée
10. Comment faire faire un shampoing à son histoire d’amour ?
11. La quadrature du mariage
12. Comment se marier en une leçon ?
13. Pétitionner pour son mariage
14. Scène de la vie contemporaine
15. Des clientes d’un salon de coiffure prises en otage par une hystérique
16. Une coiffeuse un peu trop complaisante
17. On vous fait le chignon (plutôt que se le crêper)
18. Préparation de noces au salon de coiffure
19. Mariage pour elle (une association)
20. Prenez soin de moi, une performance collective –
proposition à Sophie Calle
21. Un livre d’or au salon
22. La confession d’Augustine
23. Ma vie, mon couple, en dix lignes
24. Ils s’aimèrent, il quitta sa femme, elle quitta son mari,
ils se mirent en ménage, prolongez l’histoire
25. La fiancée n’était que marrie
26. Et si c’était possible
27. Ce scénario, si vous l'acceptez
28. Une pétition, parce que je le vaux bien
29. Un pari à 400 signatures
30. Elle a joué sa vie au 400 (jeu de dés)
31. Objectif : 400
32. Le renard et l’idéaliste
33. Piégée par son fiancé
34. 1 truc à savoir sur les femmes : les femmes préfèrent parler,
le silence et l’écrit leur fait peur.
35. Les commères (et leurs commentaires)
36. Qui a trompé, trompera
37. Ah, les hommes
38. Il faut beaucoup aimer un homme (au pluriel, c’est déjà pris)
39. Ce qui se dit dans les salons
40. La princesse d’un rêve
41. Et le fiancé dans tout ça
42. Lettre à Félicité Mahler
43. Une erreur de protocole
44. Sans H4N de chez Zoom, pas d’enregistrement valable
45. La pétition, un fiasco
46. Comment la coiffeuse a rendu son carnet à sa copine
47. Pas d’orchidées pour Miss Blondish
48. Interprétation du rêve
49. La mise en plis infinie
50. La leçon particulière
51. Comment donner de la couleur à un mariage
52. Un fantasme de partouze en salon de coiffure
53. Une sexualité à couper en quatre-cent
54. L’espoir fait vivre trois mois, mais pas davantage
55. Une artiste brute inconnue (et qui le restera)
56. Le lissage brésilien : de quoi vous faire défriser.
57. Tout, tout, tout, vous saurez tout sur ma coiffeuse
58. Madame Bigoudi, un roman parisien
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Par Anthropia le 2 Janvier 2014 à 19:33
crédit photo anthropia # blog
La technique du batik, j’avoue m’y être intéressée il y a assez longtemps, je me souviens que j’avais essayé, mais que pas très douée, toutes ces histoires de cire, je ne savais jamais si en repassant ça allait l’enlever ou pas, la cire, et puis quand le batik désintéresse, même si trouve que ça fasse de jolis animaux et ces amarantes détourées, oui, c’est joli de loin, mais c’est un art trop abscons pour moi, alors je me suis rabattue à l’époque et jusqu'à maintenant sur le solide tie and dye.
C’est direct, on noue bien, on trempe dans le bain de couleur jusqu’à saturation, ça tache là où il faut, bien sûr que dans nos années de jeunesse, ça donnait l’air hippie, même dans les soixante-dix le temps que ça nous arrive d’Outre-Atlantique, le style bab cool, mais c’était home made comme on dit, bien à nous.
Et la technique ne s’est pas démentie avec le temps, plus récemment nos jeans maison, on les a faits avec le bleacher, encore plus simple, ça fonctionne bien. L’essentiel c’est d’avoir les marques partout bien diffusées sur le pantalon, je trouve même que sur ceux (qu’on n’aurait pas achetés) du commerce, c’est souvent moche, on sent la hâte industrielle, touts pareils, deux taches vite faites, mal faites et emballées.
Cela dit j’ai vu que récemment on avait piqué le mot pour la teinture des cheveux, avec ses mèches en allure d'oreilles de chien, très peu pour moi, je garde l’expression pour sa matière, le coton.
C’est tout un art, le tie and dye, et pas tout le monde qui sait le faire, alors bien sûr la mode a un peu passé, encore que l’autre jour chez mon chanteur préféré, il en portait un et je peux dire qu’il l’avait fait lui-même rien qu’à la belle disposition des motifs de blanc sur noir sur son jean à pattes d'eph. Donc attendons un peu, comme la mode est un éternel recommencement, ça va revenir plus tôt qu’on ne pense et cette fois dans le chatoyant, et on s’en donnera à cœur joie dans les bains de couleur. Tiens ma prochaine robe, je la ferai en tie and dye avec un grand coeur rouge au pochoir par-dessus.
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