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    Bien sûr on pourrait montrer ici la Coit Tower, mais tant de monde l’a fait, ou bien ce Bridge qu’on a tellement vu dans un sens et dans l’autre, à un bout ou en descente rapide vers le petit port, souvenir des temps hippie déjà contemplé il y a longtemps, ou encore, tiens, parler du nouveau pont de la baie, le brand new, et bien non, ce sera la Transamerica Pyramid, parce qu’elle a tous les mérites, percer très haut jusqu’au ciel, la plus haute de San Francisco, apporter un peu de géométrie dans cette ville au fort passé, même si on l’aime sous tous les angles, la TP, l’ai obtenue d’une imprenable vue à midi, en garderai le secret bien au chaud, c’est private, suis allée fumer sur le muret juste en-dessous ma quatrième cigarette depuis le début de ce voyage, qui au moins pour les cigarettes m’aura permis un sevrage presque radical, parce que pour le reste, ce voyage m’a semblé se passer dans les pas du précédent, comme en contrepoint, on se serait bien gardé de prendre les mêmes photos, grand beau temps des deux côtés de la baie.

    Et puis au hasard d’une expo ce matin, découverte d’un photographe, Edward Burtynsky, canadien, sa série « Water », magistrale,  avec ce jeu sur l’ambiguïté de la carte ou du territoire dans ces paysages d’eau, un travail de précision présenté par la Rena Bransten Gallery dans Geary Street, ici un détail,

     


     

     

    après avoir vu les belles photos de Diane Arbus à la Fraenkel Gallery.

     

     

     


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  • ici une petite maison sans prétention

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    Ce matin, deux heures de marche, en route pour le tour des propriétés, rien à voir avec les « petites boîtes toutes pareilles » de Margaret Mead, ici on y va de son individualisme, une fois son lot acquis sur la grande mosaïque résidentielle, un peu tous pareils mais chacun son plan, sa vision, sa mégalomanie de propriétaire, et ce qui désole, c’est que Frank Lloyd Wright n’y est pas, vraiment pas, le bienvenu, ici le moderne se borne à un toit plat bordé de corniches, façon stuc années trente, sauf qu'en extérieur c’est incongru,  ce qui domine dans ces rues à angle droit composées sur le mode grille M Street 47th par exemple, c’est le goût cottage, le toit pentu en gentilhommière, mon hacienda au Canada, ma demeure coloniale ou faux palais du gouverneur, tu fais ce que tu veux, mais tu ne dépasses pas la limite de construction à 6 feet de la propriété voisine, et par six pieds I mean it, tu peux compter chaussures collées bouts à bouts, pas plus de liberté sur la hauteur de la palissade et surtout l’alignement des maisons sur la rue, vue celle en construction d’un quidam qui jouait le m’as-tu-vu et qui est là avec son chantier, ossature bois, qui attend de savoir ce qu’il va faire de sa façade faisant de l’ombre à celle du voisin.

    Autant dire que je ne goûte pas ces shingles ajourés, ces briques peintes, ces galets de rivière montés en mur bien improbable, ces tourelles à colombages rose et pistache, ces front yard à statues médiévales qu’on discute entre faits à sec avec patios, plantes grasses et roches pour ne pas surconsommer l’eau ou entretenus à coups d’arrosage durant les jours légaux, et ces back yard qu’on devine cossus mais tellement envahis de cabanons, chambres d’amis ou autre annexe que l’espace vert en disparait, suis passée devant chez l’ex-gouverneur Reagan, et quelques autres célébrités connues d’eux seuls ici, juste appris cette chose incroyable, Sacramento est la deuxième ville du monde derrière Paris pour sa densité d’arbres au mètre carré.

     

     


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  • faut pas rêver

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    J’avais donc perdu ma valise, nous dirons qu’elle menait son propre transit, sa géographie du pire dans la carte des Flights -mais pourquoi fuyait-elle-, livrée au plus offrant tentateur qui remettait mon précieux tout à la ligne qui irait directement, mais chaque fois ça capitulait, était-ce proposé à l’aléa des opportunités numériques, au plus proche horaire ou à la pensée court terme d’un obscur travailleur du passage, toujours est-il, ô l’odieux insert, que ma valise vit la nuit de la soute à Dallas, c’était le 22 novembre mort de quelque chose en anniversaire un rituel, y voir un signe, j’aurais bien décidé que non, mais en fait ce fut la reddition de ma psyché sur l’autel de la famille, deux jours à baigner nous oserons le bain de la langue, mais aussi dans le trouble d’une chatte qui ne retrouve pas ses petits, porte les fringues d’une autre, comme étrange étrangère du pays entre jet lag et j’hélasse, pas une âme en peine mais l’âme endormie, se rappelant cette veste plissée noire d’un Hisse et Oh compagnon ne la reverrais plus , alors qu’on me dise chaque matin par où la sotte suitcase poursuivait son périple, se réveillant à San Francisco pour là curieux pyjamas repartir à Los Angeles qui proposait un chausse-pied pour Sacramento, qui rata le 5h06 d’une chaussette, mais on l’espérait pour le 1h21 post-moderne futal, et évidemment ne fut pas prête pour la tenue de soirée exigée en plein jour et je dus découvrir les boutiques locales au risque de m’endimancher et d’enfiler une de ces horreurs de soutien-gorge qui est à la pudeur ce que la bâche est à la feuille de vigne, j’ai échappé au pire et le soir la valise.

     

     

     

     



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    Ici, la loi a permis aux native american d’ouvrir des casinos à vingt kms de la ville, ce qui détourne les joueurs de Tahoe Lake ; ils préfèrent aller dans les petites vallées alentour, tant pis pour le Nevada, un sale coup de la Californie à son voisin.

     

    Ici, tu es sensé amasser toi-même ton tas de feuilles mortes au bord de la rue, et le camion passera.

     

    Ici, c’est mal vu de poser sur la pelouse les décorations de Noël avant Thanksgiving, une faute de goût. Non, pour Thanksgiving, tu mets tes personnages d’Halloween et ça va.

     

    Ici, les pamplemousses tombent des arbres en pleine rue, et personne pour ramasser les grapefruit.  Alors j'en ai cueilli un, si sucré.

     

    Ici, tu n’entends pas le son mat du ballast, tu entends la corne de brume et ça appelle.

     

    Ici, ils disent, it’s graphic, et tout de suite tu comprends que c’est choquant, visuellement comme ça, et tu regrettes le mot pour la précision du design.

     

    Ici, la nuit te raconte quand tu dois te réveiller et c’est réveille-matin, By the river of Babylon.

     

    Ici, les jours échappent, ils prennent le temps du reste, ils rattrapent aussi le temps passé et si t'es désolée, t'y peux rien.

     

     



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  • crédit photo anthropia # blog

     

     

    Nous y voici dans la maison dans les arbres, les maisons sont comme ça ici,

    cette sensation de nature tout autour, même en ville,

    Ces fenêtres à baïonnettes qui ont bercé mes lectures américaines,

    Et comment le couperet tient en l’air

    et qu’on n’est pas craintif de se pencher à l’extérieur,

     

    Et cet arbre tout à coup,

    Dont le rouge s’associe naturellement à mes souvenirs d’érable,

    Mais ce n’en est pas un, une jeune fille de la maison me le dit.

     

    Que dire, je ne le regrette pas, les arbres s’appellent

    de tant de noms différents,

    Sauf qu’il en a le rouge, et le rouge des érables,

    de ce flamboiement,

    ça ne ressemble à aucun autre,

    et puis ces petits surgeons verts étonnants,

    demandons s’ils préfigurent un hiver triomphant

    ou ne sont que la trace du passé immuable,

    la jeune fille de la maison ne saurait infirmer.

     

    Difficile à dire d’ici, il faudrait s’approcher,

    on ne demande que ça à s’approcher.

     

    Et puis on se dit qu'on fait dire ce qu'on veut à une photo,

    alors on se contentera de la réalité, pour peu cette intention

    des derniers jours des flamboyants,

    et qu'un pas à franchir,

    la pelouse du voisin.

     

     

     

     


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