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    Ce qui est pénible avec l'hyper-président, c'est qu'il faut sortir le décodeur dès qu'il ouvre la bouche.

     

    Tiens, lundi, les médias ont souligné la grande réussite sarkozyenne à l'Eurogroupe. Mais dès le lendemain, on en savait plus, qu'en fait, tous les ministres lui avaient fait la leçon, qu'ils étaient dubitatifs sur son plan économique. Sarkozy a dû promettre de faire tout son possible pour tenir 2010 en matière d'équilibre budgétaire. Mais à la TV, Sarkozy disait qu'il avait fait passer sa demande de délai.

     

    On tombe sur la tête.

     

    Idem pour hier, son discours d'Epinal, une grande leçon d'image, si j'ose dire. Il parle d'indépendance de la justice, mais il ne dit pas que sa Ministre de la Justice deviendra patronne du CSM, en matière d'indépendance cela se pose là. Il parle d'équilibre des pouvoirs, mais ma foi, son petit article 16 et le 49.3 ne sont pas pour lui déplaire, façon de passer outre ce que pensent les députés. Il parle d'un Parlement puissant, mais propose la proportionnelle au Sénat (le système le moins représentatif qui soit) et ne dit mot sur le fléau qui règne à l'assemblée nationale. 

     

    Ce qu'il ne dit pas dans ce discours, c'est que l'Assemblée nationale ne bosse pas, à cause du cumul des mandats.

    Qu'il suffirait d'une règle imposant aux députés de travailler trois jours par semaine, pour que les députés fassent des lois réfléchies, en suppriment d'autres, enquêtent dans les administrations, préparent le travail en commissions, bref que le boulot soit bien fait.

     

    C'est cela qu'il faudrait dire si ce monsieur était adepte du franc-parler. Le reste n'est que littérature.

     

    Littérature aussi, l'image de Cécilia en Libye. Décodeur : vous voyez qu'elle bosse pour la France, je l'envoie dans un pays hostile, elle a du courage. Elle mériterait bien une petite carte bleue, non ? Mais à quel titre ? Cécilia n'est ni conseillère, ni ministre, pourquoi est-elle donc allée là-bas ?

     

     


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    Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j'ai ce mot "13 milliards" comme un leit-motiv dans ma tête, depuis que le trou de la sécu, le coût du package fiscal sont dans une sorte de magie du débit-débit au quasi même montant.

     

    Comme vous j'imagine, je me dis que moi dans mon budget, quand j'ai 13 milliards de dette par le trou de la Sécu, je ne m'amuse pas à aller dépenser 13 milliards de plus pour faire des cadeaux à mes amis.

     

    Ces sommes ont l'air tellement précises, qu'hier je me suis amusée à demander à Libé à la suite de leur très bon dossier sur le package fiscal de Sarkozy comment on arrivait à 13 milliards, je veux dire quelles étaient les dépenses par poste. Ce n'est pas une demande ébouriffante, d'ailleurs même Joffrin le dit, le discours des faits avant le commentaire.

     

    Et là j'apprends, qu'on a quelques détails, mais que personne ne sait comment Madame Christine Lagarde arrive à 13 milliards, et que même ce serait plutôt plus, 13, 5 milliards, avec 500 millions de plus comme elle en a rajouté au cours de la journée, ou peut-être plus, puisqu'on n'a pas l'addition exacte.

     

    Et alors, là, je me suis dit que c'était cela le problème des Français, on n'exige pas les chiffres, on ne campe pas sur l'exactitude comme on prendrait un sommet alpin avec précision. Est-ce que Le Monde, qui ne faisait pas mieux le soir, Le Figaro qui détaillait plein de trucs, mais chez qui le compte n'était pas bon non plus, pourraient exiger que ces messieurs et mesdames les ministres leur donnent les chiffres, je ne sais pas moi, le compte quoi.

     

    D'autant que si on additionnait ce qu'on trouvait ici ou là, on arrivait à 4 milliards à peine en 2008. On était loin du compte, je n'ai pas compté là-dedans le cadeau fiscal fait aux étudiants -ou à leurs parents, je n'ai pas bien compris-, les aides aux investissements dans les entreprises -je me suis quand même demandée si celui qui paie l'ISF peut cumuler avec l'investissement dans l'entreprise ?-, bref j'ai espéré que Migaud et les autres à l'Assemblée Nationale ont eu le budget exact.

     

    Je leur suggérerais bien de filer leur dossier à copier pour la presse. A vot' bon coeur, messsieurs-daames, pour la presse, les bons nombres, pour qu'elle puisse nous informer. Je ne parle même pas du JT, car là, c'est tendance "pédagogie de la réforme", je vais vous expliquer en flou ce que ce bon gouvernement va faire.

     

    Et puis pour terminer, peut-être pourrait-on préciser que 13 milliards, ce sont des euros dont il s'agit, c'est-à-dire 85,2 milliards de francs. Non c'est juste pour qu'on retrouve le niveau de la dépense dans un système qu'on a bien connu, jadis.

     

     

     

     

     


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  • Oui, on pouvait se douter qu'avec les reconduites accélérées à la frontière et par voie aérienne, le personnel d'Air France finirait par prendre le même parti que les passagers des vols d'Air France. Ne plus accepter d'être témoin au quotidien des violences policières.

     

    Comme on sait ici que je ne suis pas tendre avec la police, j'aimerais pourtant dire que les Français ont voté à 54% pour un Président qui a affiché clairement son choix de ne vouloir qu'une émigration propre sur elle, riche et diplômée. Alors, seraient-ils assez hypocrites pour vouloir cette exclusion tout en ne voulant pas la voir sous leur nez à bord ?

     

     

    Il peut être intéressant de rappeler que cet épineux sujet qui fait couler à lui tout seul des tonnes d'encre chaque jour représente 8% de la population vivant en France. 8%, qu'on veut donc réduire encore, ce qu'aucun pays sensé en Europe ne fait, rappelons que l'Allemagne compte 12% d'émigrés et qu'elle n'a pas fait la fine gueule à les voir arriver, l'Espagne en a régularisé des milliers. Bref, tout se passe comme si nous imaginions que de refuser ces personnes, dont je le rappelle la France dépend pour la plupart de ses fleurons économiques, le luxe, le tourisme, le bâtiment, l'hotellerie, l'agriculture, sans parler de nos petits vieux qui sont aimés et choyés au quotidien par ces centaines de milliers de femmes africaines, était la solution à nos autres poblèmes, et notamment ceux du chômage.


     

    Je pense que nous devrions avoir un débat national pour revoir nos positions en tenant compte de la réalité. Les médias ont à ce point travesti les choses au nom d'une dizaine de milliers de personnes, qui font les quatre-cent coups, que les gens sont persuadé qu'il y a 50% d'étrangers en France et qu'ils sont tous voleurs et agresseurs. Pourrait-on redevenir raisonnable et faire le point.



     

    Par ailleurs, on le sait, le problème se désagrègera de lui-même, si la situation économique reprend, si le chômage baisse vraiment pas seulement dans les statistiques de l'INSEE. Je rappelle que le trou de la sécu aurait dû baisser si nous avions reçu davantage de rentrées de charges URSSAF, liées à ces milliers d'emplois soi-disant créés. Partout ailleurs, la question de l'immigration économique à 50% de l'immigration n'est pas le résultat d'une politique d'immigration, elle est le résultat d'une redynamisation de la vie économique. Et le bouclier fiscal qu'on vient de nous asséner sur la tête n'est pas fait pour relancer la recherche, aider les entreprises à exporter, etc.


     

    Alors en attendant, merci les syndicats d'Air France, d'avoir eu ce courage de dire que "non, on ne peut pas être une nation digne de ce nom et taper sur des gens, les étouffer, les coincer entre leurs genoux pendant des heures, les molester, les tirer sur le sol, que tout cela n'est pas normal, admissible, dans un pays démocratique".

     

     

     


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  • Jeremy Deller - Bag unmade bag (droits réservés)


     

     

    Discrimination, droit des victimes et justice.

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    Les médias nous envahissent de leurs leçons de bienpensance, cela vous pouvez, cela vous ne pouvez pas.

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    L'autre jour, on apprenait qu'un réseau d'agences intérim pratiquait la discrimination raciale, des initiales mystérieuses glissées dans le fichier permettant de comprendre qu'ici on n'embauchait pas de minorité visible. Accessoirement, il était aussi précisé que seules les femmes faisant moins qu'une taille 42 pouvaient être embauchées, mais cela, n'est-ce pas, n'est de la discrimination pour aucun des médias, qui ont cité cette mention dans le fichier sans même souligner que la discrimination était double et que les gros, les ronds et les enrobés pouvaient à juste titre porter plainte pour .... discrimination pondérale. Mais tout de même, quelqu'un d'obèse à l'accueil d'une entreprise, pas bon pour l'image. Et pour la couleur ? On le voit, entrer dans le débat mène loin.

     

    Un peu plus tard dans la journée, on apprenait à propos d'un petit garçon, dont tous les médias ont montré urbi et orbi la photo –tiens, je croyais que le droit à l'image, que les mineurs, enfin...-, bref qu'une mère indigne avait abandonné son petit dans un fast-food –on aurait d'ailleurs pu aussi lui reprocher de mal nourrir son petit, m'enfin-, et que l'abandon d'enfant était passible d'une peine de sept ans de prison. Et je me demandai tout à coup où donc était le père qui avait abandonné son petit, où étaient donc tous ces pères qui abandonnent à longueur d'année leurs petits et qui ne font jamais de prison. Ah, oui, c'est une peine réservée aux femmes, sans doute.

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    Et puisque la journée n'était pas terminée, je découvre à la lecture de mon libé quotidien qu'un homme est allé au bout de la logique, il a porté plainte pour s'être fait faire un bébé dans le dos, sans son accord. Et là tout à coup, je me suis sentie touchée.




    Car elle est compliquée cette affaire-là. D'un côté, le droit à disposer de son corps librement pour une femme, pour avoir milité durant des années à ce sujet, je suis pour.


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    Mais plutôt dans le sens du droit à la contraception et à l'avortement, et rien n'est jamais gagné, quand on voit comment les pro-life qui sont aussi des anti-femmes reviennent au galop dans les jupons de Christine Boutin, dans les cabinets ministériels, Darcos récemment commençait même à leur prêter une oreille complaisante voulant interdire un film d'information des mineurs au lycée sur les risques d'un avortement clandestin. Donc oui au droit des femmes de ne pas se voir imposer une grossesse non désirée.


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    Mais l'attitude de cet avocat qui a décidé de poursuivre parce qu'il ne voulait pas se voir imposer une paternité non désirée ne pouvait que résonner avec le précédent droit décrit. D'un côté, on pourrait se dire que c'est l'exacte symétrique de la précédente position, encore que dans son cas, il existe des moyens très précis pour ne pas faire d'enfants, au choix la contraception masculine, les capotes, la vasectomie, bref, il a l'embarras du choix. Et alors, s'il n'a pas pris de moyens pour se protéger, il acceptait donc les conséquences de ses actes, à savoir un enfant.

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    On peut donc valablement s'interroger : son attitude n'est-elle pas en fait un moyen de ne pas payer la pension alimentaire, situation que son attitude laxiste de baiseur non protégé a engendré en fécondant une femme. Dans ce cas, ne s'agit-il pas alors d'un abus de droit, d'un abus de recours à la loi, d'une manière détournée de se dérober à ses obligations en se prétendant victime.

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    De l'autre côté, quand une femme est enceinte, aux premiers mois, elle a aujourd'hui le droit de renoncer à cette grossesse. Peut-on sérieusement ne pas accorder ce même droit à un homme ? Celui de ne pas accepter sa paternité et exiger l'avortement. Et dans le cas où la femme poursuivrait dans son intention de garder l'enfant, un acte simple pourrait alors permettre à l'homme de se dégager de sa responsabilité parentale, une sorte d'avortement masculin symbolique.

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    Pour peu que la femme l'ait informé de sa grossesse, il faudrait alors prouver qu'elle l'a bien fait, que le débat intime a eu lieu, qu'il s'est soldé par un constat de désaccord.

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    Bref, tout à coup, je me retrouve à me dire que dans cette affaire, il faudrait éviter la toute-puissance des mères, qui décident seules et qui demandent la pension alimentaire, et la toute-puissance machiste, qui se défausse de ses obligations et ne paie pas.

     

     

     

     

    Il reste un droit que je n'ai pas cité, celui d'un enfant à avoir un père et une mère sitôt qu'il est né. Et dans le dernier cas qui nous occupe, ce droit-là est largement bafoué. <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="La France">La France</st1:PersonName> a pourtant signé la convention des droits de l'enfant en 1989 à New York. Dans ce cas, notre avocat peut-il s'y opposer, une convention internationale s'impose-t-elle aux lois du pays ? Et que faire alors de cet étrange trilatérale, trois désirs, trois droits, celui d'une mère, d'un père, d'un enfant*, trois voies de justice possibles ?

     

    Mais tout de même, si la loi était plus anticipatrice de ce genre de situations, on n'aurait pas besoin qu'un petit en fasse les frais.

     

     

    * Pour ce dernier, le Président du Conseil général pourrait représenter ses intérêts, puisqu'ils sont distincts de ceux du père et de la mère.

     

     
     

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    DSK n'a pas annoncé semble-t-il sa candidature au FMI ? Souhait-il agir à l'insu du PS ?

    DSK n'a pas commenté le soutien de Nicolas Sarkozy à sa candidature au FMI ? A-t-il fait des petits arrangements dans le dos du PS ?

    Depuis plusieurs mois, j'avais renoncé à penser que DSK était l'homme utile pour le PS. Les faits semblent me donner raison.

    Mais que François Hollande ne se frotte pas les mains en se disant qu'à ce rythme, il aura bientôt éliminé tous les éléphants qui barrent sa route vers la candidature au siège suprême. Car la voie royale, c'est plus que jamais celle de Ségolène, pour peu qu'elle sorte du piège de la télé-réalité dans laquelle les médias veulent l'enfermer et qu'elle résolve son problème avec le PS.

    Tous les moyens doivent être étudiés, y compris celui de créer un nouveau parti, qui fasse ce que le PS se refuse à faire, son aggiornamento. Qu'on entende bien, je ne suis pas pour que le PS affiche un libéralisme échevelé, mais je pense qu'au nom de la protection des plus faibles et d'un développement durable pour tous, de nouvelles politiques doivent être envisagées, pas dogmatiques, mais associant la collectivité et les individualités dans une démarche compatible.

    Ce travail, il apparaît clairement qu'on ne pourra pas le faire avec des Mélanchon, des Bartolone et des Emmanuelli, qui ont choisi le dogmatisme comme prêt-à-penser. Il faut donc ouvrir le jeu et créer si nécessaire un nouveau mouvement de la gauche dynamique. C'est une martingale complexe à élaborer, mais il faut la trouver.

    Ségolène Royal sera-t-elle la femme capable de rassembler ceux qui veulent du changement, de l'enrichissement du plus grand nombre, dans la dignité, le respect des autres et la protection des plus faibles ? Je l'espère et pour l'instant ne vois qu'elle pour représenter cette quatrième voie.


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