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Bribes de rien : la compo
crédit photo anthropia # blog
Je voulais lutter, faire l’ordre dans ce paysage acharné, tout y est pour le désespoir, le grand angle et l’ordinaire, des échelles non compatibles, l’insipide, le non-contrôlé, le bric et le broc, et pourquoi ce mur en partie et seulement en partie fait de carreaux blancs. Que l’écriture soit une ville bien ordonnée, un sur-moi à l’œuvre pour mater le brouillon, je voulais mettre l’énergie à abolir le désastre, mais quel désastre.
Casse-auto a ce décousu, buttant sur la succession des occasions, tentatives de belles fenêtres avortées, qu’on accepte le décrépi, que description se fasse, uns à uns les supports, les volumes, les couleurs, mais oui le gris, le blanc des catafalques, ce chromé clinquant de la vanité, comme des petits mondes en soi, des bouts d’histoire, raconter la mère et ses rideaux de bon aloi, la mère et la souris, rires, la mère et sa phrase apaisante, le père et son humour, le père et son grand dessein, le dessin d’une maison et sa sortie de terre la maison blanche au sol plat, au toit plat, maison d’un homme qui s’est fait architecte, les frères, les voisins, et puis la sœur aussi, c’est ma photo qui en fait un tout, c’est la photo qui cadre qui donne l’unité, et cette esthétique de l’après, après quoi, une fin du monde, une sanction de Trente glorieuses ? Tout juste l’ordinaire du vieillissement dont on ne regrette rien. Car il y a tonalité, le joyeux tour de passe-passe, un grain de bleu, des angles jaunes et ce petit graphe en rouge, humble, humble, une signature, la couleur de ma forme.
Tags : paysage urbain, journal d'écriture, esthétique contemporaine
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