• Cendrillon's buzz

    Photo Mathieu Reinart

    Détail (droits réservés Alapage)


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    Cendrillon est en tête des charts en ce moment. Eric Reinhardt qui se prend pour icelle fait dans la personnalité multiple, il écrit tous les scénarii de la vie dont il est le héros, que se serait-il passé s'il n'avait été Eric Reinhardt, ou plus exactement, quels Eric Reinhardt se cachent sous la peau de l'écrivain, avatars de lui-même qui s'il avait suivi certaines pentes savonneuses du vice ou quelques pistes erratiques l'auraient habillé en sérial-killer, en hedge funder ou en...

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    Heureusement y avait la marraine, enfin la copine, qui l'a plongé hurlant dans une réalité réelle, et l'a forcé en quelques sortes à donner le meilleur de lui-même dans ses romans.

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    J'ai entendu sa lecture, qui ne m'a pas convaincue d'acheter le livre, malgré le buzz infernal depuis la rentrée.

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    Cendrillon donc, mais aujourd'hui c'est du conte de fée dont je veux parler, parce qu'il faut enfin que cesse le scandale absolu, la fatale erreur qui perdure jusqu'à nos jours, ou plutôt qui se développe à grande allure. L'algue tueuse, le ravageur contre-sens, j'ai nommé la pantoufle de verre.

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    Si vous tapez, Cendrillon, Conte, sur Internet vous tombez inéluctablement sur cette phrase : « Le prince la suivit, mais il ne put l'attraper; elle laissa tomber une de ses pantoufles de verre ».

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    Vous vous attendez donc qu'elle se casse en mille morceaux. Manque de chance, la pantoufle de vair n'est pas en verre.

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    Comme tout un chacun qui s'est intéressé un jour d'un peu près aux contes de fée, je savais que verre s'écrivait en fait vair et que c'était de la fourrure. C'est tout ce que je savais. Mais j'avais un certain avantage si j'en juge par le nombre d'amis étrangers qui ont tous lu cette histoire dans la version traduite qui reproduisait en hébreu, en anglais, etc., le mot VERRE et qui s'étonnaient donc de ce que les Frenchies fassent des chaussures aussi fragiles.

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    Mais hier, je ne sais comment le sujet est venu sur le tapis, l'expert de la couleur, chez qui je dînais, celui qui a écrit le non moins expert Dictionnaire de la couleur, déjà commenté ici, la référence suprême pour apprendre sur la couleur, la lumière, etc., s'est mis à dévoiler le fin mot de l'histoire.

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    Vous apprendrez donc que VAIR est un mot qui vient de vairié, qui veut dire chiné. Qu'en l'occurrence la pantoufle de vair est en fourrure chinée de gris et de noir. Que cette fourrure était taillée par les peauciers dans la peau des écureuils, qu'on appelait pour certains Petits gris, qui faisait les manteaux les plus précieux, car il fallait en rabouter de nombreuses peaux (mettre bout à bout) pour arriver à réaliser des pièces de grande taille, il en fallait beaucoup de petites mains pour en venir à bout. Disposer d'une pantoufle de vair était donc un luxe.

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    Mais il est vrai que de nos jours, avec les ligues de défense de la nature, les anti-fur et les autres, raconter que la pantoufle de vair est en fait une pantoufle faite de pauvre petit écureuil, à qui on a fait la peau, cela ne sied pas à une héroïne de conte de fée. Alors, on préfère parler de verre et perdre la graphie rare du mot vair.

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    Pourtant cela aurait été joli de la garder en vair la pantoufle, d'imaginer que quand on la laisse tomber, elle ne se casse pas en éclats, mais se ramasse comme un doudou que le beau Prince met dans sa poche, qu'il caresse obsessionnellement jusqu'à ce qu'il la retrouve.

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    Mais une question demeure. Combien faut-il de peaux d'écureuils pour réaliser une pantoufle ? Cette question-là reste pour l'instant sans réponse. Une hypothèse, peut-être que celle de Cendrillon n'en comptait qu'une, étant donnée la petitesse du pied, ce qui rendait unique la personne qui pouvait la chausser.

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    NB : Ah tiens les Suisses, qui bloguent nombreux sur ce site, hein Emelka et Alain, savent eux que pour rabouter, on rapond chez les Helvètes. (Rapondre. Mettre bout à bout).

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  • Commentaires

    1
    emelka mx
    Lundi 10 Septembre 2007 à 12:52
    très juste...
    Sauf que dans "Cendrillon à Neuchâtel", la belle aurait perdu un "cafignon" et non une pantoufle. A part ça, il me semble que Cendrillon est un scandale absolu à elle toute seule, non ? ;) Moi, dans ma tendre enfance, j'imaginais une Cendrillon avec des sabots en bois rabotés sur mesure, jetant des cailloux à Heidi, cailloux qu'elle avait bien évidemment volé au Petit Poucet, qui n'a depuis lors toujours pas retrouvé son chemin à cause des enfantillages de la belle... Mais je dois confondre, je déblogue, je dois avoir des trous de mémoire, il va falloir que j'essaie de "bletser" tout ça ;)
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    2
    yannick G
    Lundi 10 Septembre 2007 à 16:02
    Je n'ai rien à....
    rapondre à tout cela, pourtant, je vais mettre les bouts, au moins pour cette fois. à + ;) yG
    3
    emelka mx, en mode &
    Lundi 10 Septembre 2007 à 21:56
    à yannick G : objet trouvé
    Au cas où, je viens de retrouver votre pied, il s'acharnait fièrement sur l'arrière-train de votre sarko-saint boute-en-train ! (ouais, vu la qualité de mes commentaires, je crois que c'est moi qui suis un peu à bout). Et plus sérieusement, Cendrillon était-elle vraiment rousse ?
    4
    yannick G
    Lundi 10 Septembre 2007 à 22:09
    Un sconce de bon sens !
    Je ne peux vous répondre Emelka MX, car, j'ai bien l'impression que le prince charmant n'a fait de son côté que prendre son pied, sans s'enquérir si la demoiselle avait trouvé en lui chaussure allant au sien. Cependant, un autre élément nous permet de douter de l'issue heureuse de cette histoire. Puisque, je vous le demande, qui voudrait encore enfiler celle qui après avoir été mise par toute la région ne doit plus sentir la noisette mais bel et bien le putois, je vous le demande ? ;) yG
    5
    emelka mx
    Lundi 10 Septembre 2007 à 22:51
    Le doudou douteux
    Bien qu'il soit 22h30, j'hésite à vous répondre sur ce point Mr G... Mais si l'on change de perspective, l'on peut aussi se dire que se faire mettre par toute une région est un acte plutôt audacieux, à savoir le partage d'un bien communautaire mettant à mal la propriété privée, non ? Une cendrillon communiste, peut-être qu'une version de ce genre a été écrite dans l'ex-URSS des années 60 ? // Plus sérieusement pour l'anecdote : vous vous souvenez de la série des "Martine" : Martine avait une amie Black. Or il se trouve que dans les premières versions des albums, c'est son amie qui portait toujours les valises : coïncidence ou manifestation d'un inconscient collectif ? Toujours est-il que les albums ont été revus et que ce "malencontreux" malentendu a été corrigé. Pour les contes, les représentations véhiculées à travers les histoire sont passionnantes. Mais je me demande si historiquement ils ont été "adaptés" ou si les contes tels qu'ils se présentent aujourd'hui sont trait pour trait (mot à mot) identiques aux originaux... Dame Anthropia, vous avez des infos là-dessus ?
    6
    Mardi 11 Septembre 2007 à 23:44
    Pour le conte
    je ne sais pas Mais ce que je sais, c'est qu'une tradition n'est vivace que si elle est en permanence revue et corrigée. D'ailleurs Perrault a lui-même pas mal transformé des contes de Grimm.
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