• Débris de semaine : des histoires de traçabilité

    crédit photo Anthropia # blog

     

     

    Lundi

    Où on prépare un spectacle avec les Toboggans Poétiques, pas encore annoncé, alors je n’en dis pas davantage, nos textes dits par des marionnettes, enfin nous, mais via les marionnettes activées par des marionnettistes, nous ou d’autres, et je découvre que c’est tout un art de savoir la tenir, de savoir comment orienter son regard pour qu’elle s’incarne aux yeux du public, la marionnette qui m’a été confiée  pour mon Poème cherche Respiration est issue de l’art du bunraku , une marionnette à taille humaine, même si elle n’a pas les traits d’un visage du Japon, elle en a la subtilité et on est deux pour l’animer, une marionnettiste et moi. Tout un art, oui, on n’aura pas assez des multiples répétitions prévues pour venir à bout de cette séquence qui ne fait que 3 mn dans le futur spectacle.

                                                                               

    Mardi

    En clientèle, comme on dit, me rends compte que c’est dynamisant, l’aller-retour, mais ce mardi, le choc d’un récit, le détroussement d’une vieille femme, abus de confiance par chéquier, et moi, choquée, écrit cette nouvelle en écho. M’est venue la voix du fils pour narrateur, j’aurais pu choisir un autre point de vue, mais c’est celui-là qui est venu, lui qui a découvert le pot-aux-roses. Envie de dire à tout le monde, faites attention, surveillez les comptes de vos parents âgés, même les meilleurs structures ne voient pas tout..

    Jeudi

    On m’a confié l’éditing des 18 pages de nos textes pour une revue poétique. Ne suis pas sûre d’être la bonne personne, mais on fait ça en mode participatif avec les Tob, c'est agréable, on en est même à voter le doublement ou pas de la consonne de ce mot créé pour nous, les Tobogganistes. Moi personnellement j’avais d’abord opté pour Toboggannistes, mais l’autre rime avec pianiste, alors ça me va. 

    Vendredi

    Me suis fait faire une carte de groupe sanguin. Est-ce que c’est très intime d’indiquer son groupe sanguin sur le web, l’intérieur absolu, sans traçabilité, sinon celle qu’on décide si on donne son sang, sauf que bientôt même nos données médicales numériques vont se retrouver chez Big Brother, dans le cadre de la Loi sur le Renseignement qu’on nous prépare, consultables par n’importe quel agent de police un peu trop curieux, sans le contrôle du juge, alors que le secret médical est le pilier de la politique épidémiologique, que sans la garantie que leur maladie, SIDA, ou autre, ne sera connue que du médecin et des patients, les gens ne se font pas dépister, par crainte, faisant ainsi galoper les courbes épidémiques. On ne mesure pas l’impact de cette loi sur la politique de santé. N’ai rien lu à ce sujet. Les médecins et les associations de patients feraient bien de s’y intéresser. Tout ça pour dire que mon groupe commence par. On ne se refait pas.

    Et en passant une remarque pour le Centre de Référencement de la Transfusion Sanguine, demander le statut marital du donneur façon Rhésus Mademoiselle, est-ce bien nécessaire, mon sang parce que féminin a-t-il un statut marital, est-ce qu’il change de couleur pour une femme mariée, (genre sang bleu comme pour les nobles, ou quelque chose comme la pureté du sang à l’espagnol), et pas si c’est un homme. Me demande à quoi cela peut bien leur servir de tracer ça.

    Samedi

    Presque rien fait. Repos, écrit un texte, vu des amis, des lectures, et soirée TV accompagnée par Twitter. Et pourtant, pas l’impression que c’était du temps perdu.

    Dimanche

    En allant voter, suis tombée sur un faire-part de condoléances, il s’appelait Moussa Doucouré, un brave jeune, mort pour un scooter. Me suis demandé si ce qu’on dit d’un art éphémère de la rue ne trouve pas ici sa limite, rien n’est venu effacer ces fresques murales posées sur le mur depuis 2004, est-ce que la pérennité de l’hommage ne confère pas à ces dessins le statut d’œuvre d’art et à la rue qui les abrite le nom de musée de rue. Est-ce que nos musées ne sont pas remplis de ce type d’hommages à de grands inconnus de nous.

                                                                  

     

    Ou alors on parle des cimetières et des pierres tombales. Mais pas à ça que j’ai pensé en passant devant.

    Et puis il faut en venir à la pénible nouvelle, que Mina, ma copine rom, rencontrée sur les marches du supermarché, n’était pas là aujourd’hui, ni son fils Robert, pas plus que ces semaines passées. Mohamed, le vigile du Franprix, corrobore, ça fait longtemps qu’il ne l’a vue. M’a gentiment proposé de demander de ses nouvelles à une femme rom qui passe le lundi pour faire les poubelles du magasin et qui la connaît bien.


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  • Commentaires

    1
    Brigetoun
    Jeudi 9 Avril 2015 à 23:33
    Brigetoun

    admiration - sincère

    de la vieille oisive

    2
    Anthropia
    Vendredi 10 Avril 2015 à 10:13

    Merci Brigitte

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