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Hugo et les gros bras
Peace and love
(Droits réservés)
Cela se passe en région,
cela aurait pu se passer à Paris.
Un de mes clients a eu une altercation,
avec un de ses salariés, appelons-le Hugo,
en procédure de divorce, surendetté,
et ce jour-là, en proie à une saisie du fisc sur son salaire.
Il reviendra le lendemain,
armé d'un fusil,
et il se suicidera, il l'aura voulu, devant tout le monde.
Mon client prend peur, il pense à Colombine,
à ces types américains qui pètent les plombs
dans la rue, au milieu d'une cafeteria,
qui se mettent à canarder tout ce qui bouge.
Alors mon client appelle la police,
demande une intervention en civil, discrète,
juste au cas où il mettrait ses paroles à exécution,
parce qu'il l'a répété deux fois, Hugo, qu'il veut se suicider
dans le bureau du patron, devant tout le monde.
L'après-midi, mon client pas tranquille
rappelle au commissariat, pour insister, il précise qu'il veut juste sécuriser,
que le type n'est pas physiquement menaçant,
que c'est au cas où, pour éviter qu'il se suicide
ou qu'il pète les plombs, mon client a charge d'âmes.
Le lendemain matin, Hugo arrive,
semble-t-il plus tranquille,
et un camion de police aussi,
six gros bras, en uniformes,
armes et taser au poing.
Ils sautent sur le type, le collent au mur,
lui écartent les jambes violemment,
le menotent en le tutoyant,
et l'entraînent dans le camion ;
à ce moment-là, deux autres arrivent,
des officiers, pour vérifier que cette arrestation
se passe bien.
Et mon client est furieux, va voir les policiers,
ah mais, il n'avait pas menacé, j'avais dit de faire en douceur,
l'homme n'est finalement pas armé,
mais tout de même emmené au poste,
gardé à vue 24 heures.
Mon client jura mais un peu tard
qu'on ne l'y prendrait plus.
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Commentaires
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