• Je ne suis pas un disque dur

     

    Je ne suis pas un disque dur.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p><o:p> </o:p>

    Logiciel. Quand on me dit qu'il faut changer le logiciel des gens de gauche, je comprends comme vous j'imagine que je n'ai pas les bons programmes sur mon disque dur.

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    Revenons à la définition du Petit Robert. Logiciel, nom masculin, (XXème de logique, d'apr. matériel). Techn. Ensemble des travaux de logique, d'analyse, de programmation, nécessaires au fonctionnement d'un ensemble de traitement de l'information (opposé à Matériel). Recomm. Offic. Pour Software.

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    Je ne saurais donc pas correctement analyser, raisonner sur l'ensemble des informations sociales et politiques dans lesquelles je baigne. Je me mets à compter mes neurones, à apprécier la qualité de mes synapses (j'ai arrêté de fumer, donc la destruction de la myéline de mes cellules nerveuses devrait être ralentie), je revois mes configurations synaptiques associant les différentes zones de mon cerveau gauche et de mon cerveau droit. Tiens, la gauche, la droite ? Non, rien à voir.

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    Mon logiciel serait donc d'une version ancienne ? La programmation ne serait plus suffisante pour produire des solutions et des choix pertinents ?

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    Outre que l'analogie avec le hardware et le software de mon ordinateur me semble réductrice, c'est la véracité de cet énoncé que j'interpelle. Nous, gens de gauche, n'aurions pas le bon logiciel.

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    S'agit-il de dire que nos processus cognitifs ne sont pas logiques ? Vérifions un peu.

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    Moi, je ne suis pas amoureuse de la carte scolaire. Pour moi, c'est un outil au service d'une politique, d'objectifs de mixité sociale et de valorisation des élèves. Quand je remets en cause l'opportunité de la supprimer, ce n'est pas pour des questions d'esthétique (oh, la belle carte) ou de dogme (jamais sans ma carte). Non, c'est parce que mon raisonnement –et j'ose prétendre mon intelligence- me pousse à penser que :

    -         1. Comme les gens qui s'asseyent aujourd'hui sur la carte scolaire en la contournant le font pour profiter du meilleur enseignement au meilleur endroit

    -         2. Si je supprime carrément la carte, tout le monde voudra profiter du meilleur enseignement au meilleur endroit.

    -         3. La suppression de la carte ne peut donc déboucher que sur de nouveaux effets pervers, qui permettront à certains par leur entregent d'obtenir de meilleurs établissements que d'autres, qui ne les obtiendront pas par faute d'entregent.

    -         4. Prime sera donc donnée à ceux, pour la plupart, plus riches, plus influents, avec le plus fort capital culturel. Ils s'en sortiront mieux que les autres.

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    Qu'on me prouve que le raisonnement est faux, qu'avec le choix, les gens postuleront sur les plus mauvais lycées, collèges et écoles maternelles, et je m'empresserai de changer d'opinion.

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    On pourrait m'alléguer que la solution avec carte est elle-même pervertie. Cela, je n'en disconviens pas. Mais elle prouve simplement que les règles du jeu ne sont pas respectées. Que les plus malins les contournent. Et donc que le résultat n'est pas atteint : pas de mixité sociale, pas de valorisation des élèves dans certaines zones, notamment dans les ZEP.

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    Le problème est donc de ne plus avoir de lycée coupe-gorge, de collège à trappe sociale. Pour cela, il faut donc simplement mettre de vrais moyens, pas seulement en accordant des primes aux enseignants, mais aussi des petites classes, des livres, des sorties scolaires, des ordinateurs, des vidéos, bref tout ce qui permet de rendre un lieu attractif et stimulant. Et tout naturellement, la différence se réduisant entre les meilleurs et les pires, les plus malins n'auront plus à se contorsionner pour atterrir à HIV, à C., à LL, etc.

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    Mon logiciel a-t-il bogué quelque part ? Ai-je sauté une étape cognitive ?. Peut-être que ma version est trop basique, mais dans ce cas, dites-moi où le raisonnement pêche.

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    Moi je prétends qu'aborder la question d'un pseudo-logiciel a seulement pour but d'homogénéiser la pensée, pas forcément de la rendre logique et cohérente. Et ce qui m'inquiète de plus en plus dans le système médiatico-people-joggant, c'est que l'image prend la place de notre espace de cerveau disponible, que les slogans saturent nos connexions neuronales, que la précipitation shinte nos raisonnements.

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    Je revendique le droit pour tous de réfléchir à notre avenir et de ne pas, par des traçeurs automatiques, nous faire fourguer comme des cookies (planqués dans les ordinateurs) des mini-programmes à dé-penser. Tout ceci me rappelle comment dans les années quatre-vingt on est passé de la notion de "personnel" à la notion de "ressources humaines" : il s'agissait paraît-il de valoriser la ressources Hommes et Femmes de l'entreprise. On a vu que la ressource a été peu à peu prise comme poste de dépense dans le budget, qu'il suffisait de réduire par une coupe drastique pour augmenter les profits.

     

     

    Quand un être humain n'est plus vu que du seul point de vue de son logiciel, il manque ce qui manque à un ordinateur, le ressenti, l'émotion, la compréhension globale, bref tout ce qui nous est utile pour "fonctionner" au quotidien. 

     


  • Commentaires

    1
    Lundi 4 Juin 2007 à 03:19
    ...
    Bonjour, Je découvre votre blog grâce à Superpado ! Et je dois dire que je suis touchée de vous lire ; c'est ce que nous n'arrêtions pas de nous demander mon compagnon et moi ces jours-ci : mais pourquoi nous parle-t-on sempiternellement et maladroitement de "logiciel" politique. Ce terme est une horreur et bien mal à propos pour défendre des valeurs humanistes. Quant à la carte scolaire ... je suis bien d'accord avec vous. Cela me rappelle dans un autre registre cette amie professeur de lettres qui s'insurgeait mi en rage mi en larmes de fous rires contre le langage décrété durant les conseils de classe. Ainsi on ne dit plus les bras ou les jambes d'un élèves mais les "segments" et on ne dit pas qu'il joue au ballon mais au "référentiel bondissant" !!! Surtout, portez-vous bien,
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    Lundi 4 Juin 2007 à 03:26
    ...
    Bonjour, Je découvre votre blog grâce à Superpado ! Et je dois dire que je suis touchée de vous lire ; c\'est ce que nous n\'arrêtions pas de nous demander mon compagnon et moi ces jours-ci : mais pourquoi nous parle-t-on sempiternellement et maladroitement de \"logiciel\" politique. Ce terme est une horreur et bien mal à propos pour défendre des valeurs humanistes. Quant à la carte scolaire ... je suis bien d\'accord avec vous. Cela me rappelle dans un autre registre mais qui rappelle amèrement les laborieuses tentatives politiques de s'intéresser à l'éducation : cette amie professeur de lettres qui s\'insurgeait mi en rage mi en larmes de fous rires contre le langage décrété durant les conseils de classe. Ainsi on ne dit plus les bras ou les jambes d\'un élève mais les \"segments\" et on ne dit pas qu\'il joue au ballon mais au \"référentiel bondissant\" !!! Bref, il y a définitivement un problème de langage qui s'encrasse (faute de poésie). Surtout, portez-vous bien,
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    capeldaze
    Mercredi 6 Juin 2007 à 20:01
    travailler plus
    ben voila , depuis que je vous ai fait de la pub sur d'autres blogs, plus rien. Faut vous remettre a  ecrire, a  parler d'art, allez au boulot , travailler plus qu'il a dit ce brave homme ! Amicalement
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    Anthropia Profil de Anthropia
    Jeudi 7 Juin 2007 à 15:09
    Merci
    Merci Ardente Patience et Capeldaze, je suis de retour. J'étais plongée dans le travail jusqu'au cou et n'avais pas une minute à moi. Voilà cela recommence incessamment sous peu.
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