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    La ferme du Buisson

     

    Quand la grosse fatigue atteint les mots,

    quelques images peuvent tenir bon.

     

     

     


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    La ferme du Buisson

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    Gianni Motti

    Centre d'Art Contemporain

    Ferme du Buisson (Noisiel)

    Crédit Photo Anthropia

     

     

     

    En cette période de crise, Gianni Motti, l’artiste qui joue avec le cadre dans le monde de l’art, selon sa devise, toujours « à la mauvaise place au bon moment », fait œuvre cette fois au Centre d’Art Contemporain de la Ferme du Buisson. Julie Pellegrin le reçoit pour une carte blanche, qui s’avère être une opération blanche, à différents sens du mot.


    Gianni Motti a décidé de titriser en œuvre d’art l’argent de la production, 5000 euros, transformés en coupures d’un dollar, soit 6 500 dollars, commission de l’agent de change déduite. Celui-ci a d’ailleurs bougonné devant cette demande étonnante : vous voulez retapisser votre appartement ou quoi ?

     

    Non, Gianni Motti a entrepris de nous emmener dans un cheminement mental vicieux, la provocation apparente d’abord. Comment, tous ces billets suspendus en pleine crise ? Quel mauvais goût. La mauvaise conscience des bourgeois. Les hommes de ménage ne s’y sont pas laissés prendre qui se sont mis à rire en voyant l’étalage, ils ont compté bien sûr, mais ils ont compris qu’il n’y avait là que du dérisoire face aux milliards dont les médias nous rebattent les oreilles à longueur de JT, incendiant à bon compte les patrons abuseurs.

     

    Provocation ? Allons un peu plus loin. Tout d’abord, cet argent va revenir intégralement au Centre d’art. Même les trombones, ah, la difficulté de trouver les bons trombones pour accrocher ces billets. Le saviez-vous, qu’il existe deux sortes de trombones, ceux à bouts raccourcis et ceux dont la tige va jusqu’au bout ? C’est de ces derniers qu’on a besoin pour suspendre ce linge curieux, pour faire cette grande lessive qui mime le grand déballage du capitalisme, contraint à compter ses sous, les vrais, les réels.

     

    Mais celle qui s’arrache les cheveux, c’est la comptable, comment imputer ce budget production qui revient comme gain à la fin de l’exposition, en général, on ne gagne pas d’argent, là on récupère la mise intégrale. Tout ceci met la comptabilité à colonne double en piètre situation, un trou noir du système comptable, un angle mort de la finance.

     

    Gianni Motti exhibe l’argent, lui donne forme abstraite, un dôme renversé. Le passant trop rapide n'aura vu que l'installation. Mais le plasticien joue avec le signifiant ; ne doit-on pas l'oeuvre au banquier, au degré zéro de la transformation, une opération de change ? L'argent fait oeuvre, même le small money, le one dollar bill, en trois temps : argent à valeur faciale, à valeur d’échange, puis à valeur d’usage. Retour à l’envoyeur. Ce n’est pas l’argent de la dette, c’est l’argent de la rétribution, qui ne rétribue rien, ne paie aucune facture. Mépris de l’artiste qui tire à blanc sur le monde de l’art.  

     

    Ce faisant, le plasticien nous implique dans la fabrique de l'oeuvre et sa disparition, comme dans d'autres oeuvres de Gianni Motti, le protocole est respecté ; l'avant, l'après sont présents tout autant que le visible immédiat et le contexte de création intègre aussi les conditions de la néantification finale.

     

    Comment faire acte gratuit d’argent sans virtualité technologique, comment faire écho au monde en donnant à voir les dessous de la production ? Ceci n’est pas de la création monétaire, c’est un ready-made, irruption de l’œil de l’artiste, cadrage, puis retrait, fondu au blanc. L’acte parfait en quelque sorte.




     


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