• La grue

    W. Aractingy 

    Droits réservés

    Septembre 1994

     

     

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    Je vois les mois qui passent et les critiques de Vous-Savez-Qui de plus en plus nombreuses, alors même que le gouvernement entre dans la peur de son chef, ne s'autorise plus aucune parole libre, et que les mesures prises sont perverties dans leur fondement même, j'ai déjà parlé ici du risque de voir les loyers augmenter l'an prochain de 3%, de la hausse du prix du Gaz (sur bases estimées doublées et réelles à partir du 1er janvier 2008), de la perte des recours possibles aux Prudhommes et dans les tribunaux (carte judiciaire de Dati), on va bientôt annoncer la carte hospitalière qui fera une coupe claire dans ce service de proximité sans oublier les centaines de petites mesures négatives, la taxe TV à hauteur de 50% pour les personnes âgées, la franchise médicale, l'éco-taxe sur les vieilles voitures, etc.

     

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    On vient d'entendre parler de la mesure en faveur des TPE et PME, la suppression de l'IFA, l'impôt forfaitaire. Sachez d'abord que les TPE ne sont pas concernées, puisqu'en-dessous de 400 000 euros, les entreprises n'en paient pas d'IFA. C'est donc pour les PME plus importantes que cette manne a de l'importance. A nouveau, on aide les plus gros.

     

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    Pour les nantis, ajoutons la défiscalisation pour 75% des investissements en actions sur l'ISF. Bref, si vous investissez 50 000 euros en actions, vous pourrez en retirez 37 500 au titre de la défiscalisation. Et le tout à l'avenant. Il y a désormais moyen de ne plus payer d'ISF avec ces systèmes. Quitte à perdre 50 000 euros, autant s'enrichir en l'investissant que de payer l'impôt. Gageons que ce seront les entreprises du CAC 40 qui bénéficieront de ces investissements.

     

     

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    Je vois les mois qui passent et notre impuissance augmenter, pas de contre-pouvoir, la presse est muselée, certains sont même mis en examen, voir Guillaume Dasquié (ici), pour avoir sorti la vérité.

     

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    Je vois les mois qui passent et le sentiment intolérable que nous ne rattraperons pas ces années à dilapider le bien public, à supprimer le bonheur de vivre en France : rien ne résiste et notre verbe, nos manifestations, nos grèves passent sur le cuir tanné de Vous-savez-qui ? sans l'entamer, sans l'effaroucher d'aucune façon.

     

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    Vous-Savez-Qui se révèle de plus en plus comme ce qu'il est, un arriviste, un cynique, un ami des dictateurs, des escrocs d'Etat, et rien ne semble pouvoir entamer l'ultra-pouvoir et l'ultra-libéralisme de ce qu'il faut bien appeler notre « grue », au sens où La Fontaine l'entendait, dans «Les grenouilles qui demandent un Roi ».

     

    <o:p> </o:p>         Les grenouilles se lassant
                De l'état démocratique, 
                Par leurs clameurs firent tant 
    Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique.
    Il leur tomba du ciel un roi tout pacifique: 
    Ce roi fit toutefois un tel bruit en tombant,
                Que la gent marécageuse, 
               Gent fort sotte et fort peureuse, 
                S'alla cacher sous les eaux, 
                Dans les joncs, les roseaux, 
                Dans les trous du marécage, 
    Sans oser de longtemps regarder au visage 
    Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau. 
                Or c'était un soliveau, 
    De qui la gravité fit peur à la première 
                Qui, de le voir s'aventurant, 
                Osa bien quitter sa tanière. 
                Elle approcha, mais en tremblant; 
    Une autre la suivit, une autre en fit autant: 
                Il en vint une fourmilière; 
    Et leur troupe à la fin se rendit familière
                Jusqu'à sauter sur l'épaule du Roi.
    Le bon sire le souffre et se tient toujours coi.
    Jupin en a bientôt la cervelle rompue :
    «Donnez-nous, dit ce peuple, un roi qui se remue.» 
    Le monarque des dieux leur envoie une grue,
                Qui les croque, qui les tue, 
                Qui les gobe à son plaisir; 
                Et grenouilles de se plaindre. 
    Et Jupin de leur dire:« Eh quoi? Votre désir
                A ses lois croit-il nous astreindre? 
               Vous avez dû premièrement
                Garder votre gouvernement;
    Mais, ne l'ayant pas fait, il vous devait suffire,
    Que votre premier roi fut débonnaire et doux
                De celui-ci contentez-vous, 
                De peur d'en rencontrer un pire.»
    La Fontaine<o:p> </o:p><o:p> </o:p><o:p> </o:p>  



    <o:p>Nous sommes passés de Chirac à Vous-Savez-Qui. Sauve-qui-peut.</o:p><o:p></o:p> <o:p></o:p> <o:p></o:p> <o:p></o:p> <o:p></o:p> <o:p></o:p> <o:p></o:p> 

     

     

     

    <o:p></o:p> 
     

     


  • Commentaires

    1
    Menez.guen
    Lundi 10 Décembre 2007 à 08:11
    angoisse
    Comme je suis en phase avec vous! Avez-vous vu ce qui se passe avec la dépêche mensongère de Reuters sur Royal?
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    2
    Samedi 15 Décembre 2007 à 05:17
    ...
    D'aucuns crient au complot, à la manipulation gaucho, mais ceux-là ne doivent pas regarder plus loin que leur ego... au plaisir de vous lire Anthropia, comme il m'arrive de vous lire sur @si... Bon week-end Jean-Christophe
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