• La thatchérisation de la France

     

    Valentin Carron

    Croix Noirs

    Palais de Tolyo, 2007.

    Cliché Anthropia

     

     

     

    Il y a chez Fillon une dimension christique, une dimension de la souffrance,

    qu'il ne s'applique pas à lui-même ou aux siens, mais à ceux qu'il prétend redresser.

     

    Fillon se veut le correcteur de la nation, le nettoyeur,

    il veut éradiquer notre génie national,

    qu'il n'aime pas.

     

    Il serait intéressant de visiter son histoire personnelle,

    pour comprendre en quoi notre dolce vita, nos statuts privilégiés de fonctionnaires,

    nos endettements, nos tropismes et défauts nationaux le dérangent.

     

    Chez Fillon, point d'indulgence, une haute d'opinion de lui-même,

    et la certitude qu'il a une mission, qu'il laissera des traces.

     

    Des preuves, la réforme poussive de la retraite, âge reculé toujours plus,

    la centaine de réformettes, toutes destinées à nous mettre au pas,

    mettre au pas les fonctionnaires, les chômeurs, les rmistes, les malades,

    les consommateurs de gaz, les familles nombreuses,

    les étrangers sans papier, les écologistes, etc.

     

    Une forme de psycho-rigidité, un engagement qui le rend prêt à tout :

    des discours enflammés pleins d'envolées ineptes devant l'assemblée nationale,

    de la contre-information, si nécessaire, le rappel au gaullisme si utile,

    une forte idéologie anti-gauche, anti-verte, anti-libertaire, viscérale,

    il est haineux cet homme-là.

     

    Il est le principe de certitude de Sarkozy, sa colonne vertébrale,

    si Sarko décroche, lui s'accroche,

    si Sarko oublie, lui mémorise,

    si Sarko temporise, lui persiste et signe.

     

    Et dire que depuis ces élections, on pensait que c'était Sarko

    qui faisait la politique de la France. Mais Sarko n'était que l'arbre.

    Je me suis même laissée dire que Sarko en faisait de moins en moins,

    qu'il n'est là que pour le service com'.

     

    Fillon creuse la fosse des Français, il tente d'enterrer notre spécificité.

    Son goût de la perfide Albion l'a rendu adepte du thatchérisme :

    il essaie de l'imposer brutalement et sans traduction.

     

    Et nous ne nous en sortirons pas si nous attendons cinq ans.

    Il faut réagir.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Jeudi 10 Avril 2008 à 11:08
    La raison...
    Fillon n'est pas la pour garger nos défauts, il est la pour gérer un état, avec les moyens d'un pays comme le notre, ce qui impose parfois d'abandoner certains défauts au passage, pour le bien de tous.
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    2
    Jeudi 10 Avril 2008 à 11:15
    Vous voyez ?
    Voyageur mystique, vous êtes bien dans l'idéologie fillonnienne : abandonner certains défauts, pour le bien de tous, c'est du catholicisme, ça. Laissez un peu tomber votre mysticisme et pensez un peu à ce pays, qui entre dans le tunnel de l'Inquisition.
    3
    Juléjim
    Vendredi 11 Avril 2008 à 11:50
    la taille et le millésime
    "Sarko n'était que l'arbre..." Oui mais tout juste un bonzaï. Oh pardon on a dit qu'on ne critiquait pas la taille ! Sauf que les arbres il faut quand même les tailler de temps en temps, surtout quand ils font dans le feuillage tendance flou artistique. Plus sérieusement, pour moi il y a du Juppé95 dans ce Fillon-là, le Juppé d'avant, celui qui carburait au mépris et à l'arrogance. Vivement le Fillon2030... quand il ne sera plus qu'un mauvais souvenir.
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :