• La valeur SAUCISSON

     

     

     

    Travailler plus pour gagner plus, chacun à l'indicatif de soi-même est supposé le faire.

     

    Parallèlement, on réfléchit à l'identité nationale, quelles valeurs, quels buts bienfaisants, collectifs et fédérateurs ?

     

    Et j'ai beau faire, je ne vois dans le premier slogan, qu'un but individualiste. On est loin du Demandez-vous ce que vous pouvez faire pour le pays, de Kennedy.

     

    Ici ne s'agit que d'enrichissement personnel.

     

    Alors je cherche chez Guy Moquet. Peut-être réside-t-elle là l'identité nationale qu'on veut nous faire accroire.

     

    Mais quel est l'intérêt pour un jeune d'aujourd'hui de lire la lettre d'un prochain fusillé, est-ce à dire qu'on veut les sacrifier nos jeunes ? Qu'ils ne seraient admirables que dans l'abnégation, le renoncement à soi. Déjà qu'on a les jeunes tentés par les vierges paradisiaques, d'ici qu'on fasse aimer à ces ados fragiles leur propre disparition, c'est prendre un risque, non ?

     

    Et puis si l'identité nationale, c'est prendre les valeurs du président national, alors je pense qu'on se trompe.

     

    La nation est un projet à plusieurs, on est nombreux, plusieurs millions, et pas seulement la collection d'individualités, mais un ensemble qui a des choses à faire, pour le bien collectif qui n'est pas l'addition de nos petits intérêts personnels.

     

     

    Si je devais dire ce qui est pour moi l'identité de la France, je ne saurais pas répondre seule, j'aurais besoin de me retrouver avec d'autres, mais quels sont ces moments où on se retrouve avec d'autres ? Plus d'école de la république, on ségrègue, chacun dans son quartier, cela ne se mélange pas, la banlieue, le centre-ville. Plus de service militaire de la république, plus de rites d'initiation où les classes pauvres se mélangeaient aux classes riches, le pote de régiment a disparu. Alors que reste-t-il comme instants sociaux pour qu'à un moment de sa vie un golden boy rencontre un ouvrier ? Aucun. Comment faire société dans ce cas ?

     

     

    Nous avons besoin d'utopies, de grands projets, ensemble. Au lieu de quoi on nous propose des heures supplémentaires, chacun pour soi, et toi tes intérêts d'emprunt, encore que cette distinction sociale-là ait été refusée, et toi ton bouclier fiscal -cette différence-là n'a pas posé problème, et toi ta récidive, et toi ton victimat.

     

     

    A chacun selon son grade, la société saucissonnée. Les voilà les valeurs de la république sarkozienne, les valeurs saucisson, qu'on déguste à l'apéro, chacun la sienne, en fonction de ses intérêts.

     

     

    Parfois je me dis que le bien commun est précisément ce qui n'est pas le bien individuel, ce qui fait ciment entre les gens, donc ce qui les dépasse, ce qui va plus loin qu'eux-mêmes. 

     

     

    Alors tentons l'exercice. Nos valeurs nationales dans ce cas ne peuvent être le racisme, mais bien la tolérance, pas être l'exclusion, mais bien l'hospitalité, pas le travail pour le travail, mais l'activité pour être reconnu dans son apport spécifique à la vie de la nation, pas le profit à l'avantage de certains, mais bien le partage des fruits de l'effort collectif, pas les jugements sur les personnes, mais le droit au respect, pas l'avis confisqué de quelques-uns, mais bien la réflexion collective pour aboutir ensemble aux choix collectifs, sur les OGM, sur l'agriculture durable et non soi-disant raisonnée, sur le nucléaire, etc.

     

     

    Je pense qu'on en est loin.

     

     

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Menez.guen
    Mardi 21 Août 2007 à 08:32
    un artiste
    Merci,Anthropia pour cet article.Puisque pour vous,comme pour moi,l'art est vital,voulez-vous aller vous promener sur le site de mon ami photographe Thierry Cardon avec qui j'ai travaillé trois ans dans mon école maternelle Freinet,le projet n'est pas encore finalisé mais il vaut le détour,Merci http://cardon.thierry.free.fr
    2
    Mardi 21 Août 2007 à 08:49
    Cardon, c'est bien
    C'est bien, Thierry Cardon, Menez guen, je suppose que la photo en école maternelle a été prise chez vous, les petits personnages sur le mur ?, non ?
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    3
    yannick G
    Mardi 21 Août 2007 à 09:07
    Des maux cratie
    La démocratie est parfaitement adaptée à l’individualisme, chaque voix compte autant qu’une autre, autant penser à la sienne. Toutes choses égales par ailleurs, il y aura donc toujours plus d’individualiste pour supporter ce genre de politique que d’électeurs votants au-delà de leurs petits intérêts personnels. Vous me direz, et 1981, 1988…, je vous dirai que là encore, ce n’est pas nécessairement l’intérêt collectif qui l’a emporté, malgré le résultat. Bien pessimiste comme analyse, je vous dirai qu’elle ne l’est qu’à ceux qui vénèrent le plus grand nombre, le moyen avant le résultat, sachant implicitement que le plus grand nombre est davantage un agrégat d’individualité qu’un tout constitué de partie. La seule liberté offerte par le libéralisme, c’est avant tout la liberté de ne pas agir collectivement (attention, les lobbies ne sont que des individus à une autre échelle), hélas. Heureusement que pour penser collectif, nous n’avons pas besoin de l’autorisation du plus grand nombre, encore moins de son assentiment. Par conséquent, je continuerai à tenter d'agir collectivement, quand bien même, je serai le dernier. Nul paradoxe là-dedans. ;) yG
    4
    Mardi 21 Août 2007 à 09:17
    j'ai faim
    (de saucisson bien sûr). D'art saucisonnal. Bon, je reviens dormir quoi...
    5
    mac
    Mardi 21 Août 2007 à 23:30
    vaste débat...
    J'approuverai si.... SI le monde entier fonctionnait comme tu penses... malheureusement : Il n'y a plus que quelques Français au monde à penser comme toi et là.. Est le GROS problème... On ne peut plus être solidaire, collectif, hospitalier ! Ou alors ...
    6
    yannick G
    Mercredi 22 Août 2007 à 00:39
    Peu importe les autres pour penser collectif.
    Au contraire Mac, l'essentiel n'est pas de se préserver individuellement, mais de faire vivre le collectif, aussi petit soit-il. Par conséquent, peu importe que le reste du monde soit contre ceux qui pensent en terme collectif. Agir ainsi ne dépend pas du collectif, mais bien de soi. Le collectif est une manière d'être par rapport aux autres, qu'ils pensent collectif ou non d'ailleurs.
    7
    Mercredi 22 Août 2007 à 07:23
    d'accord avec yannick
    oui, le collectif cela se désire. Comme aux USA aujourd'hui avec leurs ponts qui s'effondrent.
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