• Le combat des cheffes

    Devriendt Robert

    Sequence from the series Le nouveau rituel (détail)

    2007

    Coutesy Galerie Baronian-Francey

    FIAC 2008

    Crédit Photo Anthropia

     

     

    Quarante années de lutte féministe

    nous amènent au seuil de ce ring,

    pour le combat de la décennie,

    entre la fllle-à-papa et la fille-mère,

    j'ai nommé Martine Aubry et Ségolène Royal.

    Tout un symbole, on le voit,

    la situation n'est pas à parité,

    l'une joue de l'establishment,

    du confort d'une situation acquise,

    on peut même dire assise,

    n'a-t-elle pas toujours bénéficié

    de bons papas gateaux sur son chemin,

    quand ce n'est pas de copains premierministrables ?,

    l'autre est partie de plus bas,

    pourtant il semble qu'elle ait davantage la niaque, ici,

    parce que l'escalade du village vosgien

    à la capitale est un tout petit peu plus abrupte,

    et qu'entre temps le père a failli, qu'il a fallu l'abattre,

    et qu'au passage, la mère n'a pas été plus tendre.

    Donc nous en sommes à cette configuration

    qu'une fille-à-papa va tenter de dégommer la fille-mère,

    parce qu'il y va de la bonne moralité d'un parti,

    et que dans ce parti, les hommes sont comment dire plutôt mous.

    Que Martine Aubry se présente amoindrirait-il

    la valeur innovante de la candidature de Ségolène Royal,

    réflexion au choix sexiste, comme si une femme en valait une autre,

    ou haineuse, Ségolène Royal ne vaudrait que pour sa féminité.

    Les hommes qui ne savaient se dépatouiller

    de cette candidate encombrante,

    sont bien contents de voir Martine s'y coller,

    non, non, loin de moi l'idée que Martine serait un sous-marin,

    elle est grande, elle sait ce qu'elle fait,

    mais elle incarne un peu l'esprit Jospin/Agasinsky dans cette affaire,

    ceux qui sont du cénacle versus la bâtarde.

    Un beau combat de catch en T-shirt mouillés en perspective.

    Mais c'est le symbole que je retiens, deux femmes debout,

    un femme poteau-milieu

    comme on le dit des femmes des îles,

    élevant leurs enfants hors mariage,

    et en face une grande fille,

    qui voudrait gagner le manche,

    en tout cas c'est ce qu'elle se dit,

    elle s'est émancipée du Père Delors, puis du Père Mauroy,

    ce serait son tour enfin d'avoir le phallus ? peut-être.

    Combat de cheffes, comme seule une civilisation

    où les femmes ont su prendre leur place,

    diplômées, indépendantes,

    sachant jouer les jeux de pouvoir, peut en produire.

    Qui a dit que le féminisme français était moins efficace que l'américain ?

    Alors que la meilleure gagne et en l'écrivant,

    je me dis que c'est la première fois

    que j'accorde l'expression au féminin.

     

     

     

     

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Juléjim
    Dimanche 16 Novembre 2008 à 21:25
    Vu comme ça...
    ...ce serait plutôt réjouissant en effet. Se dire qu'il y a deux femmes pour UN poste de 1er (1ère ?) secrétaire au PS. Bravo les filles ! Et pourtant l'avenir de cette formation politique parait plus morose que franchement rose... Si Martine l'emporte verra-t-on vraiment la refondation tant souhaitable ? Si c'est Ségolène, il y a de telles inimitiés patiemment amassées contre sa personnalité que l'on peut craindre un clash orchestré par les plus indisciplinés. Mais après tout c'est peut-être un mal nécessaire : un big bang en forme d'implosion avant une vraie re-naissance ?
    2
    Davidoff
    Lundi 17 Novembre 2008 à 01:36
    Rien à voir, juste un petit coucou…
    J’ai depuis quelques temps la plus grande peine du monde à écrire. Et quand le chalet se fait le reflet de mes humeurs et qu’une avalanche en rend l’accès impossible, quoi de plus naturel, chère Anthropia, à ce que je vienne hanter vos pages? Si cela devait trop durer, je sens bien que j’en souffrirai, et sans doute y laisserai-je des plumes… j’aimais trop y jouer de la mienne pour jamais l’oublier. Etats d’âmes, me direz-vous. Oui, mais si ce qui me poussait à écrire n’est plus, si le lieu qui rassemblait des amis disparaît, alors mon élan disparaît avec et les planches tant aimées se font glissantes – et alors pourqui écrire ? Pour l’idée ? Je ne suis pas un idéaliste.
    3
    Anthropia Profil de Anthropia
    Lundi 17 Novembre 2008 à 05:03
    Bienvenue Davidoff
    Je comprends votre sentiment de perdre quelque chose, avec l'annonce de la fin du BBB. Et mon actuelle insomnie s'en fait l'écho, comment pourrais-je sinon vous lire à cette heure tardive de votre post ? Mais quand on a comme vous l'écriture comme expression des émotions, on écrit... et on trouve d'autres lieux, vous êtes le bienvenu et pourquoi ne pas créer votre blog ?
    4
    Juléjim
    Lundi 17 Novembre 2008 à 15:19
    Eh les aminches !
    Le BBB est réparé ! J'en viens, le dateur est bloqué au 13 novembre. Qui le débloquera le 1er ? ************ J'en profite pour affiner mon propos du 16, sur le PS. J'ai entendu Hamon ce matin sur fr. inter. Ce garçon ne manque pas d'allant mais il ne l'emportera pas au 1er tour. Donc il se reportera sur Martine au 2e tour... qui l'emportera donc sur Sego (avec le renfort Delanoë, Hollande, Fabius etc...) Et comme je vois mal la Madonne l'emporter au 1er tour : c'est cuit. A mon humble avis. Peut-être que le camp royaliste acceptera plus majoritairement la défaite que ne le feraient ceux d'en face ? Une nouvelle fusion après la confusion ? La dernière chance pour le PS ?...
    5
    Juléjim
    Lundi 17 Novembre 2008 à 19:08
    Ah non !
    Rectif : ça vient de rebugguer sur le BBB...
    6
    Thierry
    Lundi 17 Novembre 2008 à 19:19
    l'annonce de la fin du BBB
    Euh, il y a eu une annonce de la fin du BBB, et que disait elle en substance ? Hum, un jour, je louperai l'annonce de la fin du monde. Le monde sera complètement fini, et moi je serai là, presque heureux, une tasse de thé à la main...
    7
    Lundi 17 Novembre 2008 à 19:41
    amitié bbbiste
    Eh oui, Thierry, le BBB est un club d'amis émaillé de quelques ennemis, on s'y étripe, on y discute beaucoup, on s'y confie aussi, entre intellect et émotion, et certaines de nos conversations ont été de vrais bonheurs.
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