• Lettre à Iris

     




    One Million Kingdoms, 2001, Beta digital, 7 minutes




    Oeuvre de Pierre Huyghe (droits réservés)

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    Tes yeux noirs, tes cheveux pâles, ta petite moue volontaire, et surtout, oh surtout tes petites jambes si actives, escaladant, marchant avec élan. Je me souviens de la longue promenade dans les forêts de sapins, il y a quelques jours.

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    Notre promenade, il y aura eu une fois, notre promenade.

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    Il y aura eu aussi nos chansons, celles de Laetitia que je lui chantais enfant et que tu as apprises. Je me souviens de ton regard surpris, du coup d'œil à ta mère, quand tu as découvert que ta grand tante les connaissait aussi ces chansons. Transmission de tante en nièce et en petite-nièce. Et puis on a enchaîné les couplets et les refrains. Et je t'en ai apprises d'autres de ces petites comptines.

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    Je t'avais promis une autre chanson, une chanson à toi. Laisse-moi un peu de temps, car cette chanson-là ne viendra pas si aisément.

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    Il y aura eu aussi ces baisers que tu m'as faits à la fin de la journée, bien à toi, plantés sur mes joues comme on noue la chaîne de la transmission, les liens de famille. Pas les bisous convenus qu'une petite fille bien élevée sacrifie du bout des lèvres en disant bonjour. Non, les baisers spontanés, les baisers d'élan de corps, de bon gré, quand la journée fut dense et rieuse, en guise de conclusion.

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    Je garde de cette rencontre avec toi, petit être de lumière, une si vive impression, entrée tout droit dansma vie.

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    Repartie si vite, à peine arrivée, Repartie si petite, pas encore grandie. Te voir écolière, et enfant de sagesse, pré-ado et ado, jeune fille et puis femme, et puis encore rencontrer tes enfants.


     


    Jamais plus. Ton énergie aura été l'incandescence même, elle irradie encore.

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    Iris, j'ai toujours pensé que les êtres chers gardaient une trace en nous, une fumerolle qui jamais ne s'efface. Pérennité de l'éther, je te la promets, ton éternité en nous.







     


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