• Mustapha et Mohamed

    A. Balasubramaniam

    Galerie Kalwar

    India

    Crédit photo Anthropia

     

     

    Le magnifique papier de Mustapha Kessous (clic) dans Le Monde

    pose avec élégance et sans auto-flagellation

    la question du racisme ordinaire en France.

    Une psy de ma connaissance dirait que le souchien

    renvoie à l'immigré un regard de déni,

    sans désir, qui montre que jamais il ne pourra s'identifier à lui.

    Ce que la police ordinaire du coin traduit

    en coups de batons et humiliations diverses.

    Et me revient le souvenir d'un copain,

    qui se faisait appeler Claude quand il démarchait au téléphone,

    ce que Mustapha se refuse à faire,

    il se contente d'omettre le plus souvent et c'est déjà beaucoup.

    Le problème de Claude, c'est que même avec ses copains,

    il se faisait appeler Claude, et cela créait comme un décalage,

    parce que cela ne collait pas, on le sent toujours quand quelqu'un vous ment.

     

    Mais alors c'est quoi la solution ?

    La solution, c'est de changer la société,

    d'être vigilant pour que ces petites humiliations cessent,

    d'être là pour l'autre quand il en a besoin.

     

    Je remercie tous les jours l'école de la République

    qui a permis que mon fils soit ami de maternelle

    avec Sofian, Ken et Mohamed.

    Parce qu'ils viennent toujours à la maison,

    et que j'ai ainsi la même vie, à l'intérieur qu'à l'extérieur,

    une vie harmonieuse multicolore.

     

    Récemment je suis allée à un mariage,

    La mariée était une Salima, le marié un Ben David,

    et j'ai compris que la vraie France était aussi celle-là,

    celle qui voit se marier les Mustapha avec les Geneviève,

    comme ça, tout simplement.

     

     

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Juléjim
    Samedi 26 Septembre 2009 à 21:51
    Moi aussi...
    ... j'ai été très touché par le texte-témoignage de Mustapha. Cette France raciste là en tient une sacrée couche et me fout la honte ! Notre fille aînée Vanessa a épousé Nadgib. A leur mariage (500 personnes !) il y avait des athées, des musulmans, des juifs, des catholiques ... qui firent la fête ensemble, jusqu'à l'aube. Bref, la France que j'aime. J'ai très envie de lui envoyer un mail à Mustapha pour lui dire qu'il y a des tas de gens qui l'aiment, parce qu'il fait honneur au journalisme français. Et toi, Anthropia, si tu lui envoyais ton texte ?
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    2
    Anthropia Profil de Anthropia
    Samedi 26 Septembre 2009 à 22:46
    Pas d'abonnement
    au Monde, donc je crois que les commentaires ne sont pas possibles. http://anthropia.blogg.org
    3
    Juléjim
    Dimanche 27 Septembre 2009 à 09:30
    451
    C'est le nombre de réactions publiées à ce jour sur le monde.fr sous l'article de Mustapha ! Un record je crois ! Et à part quelques saillies pitoyables, Mustapha a de quoi se refaire un moral, si besoin est ! http://www.lemonde.fr/societe/reactions/2009/09/23/ca-fait-bien-longtemps-que-je-ne-prononce-plus-mon-prenom-quand-je-me-presente-au-telephone_1244095_3224.html
    4
    yannick G
    Dimanche 27 Septembre 2009 à 15:15
    Pas croyable...
    500 personnes invitées au mariage de la fille de Juléjim... Il a dû s'prendre pour notre président à la garden partie notre Julo a ainsi serrer des poignes et à faire la bise toute la journée. :P yG
    5
    yannick G
    Dimanche 27 Septembre 2009 à 15:40
    Quand le racisme repose sur l'économique.
    "La nuit, l'exclusion est encore plus humiliante et enrageante, surtout quand ce sont des Noirs et des Arabes qui vous refoulent à l'entrée d'une boîte ou d'un bar." précise Mustapha Kessous. Je ne souligne pas ce point parce qu'il serait plus marquant que les autres ou déculpabilisant pour les racistes ordinaires, bien au contraire, c'est parce qu'il est le plus banal des racismes, celui de classe, celui que les acteurs économiques, du patron de boîte/bar à ses videurs, du directeur de supermarché à ses vigiles, reproduisent quotidiennement vis-à-vis de tous ceux qui portent sur eux les stigmates de la non réussite selon l'échelle de Ségala. C'est ce racisme qui restera lorsque toute la France sera colorée de milles nuances, de millions de consonances qui est enrageant, car, autorisé, accepté par la plupart, y compris par nombre de ceux qui pourtant en sont victimes dès qu'ils déposent à la fin de leur horaire le petit pouvoir de discrimination que leur donne le fait d'avoir un simple boulot. Capo un jour... :( yG
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