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Peillon et la grenade
Crédit photo Anthropia
L'attitude de Peillon, faisant un pied de nez au plan média de Besson,
servilement mis en scène par Arlette Chabot,
a indigné paraît-il 80% des Français, euh, non d'ailleurs,
c'était 80% des lecteurs du Figaro,
je pense que nous pourrons survivre à ça.
Mais elle a outré aussi beaucoup de chroniqueurs de gauche,
Peillon a menti, Peillon aurait dû se battre sur le plateau,
Peillon n'a pas tenu sa parole,
Peillon a abusé le public de France Télévisions, et tutti quanti.
Vous le savez en général, j'aime bien l'honnêteté,
la bravoure, l'éthique, und so weiter.
Mais là, pour la première fois, je m'interroge.
Quand un pouvoir maîtrise toute la chaîne de communication,
quand la vanité de nos élus les pousse à toujours accepter
les strapontins de dernière minute,
sur le plateau d'A vous de juger comme à n'importe quelle émission,
n'y a-t-il pas à réfléchir comme l'a fait Peillon, à une stratégie
de déminage à la grenade,
de débuzzage par le buzz ?
Parce qu'envoyer un message sur son blog,
à l'heure du direct qu'on est censé honorer sur un plateau,
a tout d'un pied-de-nez fait à la famille,
lors de ces dîners bien pensés
pour donner la part belle au héros de la journée.
Il y a quelque chose de Jakob en Peillon,
le Jakob qui pique le plat de lentilles à son aîné, Esaüe,
et qui au moment de la bénédiction du Père, se pointe déguisé en frère,
pour recevoir l'onction.
C'était une ruse, une ruse qui a fonctionné,
une ruse qui a révélé les abus en tous sens de l'événement,
qu'on appelle cela mensonge, que cela soit scandaleux
vis-à-vis des médias classiques,
c'est une sorte de réponse aux chiens,
façon de les remettre à leur place.
La réponse face aux puissants ne peut être que là,
dans la résistance, par un acte bravache,
au triple scandale d'un débat abusif, avec des invités à faire mousser,
contre des invités plateau destinés à jouer les faire-valoirs.
La revanche de l'idiot utile a eu lieu, et le moins qu'on puisse dire,
c'est qu'elle fait parler d'autre chose
que de l'identité nationale.
A sujet dangereux, on peut préférer le motif futile d'un pied-de-nez à la télé.
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Commentaires
2JuléjimLundi 18 Janvier 2010 à 21:44Montebourg
Vous vous rappelez ? Montebourg, il y a quelques années de ça : "c'est terminé, je ne mettrai plus les pieds dans des émissions télé où l'on mélange les genres, où l'on vous demande de faire le clown, la politique c'est sérieux !..." Nous avions tous applaudi à son passage dans @si fr5 devant l'annonce de tant de bonnes résolutions. Et puis, et puis... le temps a passé, lavé et délavé les bonnes résolutions. Alors, Peillon, je me demande si son esclandre ne va pas, elle aussi, accoucher d'une souris. La campagne des régionales va nous reformater tout ça et vu les nombreuses réactions négatives et outrées dans la corporation journalistique, notre courageux philosophe risque de devoir l'être plus que de coutume, philosophe, car il risque fort de passer de mauvais quart d'heure s'il s'aventure à nouveau (politique oblige) sur certains plateaux de télévision.Mais enfin
Vu les circonstances, il a fait passer un message. Une autre fois, il fera autre chose. Et les médias, dès qu'ils auront besoin de lui, ils auront oublié, bien sûr.4JuléjimMardi 19 Janvier 2010 à 21:26pssssit !
Sur @si, mise en ligne aujourd'hui, spéciale ligne jaune about Peillon. Ça chauffe !
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Mr Peillon n'a pas été invité "à la dernière minute", mais au mois de décembre et c'est lui qui avait demandé à intervenir dans la deuxième partie de l'émission. Quoique l'on puisse penser de l'émission, les fait sont là. Ce genre d'attitude est stupide, en plus d'être idiote: il a voulu faire un coup d'éclat médiatique. Serait ce tout ce qu'il a à proposer? Je pensais sans doute naïvement que V. Peillon pouvait être une des chances du PS. Mais ses attitudes bravaches, ses changements de position permanents (un jour avec Royal, un autre avec Aubry, demain avec qui? me font penser à quelqu'un de creux, de vide, d'artificiel. Dommage.. bien à vous.