• Vert, rouge, bleu

    crédit photo anthropia # blog

     

     

     

    Incessantes chimères

    de mots qui tressaillent

    là-haut.

     

    Sur le grill

    elle, steak

    oubliée,

    brûlé.

     

    Irrtum,

    la tumeur du hasard.

     

    Ne sait pas comment,

    ne voit pas quand,

    désespère y arriver,

    espère s'y atteler,

    la quadrature de la vie.

     

    Brinquebalantes traverses

    sous le rail,

    le son mat cahoteux, chaotique,

    à l’enregistrement

    dans le passage d'un train.

     

     

     

     



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  • Sculpture au 6B

    Crédit photo anthropia # blog

     

     

     

    Le mi d’abord, la string mâle nylon enrobée de sa gangue d’acier, celle qui fait ressort quand elle casse, qui grince quand le doigt la touche pour monter dans les barres du haut, un combat, d’abord extérieur, l’accoutumer, l’habitude des doigts sur le manche quand on la perd, le rouge de l’empreinte sans les callosités, jusqu’à ce que la pulpe des doigts ne pense plus, un jour doigt/corde est prêt, c’est ça l’outil. Nécessité aussi de limiter les ongles, et si on le fait pour la main gauche, il faudrait le faire pour la droite, pour pincer les fils, les effleurer sans coup férir, ne pas tricoter les notes.

    Rajouter le geste à l’appareil, le bras accompagne la main, la gauche, la droite, la synchronisation, ce moment de la rencontre, le triangle des membres, prêts pour la scansion, la matérialité du rythme, continu, discontinu, ruptures et enchaînements, égréner les arpèges, un instant le staccato, une cascade puis l’étale d’un glissé de pouce. Un doigt s’égare, la chanterelle mène aux aiguës, les diphtongues sonores d’une phrase qui se construit, les petits arrangements, intro, l’effleurement d’une harmonique, final, les cordes qui griffent ou font liant entre deux plaqués, délier les doigts mais pas trop, dans la juste pliure qui se connaît.

    Se jouer de tout ça est le moment précis où on joue, où la voix peut commencer le chant, et quand sont en route, la montée en tête, la fusion réussie, ça peut continuer, une échappée belle de la mélodie, l’assemblage général, l’émoi particulier, good vibrations, la circulation de l’air, des ondes, des sons, des séries, des séquences, le grand ordonnancement.

    Une partition, le tempo intérieur, devenir le métronome intime de bras, bouche, gorge, poumons, réseau synaptique et guitare, une extension, un instant l’inextinguible accélération de soi, puis on y est, placé dedans, au milieu coule la musique.

     

     

     

     

     

     

     

     

     



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  • Sculpture jardin 6B

    crédit photo anthropia # blog

     

    Il en a envie, avoir envie, ça le prend dès le lit, ravi, en vie qu’il est, la preuve, ravi au lit, s’est servi, dès le lit, ça le prend comme une envie, l’envie ça va, ça vient, ça vit aussi une envie, l’envie le visse à l’autre, son vit dans l’envie, l’envie le visse, visse à fond, et le vice aussi, l’envie du vice, et le vice de l’envie, à vie, il a toujours envie, mais envie n’est pas désir, on se sert du dessert, mais à quoi sert si on s’perd, l’envie, son viatique contre l’anéanti, tic-tac, s’abat sur elle là, là ou pas là, elle ou pas, l’envie pas choisit, le demande pas, l’a pris, l’envie ça n’a pas de prix, l’envie ne vit pas, ça somme, ça assomme, l’envie d’un homme sans sommation, la vie c’est ça, la vie d’une femme, ça n’apprend pas, ça dit oui, oui même si pas envie, ça multiplie son envie, vitriol, ça s’immisce et ça dit, oui, oui, et elle, pas d’avis, ça s’oublie, ça s’abolit, ça rit même si pas d’avis, parce qu’un avis ça vous donne une vie, et elle pas, il a envie, et elle pas, il est en vie, et elle pas, ou pas, le vit vit sa vie, il est p’t être pas en vie, juste un alibi, un homme-alibi, l’alibi d’être un homme, le vit ça vérifie, elle, vit sans alibi, ça s’érige pas chez elle, ça s’insère, pas sincère, rien de fourni, ça plie dans les replis de l’oubli, ça s’instille par titille, titille-là et tu verras, ça vit aussi là, mais l’envie surgit sans prévenir, pas de préliminaire, éliminer l’envie, tout de suite, et elle, faut qu’ça prospère, que ça monte, tonte-là, pas de honte, raconte-lui et elle t’abonde, monte là et elle t’en remontre, pas la montre, tout son temps, compte-lui les côtes, remonte la côte, paie les acomptes, et tu verras, son compte est bon, elle inonde. Affaire de temps, deux envies, affaire de vie, la rencontre, affaire d’être, être en vie.

     

     

     


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  • Vert et rouge dans le cadre

    crédit photo anthropia # blog

     

    Me nicher, il n’y a niche

    ses nichons douceur/pointe

    l’affaler sur elle

    la voile perdue pour le vent

    double mouvement ou marcher

     

    la carambouille d’une vie

    renoncer à

    plus bouger

    et quoi nez dedans

    mortadelle, mortifère,

    citadelle compressée

     

    humour comme selle

    à cheval que diantre

    rire debout rire de tout rire d’étouffe rire d’esbroufe

    part du creux le moteur

     

    ce petit tremblement

    stabulation grelotante

    juste avant marcher

    juste avant les regarder

    oser, l’attraper

    traversée de leurs corps

    quand ton verbe croise leur action

     

    tétanisée ah pas titan

    et dans tes pieds le sol les murs

    les mains qui remontent les parois

    derrière eux pour les contenir

    tes gestes, le poing fermé,

    le tranché d’un tracé, une ligne du doigt


    et la tête qui redresse qui montre

    qui pointe qui compagne de tes mots

    La Liberty, le ventre,

    T’immerger dans les liants curieux

    Ne pas les oublier

    Eye contact

    Pas encore assez

    Les cris, les souffles, halète

    Le défilé des parties

    Sortir les zones vides

    Ou plutôt les rabouter

    Chakra et flux

    Plus une once sans irrigué

     

     

     

     


     

     



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  • crédit photo anthropia # blog

    Les Tobbogans poétiques

    Cabaret de poésie

    La Fabrique

    70 rue Jean-Pierre Timbaud

    75011 PARIS

    à 20h

     

    Marbre


    Elle resta de marbre, absence d’émotion, de marbre en effet, le prix du matériau précieux rajoute à l’absence de pleurs, à Carrare ça ne pleure pas, Messieurs Dames.

    Réflexe d’Italie, une patricienne, le pathos est pour le peuple, pas pour elle. On lui voit le visage impavide, même le corps, tout le corps immobile, une femme de pierre.

    Une femme de pierre ? Ça ne se dit pas, on a toujours dit l’homme de pierre, au paléolithique et toutes ces années, l’a conçu lui-même son tomawak, ficelé le silex sur le bâton, et donc allumait le feu sous la soupe qu’elle préparait pour son barbu, la Pierrette. Dans ces âges, l’avait pas intérêt à la jouer froide, quoique, de toutes façons, frigide ou pas, l’homo habilis prenait son dû, il la chassait, elle se faisait cueillir.

    Toujours cette propension des hommes à les vouloir passives.

    Tel Pygmalion quand il a sculpté sa donzelle en ivoire, une dame blanche, mais quand-même jugée trop immobile, alors, il a supplié Vénus de lui en faire rencontrer une toute pareille, enfin pas tout à fait, une aussi belle, mais s’il vous plaît une tiède, une vivante, une qui rendrait les baisers, un distributeur automatique de caresses.

    De sa bouche animer les lèvres et sans doute ajouter quelques mots aussi. Tendres, de préférence, pas de paroles acides. Une poupée gonflable déjà, une Annie qui aime les sucettes, les… enfin vous voyez.

    Et la déesse, la traîtresse, la lui a faite, coup de baguette magique.

    Baguette.

    Oui, à la baguette, tu montes, tu descends, tu râles, et tu te tais.

    De l’homme des cavernes aux hommes des mythes,

    toujours question du tomawak.

    Tom a quoi ? Elle resta de marbre.

    A l’ère moderne, signe de maîtrise.

    Nous ne nous donnons qu’à ceux que nous voulons.

    Le marbre est veiné, la grandeur des femmes, nous sommes toutes des déesses.

    Sauf Vénus. Celle-là, toujours possible pour un nom de pressing ou d’institut de beauté, l’a perdu la cote, un prénom galvaudé, éventuellement valable pour une championne de tennis, enfin pas plus.

    Mais à quoi sert d’être une déesse, si nous faisons statue comme on fait tapisserie, les voyant danser sur le floor, rester sur le carreau.

    Elle, à l’embouchure de l’Hudson River, ou devant le pont de Grenelle, encore un rêve de Pygmalion, par Bartholdi cette fois. La liberté illuminant le monde, sois belle et éclaire.  Nenni, je la préfère quand elle entame un savant déhanché sur un air d’Oum Kalthoum, une danse du ventre, ça chauffe, car celle-ci est en cuivre, réalisée selon la technique du repoussé.

    Alors elle va danser, la Liberty, repousse à gauche, repousse à droite, et ce petit bidon qui va se coller à celui qu’elle choisit. La liberté allume son monde, de quoi la renommer.

    Renommée. Ce soir chez les poètes, elle ne resta pas de marbre, je la vis la statue plantée dans le décor, pleurer et glisser sur un toboggan poétique, ce soir les objets avaient une âme, dans les plantes vertes ils s’animèrent.

    Quand les « n’importe qui » exportèrent leurs rires aux passantes, les cyclistes pédalant entre l’ici et le là-bas, un « Je » refusa d’être pièce dans le puzzle sociétal, le facteur cheval avait encore joué, il s'agissait de faire ex/ister le verbe en vers et loin là-bas.

    A ce prix, un « écrire » se retrouva coincé dans un lire pour son plus grand bonheur, la contrebasse mettant le tempo dans les allées d’oralités, comme on met le tisonnier pour ranimer le feu.

    La poésie, Messieurs-Dames, la poésie, quand elle échappe et qu’elle se veut sonore.

     

     

     

     



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