• Crédit photo anthropia # blog

     

     

    De cette forme ne veux rien,

    ni le feu orange en voie de rouge,

    ni l'oubli du vert,

    de cette forme ne veux rien,

    ni la forme, la statue de chrome,

    pas d’élixir de cette bonbonne ne sort rien

    l’organisateur de la ville à l’insu de l’urbanisme

    l’autre constatera



    ni le gris d’inconsistante institution

    irrigue, irrigue, où es-tu ?

     

     

    De cette forme.

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Déchirure

    crédit photo anthropia # blog 

     

     

     

    Oh Angie, un slow un soir, des étoiles encore quelques-unes, colère rentrée, anger, mais là derrière l’antienne, l’angoisse, anguished glance de séparation, Oh Angie, when will those dark clouds disappear, nuages sombres à ma fenêtre, un gouvernement qui coupe le courant, #greekcrisis, supprime la lucarne de l’art, no culture anymore, qu’est-ce qu’ils fricotent nos gouvernants, l’impuissance, l’ignorance, pas de courage, Angie, Angie, where will it lead us from here, où nous mèneront-ils, pas de créativité, inventer des solutions socialistes, où sont-elles, as much with anguish as with hope, coup d’œil sur le monde, perdre les repères, dans quel repaire s’échapper, dans l’océan des vagues cette surface plane, flotter, terre ferme où es-tu ?, nager au-dessus des racines, mais quand les racines dérivent, Angie, All the dreams we held so close seemed to all go up in smoke, nos rêves en fumée, un dernier slow, Angie, tétanie, mes muscles contractés de la nuit, with no loving in our souls and no money in our coats, Angie, ne pleure pas, ev’rywhere I look I see your eyes, partout où je regarde, je vois tes yeux, dry your eyes, Angie, Angie, ain't it good to be alive. En vie.

    Angie Rolling Stones

     

     

     

     



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  • Du bois à la palette

    crédit photo anthropia # blog

     

     

    Moktar est une contrainte ou plutôt un personnage, rencontré chez le coiffeur, tu parlerais de moi, pourrais dire ce que tu veux, même des vacheries, ce qui compte, mon entrée en weblittérature, je le lirais à mon fils, lui montrerais que son père a été cité sur un blog. Moktar, donc, à moi donné.

     

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    Il se moque tard, comme il se fait tard, une moquerie à faire, prendre son temps, même tard ça vaut, je fais un à-valoir, Moktar, vous avez droit à votre quart à l’heure qu’il vous plaira, tard c’est sûr est un peu tard, vous pourriez toucher la moquerie plus tôt, mais dans ce cas vous auriez dû vous appeler Mokto et je vous aurais moqué plus tôt. Mokto fait penser à Cocteau, le poète qui chausse le gant pour traverser le miroir, et le poète a tous les droits, même de vous rebaptiser Mokto. Ben, essayons.

    Il se moque tôt. Tôt le matin, il commence par des vannes, il se moque du temps en ouvrant les volets, se moque du chantier de ses cheveux ou de l’état de ses cernes dans la glace, longtemps il s’est moqué tôt de lui-même, il n’y que l’aurore pour les braves, et ce moquer, qui a goût du moka du matin, ça réveille. Se moquer tôt est d’hygiène, une conjugaison, je me moque, tu me moques…, les abdos de l’égo se moquer de soi. Il se leva tôt ce matin-là pour avoir les idées claires, de celles qui fusent en traits d’intelligence, un rien de cynisme, faut tout ça pour une bonne moque qui part de soi, forme pronominale, pour une auto-moque, c’est plus cher, pour que ça soit réflexif il se moque, il faut ajouter de lui-même, il se moque de lui-même, mais là j’avoue que je triche, j’ai ajouté un se et un de lui-même, c’est lui donner un avantage, l’auto-moque tamponneuse de soi, hors de question que je laisse faire, faudrait pas exagérer.

    C’est donc moi qui vais me moquer de Moktar, et pour me débarrasser des me, des de, je vais moquer Moktar, et par-dessus le marché, je m’octroie le droit de moquer tard, moi, parce que Moktar est mon personnage, je l’ai attrapé au vol quand il a cru qu’il pouvait m’imposer sa contrainte, moque Moktar, je fais ce qu’il me plaît, bégaie si je veux, mok mok, et tard, c’est quand je veux, tard un peu ou tard tard, et comme c’est moi qui moque, je vois toutes les tares, pas de limite à ma moquerie, je veux et moque tard. Et même si je veux, je me gausse.

    Je me gausse de Moktar. Et là, le fils réapparaît, le gosse, ah, mais non, o ouvert ou fermé, il faut choisir, et je choisis de fermer le jeu, je me gausse de Moktar, ses cheveux à ras du crâne, ses cernes, la barbe de trois jours, enfin j’aurai du mal à me gausser, parce qu’il ressemble à mon gosse, même gueule que lui, et mon gosse c’est sacré, alors exit le gausse.

    Trouvons un synonyme. Ah je sais, je vais railler Moktar. Tiens quand il a dit à propos de supprimer éventuellement une phrase de ce texte qu’il a lu après, il a dit je rayerais bien ça, on dit comme ça, rayerais ? Pas habitué dans son métier à manier les formes du conditionnel, un de ces jeunes qui ne sait même plus l’écrire, qui le prend pour un futur en a.i, n’aurait pas fallu le voir écrit son rayerais, plein de fautes dans son point d’interrogation, oui, ça sonnait bizarre à l’oral, et presque comme raillerais, du coup, il a enfermé la chose dans une boîte ambigüe, à tel point qu’il a eu l’air subrepticement de récupérer le truc, tu raillerais et moi je rayerais, match nul, balle au centre. J’ai donc lâché l’affaire, il allait me falloir toutes les ressources du vocabulaire.

    J’ai d’abord essayé de le ridiculiser, mais je ne sais pas si ça vous fait ça, quand on ridiculise, on ferme l’idée de moquer, on obtient tout de suite un résultat, il sera ridicule au terme de l’action de ridiculiser, ça ne porterait donc que sur un trait de caractère, ou un comique de situation, et puis quoi, on le fait une fois, et c’est fini, alors que moquer peut s’envisager dans la durée, on peut faire le grand tour, tenter plusieurs configurations, moquer attaque successivement la face Nord et la face Sud du personnage, un jeu sans fin, assez plaisant de se savoir le Deus ex Machina qui sort l’autre d’un tracas pour mieux le replonger dans le chausse-trappe suivant. Et le tourner en ridicule ne valait pas mieux, c’était lourd, pompeux même, tous ces bouts de mot pour dire moque, trop ampoulé, et n’éclairait en rien la problématique. J’avais beau convoquer les Précieuses, ridicule, et même Ubu, merdre alors, un Bouvard ou un Pécuchet, mais lui n’aimait que Balzac, Peau de Chagrin, voilà ce qu’il a dit après avoir soutenu en plaisantant qu’il n’avait lu que Tom-Tom et Nana. L’avait de la répartie, résistait bien l’animal, et le tourner en ridicule s’est retourné contre moi. N’manquait plus qu’ça.

    Alors je me suis résignée à un sens dérivé de moquer, j’allais ne pas me soucier de Moktar, m’en moque, même pas peur, Moktar, qui ça ? Je l’ignore, je n’m’en soucie guè-è-re, je n’m’en soucie guè-è-re, je n’en fais aucun cas.

    Mais par le truchement du sens, Moktar est un non-problème, j’ai condamné mon texte, à jouer l’indifférence, j’ai clôturé. Je me soucie comme d’une guigne de Moktar. End of the story.

     

     

     

     




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  • L'anneau rouge

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    Elle resta de marbre, absente d’émotion, un caillou à la place du cœur, le prix du matériau précieux rajoute à l’absence de pleurs, pas une onde de ressenti sur le visage, à Carrare ça ne pleure pas, Messieurs Dames, réflexe de patricienne, le pathos est pour le peuple pas pour elle, on lui voit le visage impavide, même le corps, tout le corps immobile, une femme de pierre.

    Ça ne se dit pas, on a toujours dit l’homme de pierre, au paléolithique et toutes ces années,  l’a conçu lui-même son tomawak, ficelé le silex sur le bâton, et donc allumait le feu sous la soupe qu’elle préparait pour son barbu, la Pierrette,  dans ces âges, l’avait pas intérêt à la jouer froide, quoique, de toutes façons, frigide ou pas, l’homo habilis prenait son dû, il la chassait, elle se faisait cueillir.

    Toujours cette propension des hommes à les vouloir passives, tel Pygmalion quand il a sculpté sa donzelle en ivoire, une dame blanche, mais quand-même jugée trop immobile, alors il a supplié Vénus de lui en faire rencontrer une toute pareille, enfin pas tout à fait, une aussi belle, mais s’il vous plaît tiède, une vivante, une qui rendrait les baisers, un distributeur automatique de caresses, de sa bouche animer les lèvres et sans doute ajouter quelques mots aussi, tendres de préférence, pas de paroles acides, une poupée gonflable déjà, une Annie qui aime les sucettes, les sucettes à l’anis. Et la déesse, la traître, la lui a faite, coup de baguette magique. Baguette. Oui, à la baguette, tu montes, tu descends, tu râles, et tu te tais. De l’homme des cavernes aux hommes des mythes, toujours question du tomawak.

    Tom a quoi ? Elle resta de marbre. A l’ère moderne, signe de maîtrise. Nous ne nous donnons qu’à ceux que nous voulons. Le marbre est veiné, la grandeur des femmes, nous sommes toutes des déesses, sauf Vénus. Celle-là, toujours possible pour un nom de pressing ou d’institut de beauté, perdu la cote, un prénom galvaudé, éventuellement valable pour une championne de tennis jumelle, la moitié d’une dyade, enfin pas plus.

    Mais à quoi sert d’être une déesse, si nous faisons statue comme on fait tapisserie, les voyant danser sur le floor, rester sur le carreau, elle, à l’embouchure de l’Hudson River, ou devant le pont de Grenelle, encore un rêve de Pygmalion par Bartholdi, La liberté illuminant le monde, sois belle et éclaire, nenni, je la préfère quand elle entame un savant déhanché sur un air d’Oum Kalthoum, une danse du ventre, ça chauffe, car celle-ci est en cuivre, réalisée selon la technique du repoussé, alors elle va danser, la Liberty, repousse à gauche, repousse à droite, et ce petit bidon qui va se coller à celui qu’elle choisit, La liberté allume son monde, de quoi la renommer.

    Renommée. Ce soir chez les poètes, elle ne resta pas de marbre, je la vis la statue plantée dans le décor pleurer et glisser sur un toboggan poétique, ce soir les objets avaient une âme, dans les plantes vertes ils s’animèrent. Quand les n’importe qui n’exportèrent que rires aux passantes, les cyclistes pédalant entre l’ici et le là-bas, un Je refusa d’être pièce dans le puzzle sociétal, le facteur cheval avait encore joué, il s'agissait de faire exister le verbe envers et contre tout. A ce prix, un écrire se retrouva coincé dans un lire pour son plus grand bonheur, la contrebasse mettant le tempo dans les allées d’oralités, comme on met le tison pour ranimer le feu.

    La poésie, Messieurs-Dames, la poésie, quand elle échappe et qu’elle se veut sonore.

     

     

     



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  • Crédit photo anthropia # blog

     

     

     

    Eliminer les possibilités.

    Emis l’idée des peaux ciblées,

    trier les possibles limités

     

    Milite aux pôles bi-plissés ?

    Non, non, non

     

    Plier les beaux mobiles illicites

    A citer les limes oubliées,

    on publie les mines pulvérisées,

     mi-poët cille en bête .

     

    Mille cités aux peaux blêmes

    immunisent le Pô des leurres.

    Tes cibles, bille en tête

    Ne se terminent pas en bile.

    Lis, milite, ne plie.

     

     



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