Peter Coffin

Quand Sarkozy se réveille, ça fait tout drôle, on écoute ses paroles, « La Ve République ne peut être l'otage des partis politiques et le candidat (à la présidentielle, NDLRDFigaro) pris en otage par son parti. Le général de Gaulle a voulu une élection à deux tours, pas à quatre tours».

On l’avait déjà oublié. On était entre gens qui parlaient normalement, on redevenait serein, capable de réfléchir sans les cris et jérémiades permanents. Ce qu’on avait surtout oublié, c’était son ton sec, son débit de mitraillette, ses manières acerbes. On avait oublié son agressivité. Je pense que c’est ce qui le caractérise le plus, ce que craignent chez lui les élus UMP ; cet homme dégage un climat de menace, qui fait régner la peur autour de lui. Il illustre ces livres de psychologie pas chère d’il y a quelques années, « ces paranoïaques qui mènent le monde », où on nous présentait des cas d’hommes et de femmes terrorisant leur entourage, simplement parce que personne n’osait s’opposer à eux.

En anglais, on dit d’un homme comme lui, « he is dark », sombre, noir, voit le mal partout.

Il tente bien de se défendre. «Je ne critique personne. Je dis ce que je pense.». Justement, chez Sarkozy, dire ce qu’il pense revient à agresser, à aboyer, à menacer. Il nous rend tous paranoïaques, même quand il dit des choses à l’air bénin. Parce que franchement, dire que le général de Gaulle a voulu une élection à deux tours, pas à quatre tours, c’est un argument d’autorité à deux bandes, il se cache derrière le Grand pour attaquer. En fait, il ressemble à Petit Gibus qui se cacherait derrière son grand pote, pour essayer à nouveau de s’affirmer, dans un monde où les gens ont continué leur chemin, ne prêtent plus attention à lui. Ce n’est rien qu’un Président qui nous fait perdre du temps. Thomas Legrand avait bien raison. Si les gens auraient su, ils n’auraient pas voté pour lui.