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    Courtesy Galerie Air de Paris


    (Droits réservés)


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  • Mïrka Lugosi


    (droits réservés)


    En ce moment, à la Galerie Air de Paris - Rue Louise Weiss - Paris 13ème


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  • Mïrka Lugosi



    Si vous n'avez jamais vu d'images de Mïrka Lugosi, vous ne savez pas ce que la délicatesse d'une femme et ses fantasmes peuvent faire pour les femmes. Transparence du dessin sur calque, transparence de la nuisette qui livre le corps et le sexe, transparence du verre contre lequel s'appuie la jeune fille. Mïrka met en scène l'entre-deux de la fille, sa prise de conscience qu'il est une prison dont il faut se défaire. Maîtrise de la femme qui donne à voir, de l'autre côté du miroir.



    Dans le Malaise Enchanté, des figures tournent et tournent, comme dans le petit livre qu'on peut acheter, chaque image dit à la fois le masochisme et la tentative d'en sortir. Vous croyez les prendre dans le pouvoir de vos yeux ou de vos mains, elles vous attrapent par les sens et l'enchantement fait son effet. Comme en ce mercredi premier du mois où la sirène vous entraîne dans la mémoire de votre enfance, le Malaise Enchanté vous met au bord de vos premiers émois enfantins.



     



    A voir absolument en ce moment



    Galerie Air de Paris



    Rue Louise Weiss - Paris 13ème


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  • Bernard Faucon


    1981



     (droits réservés)


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  • André Gorz - Lettres à D.
    Histoire d'un amour


    Récit


    Galilée   (75 pages, 13,40 euros)



    Reprenant une phrase de Kafka, « mon amour de toi ne s'aime pas », André Gorz tente d'expliquer pourquoi, il y a plus de quarante ans, il a pu écrire un livre, Le Traître, dans lequel il ne sait pas rendre hommage à la femme qu'il aime depuis sept ans, alors que c'était précisément son intention. Tournant autour de cette histoire d'amour, il lui préfère une histoire de rupture, sacrifiant à l'idée qu'on ne fait pas de la bonne littérature avec des bons sentiments.  Il conclut « je ne m'aimais pas de t'aimer ».

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    Peut-être aurait-il pu dire « mon amour de moi ne s'aimait pas », tant il est difficile au narrateur de se plonger dans le présent de sa vie, de s'attarder dans chaque instant du quotidien, leur préférant la quête d'avenir, la pensée et les concepts, la philosophie et le monde qui s'agite. Marcher à côté de sa vie et de leur couple, tel a été son choix, presque toujours.  

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    André Gorz, le philosophe, le journaliste, se met à écrire l'amour et à écrire d'amour. Il est retombé amoureux dit-il, amoureux de la femme de quatre-vingt-ans, celle qu'il serre dans ses bras, tout ému de ce « vide dévorant que ne comble que ton corps serré contre le mien ». Et l'on entend comme une basse continue l'histoire d'une peur existantielle, quand chacun avait trouvé chacun.

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    Ecrit dans une langue d'une grande beauté et d'une réelle pudeur, ce texte est la grâce même. Si peu de pages pour résumer cinquante années de vie commune, mais quelles pages.

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    Dans ce monologue, on entend la voix de l'épouse, « Come to bed ». I'm coming, lui répond-il. « Don't be coming, come », la voix de l'épouse qui demande et l'homme qui est heureux qu'elle le veuille, qu'elle l'attende si tard dans la nuit, et qu'il puisse encore un tout petit peu tirer sur la corde.

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    Ou encore « tu es écrivain, écris ». Elle a épousé l'Austrian Jew, le Juif pauvre, elle a construit sa vie autour de cet homme, qui vient tardivement la remercier. On aimerait en entendre davantage, au-delà de la maladie, du silence, on aimerait que D. lui réponde.
    Pour être sûr que cette ode à l'amour n'est pas l'ultime manière de ne pas être tout à fait dans l'accompagnement à la mort, dans la gestion ordinaire du sang, de la sueur et des larmes, dans le quotidien des malheurs du corps. Mais peut-être qu'André Gorz ne sait pas faire de meilleur cadeau que celui de la littérature ? Et qui le lui reprocherait.

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