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    Lignes de faille de Nancy Huston (Actes Sud - 20,52 euros)




    Un petit garçon. On est dans sa tête, cela se passe en Californie. Un petit garçon tout-puissant, certain de son génie et de son ascendant sur sa mère. Il y a bien un problème, une tache de naissance, sur le visage. Qu'on veut enlever à tout prix, chirurgie, infection, chirurgie, échec, rien n'y fait, la tache est là. Dans les campagnes, on disait « tache de vin, père ivrogne ». De quel tort des pères fait aux fils surgit ce signe honteux ?




    Un autre petit garçon, c'est le père, au même âge, il fait six ans dans cette famille, c'est à cet âge qu'on est dépucelé des secrets de famille. Son dépucelage lui viendra de la découverte d'un mot « Lebensborn », de quelques phrases échappées de la bouche d'un professeur d'hébreu et d'un chagrin d'amour en Israël. Tout cela casse un enfant pour toujours.




    Mais sa mère veille, enfin, quand elle n'est encore qu'une enfant. Elle entrevoit le secret, elle regarde par le trou de la serrure et décide de consacrer sa vie à élucider le mystère, ce qu'elle finira par faire à l'âge de la retraite.




    Ce secret concerne sa mère. La cantatrice, celle qui chante dans une langue sans mots, parce que les mots trompent les sens et violentent la pensée. Le nœud se dénoue en Allemagne, là où tout avait commencé, autour d'une poupée, d'un secret de famille autant que d'un secret d'Etat.




    Vous êtes face à une fresque où les silhouettes se succèdent en se tournant le dos, comme le font les générations, tentant de regarder par-dessus l'épaule pour comprendre de quoi la tache est faite et de qui elle vous vient. 




     

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  • ATLAN 2 - Ousmane Saw - sculpteur africain


    (droits réservés)


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  • Le jardin des délices - Jérôme Bosch (détail) - Bridgeman Giraudon (droits réservés) - Photogravue MCP





     





    Accouplement de Norman Rush (Fayard, 23 euros)

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    Partir en compagnie d'un écrivain, Norman Rush, et se retrouver dans la tête d'une femme, sans nom, mais dont on connaît le métier, anthropologue, telle est la situation de départ.

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    Nous avons rendez-vous avec l'Afrique, le Botswana et avec une de ses aventurières des temps modernes, qui nous fait voyager dans sa tête. L'anthropologie, elle voudrait bien faire sa thèse, mais le terrain ne correspond pas avec son sujet élaboré sur un campus américain. Le rêve africain, de ce rêve-là elle déchante rapidement, les néo-colons veulent trop, et surtout s'enrichir, tandis que les Africains ne veulent pas assez, on a même inventé un métier pour eux, animateur rural, pour les aider à vouloir davantage.

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    On le voit, point de politiquement correct dans ce livre. Les leçons de marxisme sont assénées par les petits amis entre joute oratoire et tendre complicité. Roman d'aventure, elle traverse un désert, roman d'amour, elle risque sa vie pour Nelson, roman de science-fiction, elle découvre une utopie, une cité des femmes, vivant dans la clandestinité.

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    559 pages qu'on ne lâche que pour les retrouver avec un intense plaisir chaque soir, un rendez-vous de rire, à chaque page, un rendez-vous d'intelligence, un rendez-vous d'humanité.





     


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  • Alberto Simon


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  • Alberto Simon


     


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