Par Anthropia
L'homme de pierre sur le toit
Cliché Anthropia
Lundi
Un groupe de fauves dans l'arène. Ils me tournent autour, prennent la parole chacun leur tour.
Outrecuidance, spectacle, le lion et sa crinière, le tigre rapide, le vieil éléphant.
Je suis dompteuse de profession.
Mais là, je fatigue.
Lundi soir
Je prends la route. J'entre dans la nuit.
Impression d'un temps qui ralentit, qui m'enveloppe.
J'aime le danger de la nuit, dans la jungle de la pensée.
Mercredi
Téléconférence depuis la chambre d'hôtel. Choisir l'arrière-plan.
J'évite le fonds avec lit, le fonds avec porte sur laquelle les tarifs sont affichés,
et le fonds avec fenêtre (contre-jour).
Ne reste qu'un tout petit angle entre la salle de bain et la chambre.
Mercredi
Rien de plus pour la journée.
Visite de la fabrique de papiers peints chez Zuber à Rixheim.
Des fresques coloniales, qu'on n'a pas le droit de photographier.
De longs panoramiques qui garnissaient les murs des salons de la haute-bourgeoisie.
Des indigènes nus cachés derrière des bambous, quelques bêtes sauvages,
des femmes en robes à crinolines, des maisons blanches à baldaquins.
Notre Occident a tant fantasmé sur les corps basanés et nus des autochtones.
Mercredi
Recherche sur Justine, la petite morte de 1917.
Retrouvée. Morte, je veux dire. Morte en Alsace.
On m'avait dit qu'elle était morte ailleurs.
En Allemagne, de faim, à neuf ans.
Pourquoi cette légende familiale ?
Je voulais savoir où elle était morte. J'ai la réponse à ma question.
Mais comme d'habitude, la réponse cache d'autres questions.
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