Par Anthropia
Olivier Marchal, cinéaste : Gangster, 36, etc.
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J'avoue que je suis curieuse de la rentrée sociale, cette année. Sarkozy va-t-il oser aller contre les syndicats sur le code du travail, le contrat de travail, les retraites ?
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Jusqu'ici, soit on l'a vu sur du facile, le bouclier fiscal, soit sur du n'importe quoi sur la réforme des universités ou l'obligation de service en cas de grève. Dans ces deux derniers cas, c'est de la roupie de sansonnet, du tape-à-l'œil, du turlututu, juste pour dire qu'il l'a fait, mais c'est pur jeu de miroir. L'obligation de service public existe déjà et la loi sur l'autonomie des universités est bien en-deçà des besoins. C'est de la politique Canada Dry, ça a le goût de l'alcool, la couleur de l'alcool, mais chez Sarkozy qui ne boit pas, n'est-ce pas, c'est Canada dry tous les soirs. Comme quand il était à l'intérieur et qu'on a vu augmenter les violences sur les personnes, paradoxal, non ?
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La rentrée voit donc Monsieur Sarkozy au pied du mur de ses promesses électorales. Finie la politique de Canada Dry ? Va-t-il s'attaquer « aux choses sérieuses, parce que lui quand il parle, il tient ce qu'il dit » ? On peut en douter.
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Comme disait le héros dans un très bon film d'Olivier Marchal, « Joues pas au dur, tu fumes que des light »(1), Sarkozy a le discours de la fermeté, le look du Bonaparte sûr de lui, mais c'est un mou déguisé en dur. Ce qui compte chez lui, c'est le paraître, pas l'être. D'ailleurs, le seul domaine où il insiste, persiste et signe dans la dureté, c'est sur les immigrés, qui comme chacun sait, ne votent pas. Enfin un domaine où il peut maintenir l'illusion d'optique.
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Mais pour tenir le coup dans ce contexte, il faut savoir utiliser les contre-feux. Un sondage affiche - 2 points à Paris-Match, -les traîtres-, vite, vite, on fait donner Le Point qui montre le bon maintien du Président, ça c'est le contre-feu médiatique, qui s'appuie sans doute sur l'expérience d'une ancienne rédactrice en chef du Point, qui vient de prendre un poste à l'Elysée. Tiens, tiens.
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Dans le genre contre-feu langagier, Sarkozy a décidé que les ministres qui échoueraient aux Municipales ne seraient pas évincés du gouvernement. Alors, c'est fini, la règle du « je veux que des gagnants avec moi » ? Les Législatives seraient plus importantes que les Municipales ? Ou bien aurait-il à ce point peur de ces prochaines échéances qu'il change les règles en cours de route, au cas où ? C'est un art, le contre feu, cela implique comme aux échecs, un jeu avec quelques tours d'avance, et Monsieur Sarkozy y excelle.
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Alors c'est sûr, si les syndicats à la rentrée montaient au créneau, si les Français décidaient de descendre dans la rue, il faudrait sortir les Canadair, et cela n'est pas dans le style de Monsieur Sarkozy. Il préfère les boissons gazeuses et les mini-feux de broussaille, pour ne pas faire peur aux grand-mères.
Gageons que pour se dégager de ce mauvais pas, où la France de gauche comme de droite l'attend, Monsieur Sarkozy saura distraire l'attention, agiter le torchon rouge, montrer une nouvelle lune médiatique. A mon avis, il rebondira sur un événement quelconque, alertera sur le terrorisme, ou bien relancera une nouvelle guerre linguistique dont il a le secret. Je suis prête à parier qu'octobre sera un mois où un nouveau thème sarkozien viendra masquer l'actualité sociale.
(1) Version expurgée. La version attestée in Gangster d'Olivier Marchal est "Si t'as pas peur de la mort, alors pourquoi tu fumes des Light, connard ?"
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