Par Anthropia
Guy de Cointet
De toutes les couleurs
Galerie Air de Paris
Crédit Photo Anthropia
Eric Chevillard se cogne ce jour aux livres de sa bibliothèque.
Hier, c'était Frédéric Ferney qui s'était fait réveiller par une pile de livres
qui s'effondrait à 3 heures du mat,
je ne vous ai pas parlé de mon dernier déménagement,
une véritable horreur,
je revoyais chaque livre et me demandais en quoi il m'avait marqué,
s'il avait compté, s'il serait nécessaire à mon environnement,
et quand c'était non, je le mettais sur la pile des départs.
Puis je me suis mise à faire des petits paquets de livres,
une dizaine à chaque fois,
que je mettais dans un carton devant la vitrine de mon loft
et sur lequel était écrit "Servez-vous".
J'ai ainsi pu dégager près de mille livres,
dont je jugeais que je n'aurais jamais à les réouvrir.
Cela m'a valu le remerciement de passants
et la visite d'un voisin inconnu
qui est venu sonner à la porte du jardin,
se demandant qui était la personne qui jetait ses livres,
car à en juger la teneur, -il s'était beaucoup servi au fur et à mesure-,
il ne doutait pas que je soie d'une conversation intéressante.
Nous bûmes ainsi le thé et il me parla du Japon,
où il avait passé de nombreuses années.
Quant au coup de coeur éprouvé, me séparer de tant de livres,
-rassurez-vous j'en ai encore beaucoup trop-,
pour que cela n'arrive plus jamais,
j'ai une idée pour les éditeurs.
Qu'ils éditent le livre et son CDRom,
on le lit dans son format papier
et on ne conserve que les livres-objets qu'on trouve important,
les autres ne sont conservés
que sous format numérique pour les cinq paragraphes très utiles
ou à titre de sauvegarde, on ne sait jamais.
* Et si vous ne l'avez pas lu, achetez Penser/Classer de Perec,
sur les affres du classement de bibliothèque, "morts de rire".
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