Par Anthropia
Cela se passe il y a une dizaine d'années.
Une amie à moi roule en voiture sans ceinture,
c'est sa philosophie, elle ne porte pas de ceinture,
elle n'aime pas ça.
Une femme policier l'arrête.
S'ensuit une conversation sur ses papiers,
elle n'a pas fait son transfert de carte grise d'un département à l'autre,
elle a oublié de mettre l'assurance à la bonne adresse,
de foirages en embrouillaminis,
mon amie est bonne pour le procès-verbal du siècle.
A son premier étonnement,
la femme policier lui dit : bon, pour les papiers,
je ne vous verbalise pas,
mettez tout ça à jour et présentez-vous dans cinq jours au commissariat.
Et dans un second temps, elle lui dit cette phrase inoubliable,
maintenant, savez-vous pourquoi je ne vais pas vous verbaliser ?Euh, non je ne sais pas pourquoi vous n'allez pas verbaliser,
mais je sais sur quoi vous pourriez le faire ?
Alors ? Sur quoi ?
Ma ceinture, elle n'était pas attachée.
Oui, votre ceinture, il s'agit bien de votre ceinture de sécurité.
Maintenant je vais vous dire pourquoi je ne vais pas vous verbaliser.
Mon amie la regarde,
surprise de cette annonce paradoxale,
une menace de non-sanction,
et attend vaguement inquiète la réponse.
Eh bien, parce que vous allez la mettre tout de suite, votre ceinture,
et que plus jamais, oui plus jamais, vous ne l'oublierez, c'est compris.
Mon amie a répondu oui madame,
a tout de suite bouclé la ceinture.
Et depuis ce jour,
elle s'est souvent demandée
quel était l'organisme de formation
qui assurait les nouveaux entraînements des agents de police,
parce que depuis ce jour,
elle n'a plus jamais oublié de remettre sa ceinture.
Elle ré-entend machinalement cette injonction paradoxale
et exécute l'ordre qu'elle a en elle mémorisé.
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