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Serpent blanc sur La Vieille Mer

crédit photo anthropia # blog

 

Vêtue de blanc, sœur missionnaire marche,

dans cette banlieue arc-en-ciel,

sentiment qu’elle a peut-être de visiter les trottoirs de Soweto,

township noir.

 

Pas de matchbox, pourtant ici, des immeubles solides,

et les noms sur les boîtes aux lettres, le mélange absolu,

ça fleure la Normandie,

les migrations anciennes d’Espagne ou d’Italie,

de Pologne aussi,

ouvriers de la métallurgie de Saint-Denis,

ou des ateliers mécaniques,

et ceux des années soixante,

les revenants d’Afrique du Nord,

Sépharades et Kabyles sur le même bateau

jusqu’aux exotiques d’aujourd’hui,

le petit couple d’Indonésie

ou le solitaire de Bolivie.


Combien de nationalités dans mon immeuble ?

Il faudrait écrire ces destins croisés, déjà fait et pourtant,

qui les ont emmenés jusqu’ici.

 

Le bâtiment plonge ses fondations

dans la rivière souterraine, La Vieille Mer,

c’est son nom et il s’écrit comme ça,

un affluent de la Seine,

d’où ces petites remontées d’eau dans le parking du deuxième sous-sol.


Nappes phréatiques gorgées,

rivière remontée prépare sa crue centenaire,

la Grande,

ce sera pour l’année prochaine, l’ai toujours pensé

depuis que je suis arrivée,

ai même le transistor à piles en cas de coupures d’électricité.

 

Mais de la confluence d’où je regarde,

d’un canal et d’une rivière,

c’est pour les salles de la bibliothèque

que je m’inquiète le plus,

là-bas, à l’autre bout du chemin fluvial.

Sous l’eau le jardin ?,

et le floc-floc des moquettes en éponge ?,

pour ça qu’on a étagé les livres, préférer les lecteurs à la nage

que flottant à Lutèce les pages sacrées d’un monde oublié.

 

 

 

 


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