Par Anthropia
AES+F group
Last Riot
Crédit photo Anthropia
Comme dit la chanson,
elle a fait un bébé toute seule, Rachida,
sauf qu'elle transgresse deux fois,
parce qu'une femme qui se passe d'un homme,
passe encore,
mais dans la culture musulmane,
c'est deux fois péché.
Elle incarne donc une nouvelle figure,
la fille arabe libérée, sans complexe,
elle va même plus loin,
elle refuse de dire qui est le père.
Et là, c'est carrément iconoclaste,
ne pas dire qui est le père,
c'est non seulement montrer qu'on peut s'en passer,
du géniteur normalement nourricier,
mais c'est le gommer, l'effacer, l'anéantir,
j'espère juste qu'à sa fille, elle en dira davantage
et pas trop tard.
Faire naitre un enfant
dans le scandale d'un déni de paternité,
c'est refuser que l'homme entre dans la sphère publique,
réunissant la sainte famille sous les projecteurs médiatiques.
C'est procéder à l'envers,
l'homme pour le privé, enfin on l'espère,
l'homme caché,
c'est le contraire du paternalisme,
c'est l'affichage d'un matriarcat sans scrupule.
Enfin, peut-être,
parce qu'au fond on n'en sait pas plus,
peut-être est-elle coincée,
fait-elle du mieux qu'elle peut
avec une situation adultérine,
ou un père de sa fille qui se défile,
peut-être est-elle à son tour victime ?
Finalement, elle est là l'énigme,
ne pas savoir dans cette absence de père,
si la femme est victime ou coupable,
se situer dans la ligne de fuite,
la question est là,
Amazone ou bien Cendrillon ?
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