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Blanche
Jakob Gautelle
Sens de la visite
Galerie d'Yvon Nouzille
Crédit Photo Anthropia
Blanche, de Castille, de ces silhouettes dans les cours qui me laissaient espérer qu’on peut être Reine parfois et femme et quelqu’une.
Et puis elle, bien sûr, puisqu’il faut la nommer, celle qui me semblait chaude enfant, comme ces mains qu’elle gerçait, comme ces murailles de diamant sous l’éclat de la lune, que les monstres d’acier repoussaient d’un côté et de l’autre, pour nous accorder la grâce d’une marche vers l’école, ou lors de nos retours de la chorale la nuit, quand on se sentait chaud des musiques dans le corps.
Blanche, mon âme, chaque fois que j’entendais les flétrissures, qui me prenaient par surprise, et qui gardaient mes yeux ouverts à les ressasser, à l’heure de la traversée nocturne.
Blanche, la collection, quand j’appris qu’on la nommait ainsi, et qu’elle vint figurer un lacis camaïeu, tant il n’est jamais de blanc aussi blanc qu’un autre blanc.
Blanche, l’écriture, celle de Beckett, même ce dimanche au Bois quand nous étions venus nous asseoir à côté d’eux, celle de Blanchot, à l’approche du pistolet pointé, ou celle de Duras de La maladie de la mort, qui secrétait déjà, comme tant d’autres après.
Blanche, ma voix, quand la froidure la glace, quand elle se brise de toutes ses accointances avec le doute, quand l'écriture échappe, qu'on la tente, qu'on l'échoue toujours.
Blanche.
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