• Félicia Maguire moves again

    2010

    artiste inconnu, merci de me signaler son nom

    crédit photo anthropia # blog

     

     

    Elle marchait attirée par la clameur, une foule là-bas, elle marchait à l’oreille, cherchant le plus de, de quoi, de bruit, de concentration, ils étaient nombreux, des hommes beaucoup sans doute, elle ne savait pas, juste attachée à la trace des sons, ses pieds orientés sur ce segment de rue qui allait vers la place, une piazza, une plazza, une Platz, une Place, c’était au choix des langues qu’elle maîtrisait un peu beaucoup passionnément ou pas du tout, la place de toutes les places, ou aucune vers les taxis jaunes, sous la grande horloge dominatrice, ses yeux au ciel indigo, vert-de-gris, même le ciel prenait la chamarrure des voix, elle marchait sans filin, ou plutôt juste le sien, mais le sien était-il de Murano ou de Health, un peu des deux sans doute, toujours au bord. Ne pas s’abîmer.

    Et de toutes les façons, Hay-on-Wye n’était plus de saison, entre salons de thé et livres sous la pluie, no Shakespeare, no lover, même si sens en éveil, elle ne slalomerait plus.

    Bien sûr, elle avait déjà trouvé les émeraudes dans la petite cache, mais eux aussi, étaient tous aux loges pour la voir caresser la couleur, en profitaient déjà ; elle, hésitait à se charger des pierres, s’en emparer, où les mettre, quand faire le pas d’un collier, s’en parer, se les mettre en boucles aux oreilles, s’en enrouler en serpent à la taille, aux chevilles, les pierres comme un enrobé drainant de corps, se parfaire encore, disait-elle, osez, osez, Joséphine, mais en vrai la vraie raison, c’est qu’elle marchait vers la place.

    Quand elle crut qu’elle y arrivait, qu’elle tournait pour la dernière fois l’impossible angle droit, ce bâtiment de Broadway tout en courbes, quand elle crut qu’au lieu de la cinquième, elle toucherait enfin au petit sentier indien, la 42th, qu’elle foulerait la terre battue, qu’elle retrouverait ses oripeaux de voiles, que ses cheveux sentiraient le vétiver, que ses courbes se trouveraient dans les poings d’un homme, elle vit que la place était vide, froide et vide, ou plutôt que le son provenait du grand haut-hurleur là-haut, que sans doute les messages s’enregistraient, que sans doute un studio, que sans doute quoi, un robot synthétiseur, une conjuration de pacotille, des hâbleurs, des compteurs de billets verts, dans la geste scripturale sans doute, même si la geste du jour se contentait honteuse d’une voix plutôt que mots, seule comptait la caméra attachée à ses pas, elle était la caméra, et on l’attendait là ou ailleurs, quoi qu’elle fasse, un cul-de-jatte planqué dans l’ombre, mais qu’en faire, rien décidément rien.

    Alors constatant qu’elle n’était elle-même qu’un robot d’aventures, elle lâcha prise. Le Violoniste lui avait dit, c’est toi qui me l’as appris, quand on n’y peut, lâcher prise. Comme elle ne savait pas partir en vacance, elle se remit en chemin, vers soi toutefois.


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  • posté par sandy keelow

    sur Rue89 (ici)

     

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  • Droits réservés

     

    Je suis hallucinée par cette com' gouvernementale.

    La Tour Eiffel Bleu-blanc-Rouge, nouveau picto de la marque France.

    A-t-on changé de drapeau ?

    Nous, citoyens-consommateurs,

    tous unis derrière la Tour Eiffel,

    les 200 familles,

    nous tous derrière le business du CAC 40 ?

    Mais c'est quoi ce truc ?

    Le G8, c'est de la politique ? Ou bien de la pub ?

    La réponse était dans la question.

     

     

     


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  • Elke Krystufek 1970

    size does not matter,

    age does matter

    2006

    Crédit Photo Anthropia

     

    Bordel ambiant,

    l'affaire DSK a mis le souk

    dans le paysage de nos certitudes françaises.

    L'esprit gaullois est devenu ringard ;

    la protection de la vie privée

    prend des allures d'omerta d'oligarchie.

    Les médias se posent pour la presque première fois

    des questions sur leur pratique,

    les vieux red chef apparaissent comme ce qu'ils sont,

    des vieux schnocks.

    Nous assistons ici en direct

    à une mutation culturelle : les Français étaient sidérés ?

    Non, les Français ont honte de ne plus être le fer de lance

    de la conscience de soi.

    Ils sont en train de comprendre,

    sans effets de manches à l'américaine,

    que l'agression sexuelle commence avec le harcèlement,

    et que le harcèlement est au bord du lourdingue.

     

    Les femmes françaises le savaient....

    mais quand, ils riaient,

    comment faire un scandale

    sans passer pour une "coincée".

     

    Là, l'archaïsme est en passe de changer de camp.

    le "perp walk" de DSK sous les flashs des caméras

    est devenu le chemin de scandale et de honte

    de nos vieilles lunes latines,

    un enterrement de première classe

    pour le sexisme ordinaire.

     

     

     

     

     


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  • Fabien Verschaere

    Crédit Photo Anthropia

     


     

    Obama vient de nous donner une leçon d’humour.

    Face aux obsédés du certificat de naissance, aux hallucinés de la sécurité, aux hystériques de la sécurité sociale, il a décidé de répondre blagues pour coups.

    Et ça donne un grand débat sur l’immigration, où il annonce qu’il faut légaliser les travailleurs étrangers, en pleine campagne électorale. Et pour bien nous en convaincre, il se moque des timorés en les mettant face à leur misérable petit tas de mesures liberticides, « et pourquoi pas construire un château fort avec des douves et des crocodiles dedans ? ».

    Pour ridiculiser nos petits pulls bleu marine, nous ferions bien d’en faire autant très vite.

    Alors je propose quelques pistes.

    Pour notre ami Wauquiez sur le RSA (abordé ce jour par Daniel Schneidermann sur @si, voir en clair ici sur Rue89), nous pourrions lui conseiller de rétablir les ateliers nationaux et les chantiers de cassage de pierres sur les routes de campagne ? Ah, mais j’oubliais, ça c’était juste un contre-feux pour faire passer la commémoration de l’arrivée de la gauche au pouvoir, Sarko ne pouvait pas laisser faire, fallait réagir, un bon pugilat intra gouvernemental, y a que ça de vrai.

    Pour les malades psychiatriques en crise, plutôt que la loi sur les soins sans consentement, on devrait mettre en place le maintien à domicile, on les attacherait toute la journée à regarder XFactor, Les familles d’explorateurs et un dîner Presque Parfait, euh, vous voulez dire que c’est ce qui arrive à plusieurs millions de Français déjà ? Et sans camisole de force, ni chimique ?,  y a pas à dire ils sont forts ces publicitaires.

    Quant à la délinquance, je suggère le rétablissement des piloris. Le pilori est le dispositif qui attache tête et bras à un support de bois, destiné à exposer un condamné en place publique. Fondé sur la honte, le pilori n'a été aboli qu'au XIXème siècle, pourquoi ne pas le rétablir ? Oui, quoi, quelques piloris bien placés, les délinquants exposés aux crachats de la foule, ce serait dissuasif.

    J’oubliais dans les dernières réformes, y a aussi la règle d’or, débattu en ce moment par nos députés déboussolés, inscrire dans la constitution l’interdiction de déficit budgétaire. Oui, c’est pratique, plus besoin de voter, le programme électoral de Sarkozy est inscrit dans la constitution : les aides sociales ça creuse le déficit, on les supprime, les fonctionnaires ça creuse le déficit on les supprime, les soins pour tous ça coûte trop cher, on les supprime. N’est-ce pas merveilleux ?

    Je propose d’y ajouter l’obligation de s’incliner devant le Président chaque fois qu’on le voit, l’interdiction de se mettre en colère, et l’obligation de participer à la procession du nouveau culte à la Première Mère, Carla, qui va bientôt défrayer la chronique.

    Y a pas à dire la thérapeutique obamesque est excellente.

     

     



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