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    Quelque chose en elle d'Audrey



     



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    Ma découverte de Jeanne Balibar s'est faite au travers d'une filature, comme je les aime, d'un récit à un film, d'un film à une comédienne, d'une comédienne à la chanteuse qu'elle est aussi.


    Le livre donc. Je découvre les romans de Daniele del Guidice et notamment  Le Stade de Wimbledon. Un homme est en quête d'un artiste sans œuvre, d'un écrivain qui n'a pas publié. L'écrivain s'appelle Bobo. Il a existé, il s'agit de Roberto Bazlen, traducteur de Robert Musil et de Franz Kafaka en italien. Il a fréquenté James Joyce, Italo Svevo et un petit cercle de vieux écrivains qui habitent encore Trieste.


    Le début du récit se passe dans cette ville, somptueuse de nostalgie, grandeur et décadence d'un empire, mais aussi d'une ère florissante de la culture. L'étudiant, on apprendra qu'il fait sa thèse, va de librairie en rendez-vous obscurs avec les amis qui l'ont connu. On ne sait pas bien s'il est encore vivant. Chercher la trace d'un homme dans la parole et dans les rues, c'est l'aventure dérisoire du jeune homme.

    Mathieu Amalric a repris cette histoire pour en faire un très beau film à la gloire d'une actrice, Jeanne Balibar. On ne sait plus qui cherche qui. Mathieu Amalric pistant la jeune femme à la recherche du vieil écrivain, un récit s'enchâssant dans un regard. Ici le jeune homme est devenu une jeune femme. La quête est un journal de bord, visuel et sonore, la caméra sur la nuque de la jeune femme, regardant par-dessus l'épaule ce qu'elle voit, ou plutôt ce qu'elle ne voit pas.

    Quatre saisons à la recherche d'une ombre, quatre voyages à Trieste. Et à la fin du périple, changement d'itinéraire, Jeanne part à Londres, à côté du stade de Wimbledon. Oui, car la quête n'est pas vaine. Elle finit par retrouver l'écrivain sans livre, niché dans un petit cottage. Aventure d'un récit plutôt que récit d'une aventure, c'est le chemin qui compte. Dans le film comme dans le livre, l'introspection est dans les lieux, les textes, les paroles. L'inconscient est tout dehors, entre ennui et mythe.

    J'ai appris à aimer Jeanne Balibar. Son dernier disque est à l'image de sa filmographie, une empreinte, une forme qui cache autant qu'elle donne, pudique et impudique à la fois.



     


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