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Par Anthropia le 29 Octobre 2013 à 02:08
Remember
crédit photo anthropia # blog
Dans sa famille, ils disaient, elle n’aime pas les chats.
Bettina ajoutait, elle est allergique, quelque chose qui allait à dire, un peu comme sa coqueluche, l’asthme pendant dix-huit mois, bébé, elle avait trouvé une bonne explication à la détestation des chats de la petite, à cette crainte qui la saisissait, à cette peur panique qu’elle avait quand elle apercevait un qui s’approchait d’elle, à cet effet de la peau qui recouvrait son bras de piques et de hallebardes à l’instant même où le mal venait frôler sa jambe.
Mais pour elle, la raison était liée à cet événement dans l’enfance, quand elle avait vu un gros matou, un siamois marron et noir, qui avait sauté devant elle sur un moineau, ou était-ce un geai, enfin l’oiseau, il l’avait dévoré devant elle, alors depuis ce jour, elle détestait les chats. Et voilà comme elle avait dégommé la théorie officielle, sa frousse des chats, pas une allergie, une histoire, et leurs discours, elle n’aime pas les chats, passaient mieux, même si les mots la tarabustaient.
Heureusement, il n’y avait pas de chats à la maison, juste un chien tout noir, qui savait traverser la rue au passage piéton, preuve de sa grande intelligence, et accessoirement qui n’aimait que les autres mâles, il était homosexuel au grand dam de Bettina. Mais on n’y faisait pas trop attention, juste un sujet de curiosité avec ses frères.
Beaucoup plus tard, elle eût un chat donné par un homme, qu’elle avait nommé Cachou, elle avait même écrit une comptine, comme ça qu’elle se souvient de son nom, et celui-là s’était perdu à la Testardière, et quand elle y pense, elle associe le mot « puits », l’avait-on prononcé devant elle le nom ou raconté qu’on l’avait retrouvé noyé au fond, ou l’avait-elle vu, mort, lors de ce week-end dont elle était revenue sans son chat noir, se sentant trop bête d’avoir laissé mourir l’à peine âgé de quatre ou cinq mois, une culpabilité, comme si elle avait rendu à cette pauvre chose ce que l’autre avait fait à l’oiseau, une vengeance ou quelque chose comme ça.
Et puis pendant quinze ou vingt ans, on n’y avait plus repensé, que des paroles parfois apportées sur la table d’un salon où l’on venait causer. Jusqu’au jour où elle avait décrété qu’elle ne l’était plus, allergique.
Alors comme par magie une demande de chat avait été formulée par le petit. Elle avait acquiescé et un matou était arrivé dans un camion en provenance directe de l’Aveyron, où elle passait toutes les vacances de l’année, qu’on avait croisé pas encore sevré et qu’on s’était fait envoyer deux mois plus tard. C’était le grand test. Il sortit du carton et tout de suite chanta. C’était tellement flagrant que son nom aussitôt se plaqua sur lui, c’était Pavarotti. Il chantait assez doucement la plupart du temps jusqu’à ces jours du mois où son chant se faisait plus pressant, et on entendait dans la cour des feulements dans le soir. Jusqu’à cette fois où il s’échappa. End of Pavarotti dans leur vie.
Une vague inquiétude vint la chatouiller, le sort s’acharnait sur sa capacité de lien avec un chat, presque aussitôt, ils retentèrent l’opération, ce sera la petite femelle, Arsenic, noire elle aussi, mais pas bien sevrée, sa mère vint la chercher deux jours après ses premiers pas dans l’appartement, le chaton n’aura pas fait de vieilles dentelles chez eux.
C’est alors que l’homme apporta la troisième et dernière, une petite métis, que par peur ils s’empressèrent de nommer Next, une dénomination qui disait le doute, « au suivant », on n’y croit pas, mais on la nomme comme une apparition, dont on sait qu’elle est provisoire, la décontraction en anglais rajoutait encore de la distance à ce sentiment de crainte. Et celle-là est restée comme par hasard, décidant que c’est bien chez eux, le gîte, le couvert, elle s’assied sur les bras des fauteuils pour se mettre à niveau de la conversation, ça n’empêche pas quelques fugues, mais elle est toujours revenue.
Et celle-là, elle l’aima, comme une rencontre, ce n’était pas le chat de tous les chats, c’est elle, Next, quelqu’une de spéciale, elle peut même mettre sa tête sur sa fourrure, sans avoir de rougeurs, elle la caresse, elle est à elle, elle n’est plus allergique, si bien qu’elle pense qu’elle ne l’a jamais été. Juste ce sentiment parfois désagréable, ce souvenir, qu’elle n’aime pas mais vraiment pas, s’être sentie vulnérable, fragile, que dans ces moments où elle avait été diagnostiquée « incapable de rien avec un chat », elle n’aimait pas qu’on la voie dans cette faiblesse, de l’amour-propre sans doute, mais aussi une sorte de terreur de ne plus pouvoir en sortir, un peu comme cet asthme qui la secouait enfant, de ces quintes de toux qu’elle craignait de ne jamais pouvoir traverser, où elle savait que Bettina n’avait pas assez de bras pour l’accompagner, et la simple perspective lui faisait préférer quitter le goût du chat plutôt que d’accepter cette crainte de la chair de poule qu’elle ne savait maîtriser.
Et encore aujourd’hui, ça lui fait ça, juste qu’elle le voit et qu’elle se prend dans les bras pour se consoler de l’asthme et puis de la mort de l’oiseau.
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Par Anthropia le 26 Décembre 2008 à 13:52
Offrez donc un chaton à des amis,
très vite, ils se transforment en consommateurs,
actionnant le service après-vente,
posant réclamation sur réclamation,
vous tentez d'expliquer, de justifier,
mais bien vite, on vous oppose
le code de la santé publique,
on vous demande le rappel pour vice de fabrication,
non décidément, on ne vous est jamais reconnaissant.
Voici le deuxième épisode des aventures de Mina.
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Par Anthropia le 26 Décembre 2008 à 13:48
Message du 26/12/08 9:22
<o:p> </o:p>
De : "Sara"
A : "Anthropia"Étant donné la perfection incontestable de Next ... dont nous n'avons
jamais douté ... la « présente imperfection » de Mina n'est peut-être
due qu'à notre - collectif, je l'affirme !! - mauvais calcul du temps
nécessaire à l'ancrage des comportements exemplaires de la mère.
Un stage de mise à niveau est-il envisageable ??? Une quinzaine de
jours peut-être ?? Les collants - matériau d'hiver - ont résisté
certes, mais quinze jours laisseraient le temps à la peau de nos genoux
de se reconstituer. Cette zone est chez nous trois, M., Donatella
et moi, toute piquetée de petits points rouges et me revoilà obligée de
rassurer la kiné aujourd'hui ... non, non, non il ne s'agit pas d'une
vilaine maladie contagieuse, elle ne va rien attraper en me massant ...Bon. Derrière les arrangements qu'il faut faire avec la kiné, je dois
envisager de recoudre le rideau « d'escalade » déchiré au niveau des
anneaux par où passe l'escaladeuse ... la découverte date de ce matin
... et pour finir il faut aussi réparer le store du vélux victime d'un
atterrissage intempestif de l'acrobate ... laquelle manifeste pourtant
encore de temps en temps une petite hésitation de la patoune
postérieure gauche ... hésitation qui entraîne force inquiétudes pour
la mamancha ...
Résumé, tu demandes à Next son avis sur la solution envisagée et la
durée du redoublement !
Par ailleurs - tu constateras que les grimaces ne sont pas encore au
programme te concernant !!!
<o:p> </o:p>
SaraMessage du 26/12/08 9:23
<o:p> </o:p>
De : "Anthropia"
A : " Sara "Et bien je conseille le rideau de lin bien épais qu'on peut escalader sans
problème.Anthropia
<o:p> </o:p><o:p> </o:p>Message du 26/12/08 9:24
De : "Sara"
A : "Anthropia"
Le matériau du rideau n'est pas en cause, mais bien le fil qui ten ...
aient les anneaux cousus au dit rideau, fil qui a résisté des années à
l'escalade de Lily, plus lourde que Mina ... mais moins diablotine ...`
Bref, je vois que l'état de la peau de nos genoux ne t'inquiète pas le
moins du monde !!!
Sara
Message du 26/12/08 9:25
De : "Anthropia"
A : " Sara "Quant à vos genoux, je ne saisis pas le motif de vos grimaces,
une séance d'acupuncture gratuite et vous vous plaignez ?
En fait je songe sérieusement à vous facturer 60 euros la séance d'une
demi-heure ?Anthropia
<o:p> </o:p><o:p> </o:p><o:p> </o:p>Message du 26/12/08 9:26
L'exercice illégal de la féliponcture est prévu par l'article L 378 du Code de la santé publique.
De : "Sara"
A : "Anthropia"
Il est constitué lorsqu'une féline non-titulaire d'un diplôme félinomédical établit un diagnostic
et/ou applique un traitement virulent dont rien ne laisse croire qu'il mène à une guérison.
Il peut s'agir :-de matous et matounettes, qui dépassent les limites de leurs compétences et activités,
-de mistigri et autres patte-pelus, qui prétendent faussement être féliponcteurs : des usurpateurs de titres,
-des minou-griffouilleuses et autres grippeminaudes... qui sévissent sous la nappe dans le cadre des médecines dites parallèles.
<o:p> </o:p>A bonne entendeuse
<o:p> </o:p>M. et Sara
<o:p> </o:p><o:p> </o:p><o:p> </o:p>Message du 26/12/08 9:27
<o:p> </o:p><o:p> </o:p>Je suis étonnée de votre réclamation qui me semble bien vite formulée,
De : "Anthropia"
A : " Sara "
Sara, notre chatte, Next, est formatrice de formateurs,
elle a donné un cours accéléré de deux mois en félipuncture à la petite s'Mina,
corrigeant les gestes avec un professionnalisme reconnu de ses pairs.
Je vous signale par ailleurs qu'elle est diplômée de la Catacademy de Gloucester,
qu'elle a un master en félipuncture pathologique, anatomique et bordélique,
et qu'elle a plus de dix ans de carrière dans ce domaine.
Elle est par ailleurs Médaille field aux Purina et Sheba Awards 2008,
Championne du sevrage toutes catégories sans dépression post-partum,
ni syndromes puerpéraux.
Quant à l'article L.378 du Code de la santé publique,
il reconnait la validation des acquis de l'expérience
comme équivalent du diplôme d'Etat de félipuncture,
s'Mina ayant passé avec succès par deux fois le jury test
« visite à domicile » qui validait ses acquis,
vous conviendrez qu'elle a largement les compétences requises.
<o:p> </o:p>Et pour ces séances dont vous vous plaignez,
je me demande s'il ne s'agit pas plutôt
d'une déficience de vos dessous de tables,
techniquement peu praticables,
qui rendent sans doute impossible un exercice correct de la félipuncture.
Votre dévouée
Anthropia de la tour du pin des chats de gouttière et consorts
votre commentaire -
Par Anthropia le 26 Décembre 2008 à 13:02
J'ai annoncé l'été dernier la naissance dans la famille,
d'une petite chatte, très vite recasée chez de chers amis,
qui l'ont prénommée Mina.
Comme, en tant que placeuse, je pratique le service après-vente,
je suis avec attention pour le compte de la mère, Next,
les apprentissages de sa progéniture.
Voici donc le premier épisode de ses aventures dans sa nouvelle famille,
où l'on découvre que Mina est poète, Sara et Richard, son correspondant,
en dissertent savamment.
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Par Anthropia le 26 Décembre 2008 à 12:58
Message du 25/12/08 22:22
<o:p> </o:p><o:p> </o:p>
De : "Sara"
A : "Richard »
... tu connais cette très brève expression è tardi lâchée comme à bout
de force par la Traviata quand elle se sent mourir ... quel son
magnifique à ce moment là, des graves dramatiques ... Verdi a trouvé là
quelque chose d'extraordinaire, miraculeuse conjonction de sens et de
son ... et je subodore que pour la chanteuse ce doit être un régal ...
Bon, les choses ne sont pas si dramatiques que cela ce soir...
... Quand je dis que les choses ne sont pas si dramatiques, je fais preuve
de bonne disposition d'esprit si l'on considère l'état dans lequel nous
avons trouvé le passage entre cuisine et salle de bains à nos retours
Nous... étions absents lui et moi ce qui arrive assez
rarement ... Mina a-t-elle voulu nous faire sentir notre absence ?
Toujours est-il que toutes les nappes et serviettes rangées dans les
étagères se retrouvaient par terre !!!!
Mais la petite continue à faire des prouesses à l'ordinateur .. à
l'instant je range un fichier que je n'avais pas revu depuis hier soir
et voilà ce que je trouve :ijj)))))))))))))))))))))))))))))))))))))))àpppppppppppppppppppppppv
> knj'àààààààààààààààààààààààekkkkkkkkkkkjl------' `b
>
> nnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn'''''''''''''''''''
> '''''''"zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzznn
> nnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn
> nnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn''''''''''''''''''''''''''''''''
> ''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''
> ''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''
> ''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''ppppppppppppppppppppp)^ùN?
> ¨%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%m
<o:p> </o:p>Message du 25/12/08 23:22
De : "Richard"
<o:p> </o:p>Quelle belle poésie féline vous a écrit Mina
A : "Sara"
Avec ce roulement ronronnant en %%%
Composition à deux pattes de devant ou à une patte avant et
l'autre arrière en regard
Car pour %%% pour cent (er) ses ronronnements, elle a dû danser à la fois sur la touche flèche vers le haut et la touche ù%
Quant aux nnnn-zzzz, elle nous interpelle à la Stokhausen ou à la manière de Luigi Nono :
knij'ààààkkkk - traduction à la Queneau.....Yaka....
Serions-nous capables d'en faire autant avec aussi grande virtuosité....
C'est la question qu'elle nous pose à la fin....ùN ?
Quant au parterre de serviettes, c'est comme un jeté de roses que lui aurait offert un public imaginaire
(la claque étant absente à ce moment-là) à l'audition de sa prestation musico-poétique...
Richard, ami des lettres et des chats
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