• Carte postale N°7 : Le delta en question

    crédit photo anthropia # blog

     

     

    Tout est parti de la confluence de la Sacramento River et du San Joaquin, un torrent adouci ; celui-ci descendant des montagnes vient s’engouffrer dans les flots de l’autre avec élan, tous deux se retrouvant dans le delta mélangés avec le reste, on est dans la baie nord-sud bien délimitée par Berkeley au nord, San José à l’est, San Francisco au sud et en face Sauselito.

    Et là tout soudain un projet du Sonoma Land Trust propose d’élargir le delta en rendant de la terre aux bras de celui-ci, il s’agit de redonner de la diversité, chassé-croisé de poissons et d’oiseaux, en croisant les eaux, rapprocher un peu la North Bay et la South Bay, de les faire se féconder mieux, de plus près, par des conversations dans les marais cachés, oh juste une langue de terre, mais plutôt que ces terrains salés impropres à l’agriculture, ouvrir la digue à deux endroits et autoriser la mer à venir lécher le gazon asséché, une belle inondation.

     


    On aurait pu craindre que la levee affaiblie ne prête le flanc au tsunami, non, on reconstruirait la digue derrière, loin de l’autoroute qui la longeait, et le tour serait joué.

    Façon aussi d’accueillir cette inévitable montée du niveau de la mer. Ici on n’en avait pas peur, on saurait faire avec, même si plus bas déjà en Californie du Sud des maisons s’effondraient.

    Mais comme en parallèle, rien à voir, plus ancien, le projet dit du Water Tunnel, projeté par les anges, une jonction entre le delta et la Central Valley, au début on n’y voit qu’un hasard, remplacer l’aqueduc qui descend du nord de la Californie vers la ville âpre à l’eau qu’est Los Angelès, un dessein initié par son maire le préférant à l’idée de canal, qui consiste à pomper l’eau en haut pour l’acheminer vers la sèche cité par un tunnel enfoncé très profond dans la terre. On apprend qu’à cette mesure déjà financée sur le papier par des fonds privés, l’Etat a tenté d’assortir dix-neuf suggestions de protection de l’environnement, l’impact n’étant pas nul. Mais pour cette partie-là, on verra à faire voter le peuple et que dira le peuple quand il verra que les sales conséquences, c’est à lui de les financer. Non, ce n’est pas facile ces affaires pour le public qui n’y entrave que couic, lui ce qu’il veut c’est que ça se fasse sans tromperie et sans effet majeur pour les promesses de biotope.

    Et on se dit que dans la belle utopie du premier projet viennent puiser les intentions malines du second, mais c'est une supposition..

     


    Car la navigatrice qui répond aux questions dans le long bouchon qui passe par Villejo, -on prononce [vileho] en trace de l’espagnol dans l’anglais- reste sereine, on verra bien à aviser, pour le bien commun on y parviendrait, n’avait-on pas réussi à enterrer le projet de casino.

     


     

     

     


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