• Ce qui est perdu

     

    Vincent Delecroix

    NRF - Gallimard

    14 € - 155 pages

     

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    C'est l'histoire d'un oiseau déplumé, d'un pauvre philosophe et d'un philosophe pauvre, qui tente de faire la biographie de Soren Kierkegaard et ce faisant son travail de deuil, à la suite du départ de son amie.

    <o:p> </o:p>

    La tentative tout au long du livre, de cet objet qui se prétend roman, est de chercher ce qui est perdu, ce qu'on perd, ce qui nous perd, tout en essayant de ne pas courir à sa perte.

    <o:p> </o:p>

    C'est l'histoire d'une chute, d'une chute dont on craint qu'elle ne soit mortelle. Mais le petit poucet trouve sur son chemin quelques adjuvants, quelques cailloux qui vont l'orienter et le remettre dans la vraie vie. Enfin, une réalité qui soit compatible avec l'océan de réel dans lequel est plongé Vincent Delecroix.


    <o:p> </o:p>

    Ce nom, c'est un pseudo dit-il. C'est aussi le nom de l'auteur. Il est philosophe, il agglutine même les titres universitaires, étudiant de la rue d'Ulm, agrégé de philosophie, docteur en philosophie. Il est maître es Kierkegaard.

    <o:p> 



    </o:p>

    Dans le roman, le narrateur nous introduit à des personnages quelque peu fantomatiques, qui s'enrichiront un peu, juste un peu. On trouve le Médaille Field de mathématique, son frère, Abel, le coiffeur, les clients d'Abel, une femme qui sait la chose littéraire et la glose, Séraphin et ses histoires, et surtout Maren, la guide, qui ne dit presque rien. Elle figure la fiancée perdue, la fiancée abandonnée de Kierkegaard et peut-être, mais chut, ne gâchons pas la chute.


    <o:p> </o:p>

    Elle n'est pas jolie la guide, elle a des chaussures plates. Elle parle danois.


     

    <o:p> </o:p>

    Et lui, Vincent, pour arrondir ses fins de mois, devient chauffeur du bus pour touristes danois. C'est là qu'il la rencontre. Il croise aussi Melchior, le patron d'un hôtel où on parle danois. Hier taler vir dansk. Et le client de Melchior, le vieux monsieur qui revient chaque année à Paris depuis quarante ans. On l'aura compris, on avait le choix entre Andersen et sa petite sirène et Kierkegaard, le philosophe. Ce sera Kierkegaard et sa reprise, le même motif revisité n fois, la figure de tous les dangers, la folie, la solitude, la mélancolie et quelque chose d'autre qui s'appelle l'entêtement, la quête sans fin. On n'a pas le choix. Toujours Kierkegaard.

    <o:p>


    </o:p> 

    L'essentiel est de ne pas mourir de peur avant de toucher le sol, lui dit le vieux Monsieur.


    <o:p> </o:p>

    Drôle d'histoire, direz-vous, et pourtant, on marche. On entre dans cet univers, on se laisse aller à suivre le gentil délire du narrateur, nous aussi voulons savoir pourquoi les épis de maïs sont trop salés et quelle est donc la fonction du chat et pourquoi Maren troque ses chaussures plates pour d'autres moins confortables.


    <o:p> </o:p>

    Sans qu'on s'en soit avisé, on se retrouve tout à coup tout nu face aux émotions, à l'angoisse de la perte, à la vie de la pensée, toute donnée à nous avec ses faiblesses, ses incertitudes et ses limites.


    <o:p> </o:p>

    Mais on n'est pas abandonné, et même si la fin tombe vite, elle nous montre que le chemin mène à une petite hutte au fond de la forêt ou à l'un des bassins du parc de Versailles. Car tout n'est pas perdu.

     

     

     

     

     

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :