• De la photo prise sur le vif et des autres

    crédit photo anthropia # blog

     

     

     

     

    Depuis que ces centaines de photos –peut-être bien des milliers- sont publiées sur le blog, je me fais chaque jour la réflexion que c’est un art et que je ne le maîtrise pas.

    Alors bien sûr, je parviens un peu à cadrer, parfois coup de chance, mais la geste de prendre un sujet qui se présente dans le champ de vision ne suffit pas, il faut savoir traiter toute la chaîne.

    Je ne parle pas seulement du réglage de l’appareil, le mien c'est un Canon, j’ai appris quelques trucs, mais chaque appareil a sa propre logique, tout est toujours à refaire. Je parle du traitement, la post-prod. Par exemple, je me suis inscrite au Cyberespace de ma ville pour prendre des cours de Photoshop. Et j’ai vite compris que oui, je peux faire un peu de retouche, utiliser ce magic J qui fait automatiquement des corrections, aller sur les courbes et  niveaux et retoucher les couleurs, utiliser le tampon pour palier un défaut, et ce fameux « yeux rouge » qui gomme ce que le flash a révélé, mais je ne serai jamais graphiste, ni correctrice photos, ni etc., parce que sur mes photos, ça se voit, et sur les photos des autres aussi d’ailleurs, ou que même si je ne le vois pas, je sais qu’ils l’ont fait, qu’ils ont osé, retirer les cernes, rajouter du blanc, faire cet estompage que même un maquillage ne parvient pas à réussir, et que ça me déplaît parce que la photo n’a alors plus ce brut de décoffrage que j’aime et que je recherche.

    Au nom de ma grand-mère qui se tenait toujours un peu raide à la pose, au nom de ces photos de famille anciennes sur lesquelles j’ai dû tant faire de recherches pour savoir si celle-ci était mon arrière-arrière-grand-mère, celle-là la petite disparue de 1929, ou l’autre la tante Tecla, aperçue sur une photo de mariage, pistée à Saint-Wendel, lue dans une mention sur une carte postale, ou entendue dans les mots de mon père, qui ne se souciait même pas de cette généalogie estompée, et de savoir que son prénom signifie « le vin de la vie » et de s’imaginer qui peut appeler ainsi sa fille, je milite pour le vif.

    Finalement ce que je retiens d’une photo, c’est l’axe paradigmatique comme on disait jadis, le moment où on l’a prise, l’itinéraire qui l’a faite arriver dans votre portfolio, son don, cet instant où quelqu’un vous la tend, tiens c’est pour toi, ou cet angle qui vous saute au visage et à l'intérieur se dire, je prends ça tout de suite en moi, je veux éterniser cet instant, alors oui bien sûr, on peut être sensible à la photogénie d’un visage ou pas, à l’analyse des sèmes, à ce retour de mémoire, la sensation qu’on avait à cet instant-là, mais je sais qu’une photo n’a pas ce grain de la vraie vie, de la lumière du regard, de l’alerte du corps, de ces mouvements dans l’espace, de ces instants d’avant le toucher. C’est pourquoi je l’avoue, j’ai même une réticence avec l’image immobile.

    Et en attendant, ce n’est pas très grave, la photo a minima me va bien, pour ce que je veux en faire.

     

     

     





    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :