• Débris de semaine 8 - Voyage corsé

    Goya + - 

    Cliché Anthropia

     

     

    Lundi

    Le chien du voisin est guéri, il trottine l'arrière-train bandé.

    Depuis son retour, le voisin se tient les côtes,

    il s'est mis une sorte de corset blanc à la taille.

     

     

    Mercredi

    Lever aux aurores.

    Vu le soleil se lever sur la mer,

    On m'a prévenu, je vais entrer

    dans la cage aux fauves.

    Mais les fauves sont gentils,

    je les caresse, ils ronronnent.

     

    Mercredi

    Atterri à Bastia.

    Monte avec un chauffeur de taxi

    qui commence par mettre en route le compteur

    puis se met à tchatcher sans démarrer.

    Il ne sait pas où est la rue principale de Bastia.

    Il parle avec nonchalance, la voix d'un mafioso,

    je sens mes préventions

    remonter à la surface.

    On démarre.

    Mon répondeur m'appelle,

    j'écoute le message.

    Quand je dis : supprimez !

    j'ai l'impression de donner

    un ordre à mon homme de main.

    L'oeil noir du chauffeur

    me scrute dans le rétroviseur.

    C'est fou ce qu'un mot tout simple

    change de sens selon le contexte.

     

    Jeudi

    Tête à tête avec Le Monde, Le Figaro,

    Libération, Le Canard Enchaîné,

    Le Pas aveugle de Marie-Claire Grafé,

    j'en reparlerai.

    C'est jour de grève.

    A l'aéroport de Bastia,

    on attend des heures,

    parce qu'à Paris, les aiguilleurs tricotent.

     

    Vendredi

    Ma phrase du jour à un jeune collègue, qui énerve les vieux crocodiles.

    "La beauté de la pédagogie voit sa limite dans l'impatience des grosses têtes".

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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