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Enluminure de chemin creux
Roland Mousquès
Vialas (Figerolles-Cévennes)
crédit photo anthropia # blog
Fascination pour ces schistes qui font bois,
ont la couleur de bûches d’un feu qui n’est qu’intérieur.
La sculpture de pierres jointoyées en éventail,
s’affiche comme un programme de l’année,
une sorte d’étendard,
majestueux de la profusion des tonalités
et de l’audace des enchâssements,
chacun différent mais complétant l’autre.
Et par l’humilité qu’on devine,
du temps passé à les cueillir,
ces fleurs de peu,
le berger les investit d’une forme de splendeur,
il relève les jonches de talus,
les tresse en emblème d’un écusson royal.
Une queue de paon qui serait resté collée au mur
comme une mue, passage des saisons,
dont cet or qui fait rayon
témoigne de la configuration hors cadre
d’un soleil qui darde son heure au cadran,
on imagine qu’il pourrait prêter son jaune
à ses compagnons d’œuvre,
qu’il y suffit d’une lumière différente,
d’un écho de chaleur, de ces jours qui rallongent,
que l’automne fait ça au minéral sédimenté,
lui donner l'éclat pour passer l’hiver.
Et puis au pied, l'écrin,
le trèfle à cinq ou six feuilles
qu’on cale avec patience,
pour faire ancre de gris, un cœur.
Ce serait ça la sculpture,
des segments qui font chemins
pour converger vers Rome,
une corole taillée en volutes de pétales appareillés
venant cogner sur la pierre d’angle
comme on compose un bouquet.
Une intention, pensée par un artiste du brut,
qui n’a d’autre visée que de confier au paysage
les harmoniques de bronze, d’ocre et de bleuté
sonnant dans ses rêves.
Tags : harmoniques, murs de pierre, sculpture de schiste, queue de paon, Roland Marquès
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