• La vie des autres

     

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> Cliché Ocean films - droits réservés</o:p><o:p> </o:p><o:p> 

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    La vie des autres
    De Florian Henckel von Donnersmarck
    Avec Ulrich Mühe, Sebastian Koch et Martina Gedeck

    <o:p>Sortie en France cette semaine


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    Un film de voyeur, d'un voyeur patenté, payé pour ça, professeur à la Stasi Académie.



    Au début, une longue leçon de torture psychologique, un masterpiece, où Ulrich Mühe, matricule HGW, explique en amphi l'art et la manière d'attendre les confidences d'un supposé coupable. Leçon presque trop didactique, jusqu'au coussin qu'on enferme dans un bocal pour conserver les odeurs de peur du traqué. On ne sait jamais, pour plus tard, les chiens... Car les aveux arrivent inexorablement quand les menaces d'arrestation de la famille, d'abandon des enfants se font plus précises.



    Sous les ordres d'un cadre du parti carriériste, HGW propose ses services d'expert pour l'écoute 24H/24 d'un auteur à succès, Georges Dreyman et sa compagne, l'actrice Christa-Maria Sieland. Pas de chance, l'homme est bon, l'homme est un bon socialiste, l'homme est amoureux de sa compagne, l'homme est un poète.



    Nous sommes en RDA, pendant les années quatre-vingt, le pouvoir est dans les mains d'une nomenklatura qui en abuse. Un metteur en scène célèbre, ami de Dreyman, n'a plus le droit d'exercer. Amertume. Le ministre de la culture qui mène le bal est tombé amoureux de l'actrice. Pas de chance. Elle sait qu'elle pourrait ne plus pouvoir monter sur les planches. Que faire ?



    Dreyman joue un personnage très crédible, entre narcissisme et vanité de l'homme arrivé, fidélité à ses amis relégués, profonde humanité et réel socialisme. Peut-on longtemps rester du côté de l'abus, de la dégénérescence, quand doit-on commencer à prendre position et risquer sa carrière ?



    HGW, qui dans l'anonymat de son grenier suit gestes par gestes et mots pour mots la vie de l'homme bon, n'est plus aussi sûr de servir la bonne cause. Ses rapports circonstanciés s'en ressentent.



    Un film troublant, un film en demi-teintes, où le flic n'est pas qu'un rouage du système, qui s'autorise tout à coup à devenir sujet. Magnifique travail des acteurs, scénario impeccable. Une leçon de vie dans l'arbitraire, quand toute une société, une famille, un couple s'épiait et se dénonçait.



    Je suis ressortie de ce film avec un regard affiné sur ce qu'on appelle la liberté. Dans ma société, suis-je libre ? Quand je suis filmée de l'ascenseur au distributeur, du distributeur à l'espace vidéo-surveillé, quand tous mes achats peuvent être recensés, quand on peut déclencher en quelques minutes la chasse à l'homme ? Dois-je accepter que certains soient fichés, qu'on enquête sur leur vie, qu'on entre par effraction dans les ordinateurs, qu'on questionne les voisins, les proches ? Quand on encourage les fonctionnaires, les banquiers à dénoncer un homme sans papier ?



    Que veulent donc dire les mots « Libertés publiques » ?


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