• Perdre la face

     

    Juliano Piekirika

    Artstudio, 2007

    FIAC 2007

    Cliché Anthropia

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    «Essayer de trouver des accords» pour que «personne ne perde la face». Nicolas Sarkozy, dans son intervention à propos du Tchad, tient la politique étrangère en piètre position, puisqu'il ramène toute l'affaire Tchad à une simple question d'orgueils nationaux, ne pas perdre la face.

     

     

                     

    Qu'est-ce à dire ? Que la détresse de ces enfants, extirpés de leur milieu, ne mérite pas un mot de compassion ? Que la situation, dans laquelle s'est commise cette « mushroom » association (association née d'une hypermédiatisation d'un conflit, « après la pluie médiatique, poussent les champignons »), ne mérite pas une position de soutien aux ressortissants, même s'il s'avère qu'ils ont contrevenu aux législations internationales ?

     

     

     

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    Le Président commente ici a minima, il n'assume pas, ni ne fait preuve d'embarras devant la position ambivalente des services français, qui ont prêté leur concours logistique d'un côté et peut-être signalé aux autorités tchadiennes l'opération illégale, de l'autre.

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    Bref, ne pas perdre la face est donc ce qu'il faut sauver à tous prix. Les meubles en quelque sorte. Comme toujours, dans les cas embarrassants, Sarkozy se conduit avec désinvolture, sans prendre la mesure des événements.

     

     

     

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    Cette expression, «perdre la face», n'a pas toujours eu ce sens. Dans la bible, l'allusion rappelle l'épisode Caïn et Abel ; Caïn « perdit les faces » (traduction Chouraki), de ce que Dieu ne tint aucun compte de son cadeau, ne louant que celui que lui fit Abel. Tout cela se termina comme on sait. Sans un mot, Caïn attira Abel au champ et le tua.

     

     

     

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    Perdre la face est donc, contrairement au commentaire passe-partout diplomatique, un sentiment qui atteint le fondement même de celui qui l'éprouve.

     

     

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    Perdre la face serait donc du côté de la honte, de l'humiliation, du sentiment d'être nié absolument, qui provoque la colère meurtrière.

     

     

     

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    Et s'il y a un pays qui peut se sentir humilié, trahi et en colère dans cette affaire, c'est bien le Tchad, qui, si le rapport du HCR est avéré, a vécu une tentative de rapt de ses enfants pour le compte de familles, au choix, manipulées ou prêtes à tout pour s'approprier les enfants, que leur obsession adoptive a transformé en objets de consommation dite humanitaire.

     

     

     

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    Tout cela me rappelle les rapts d'enfants réunionnais par les services sociaux français, dans les années soixante, qui arrachaient à des familles pauvres les autorisations de placement dans les fermes de la France profonde.

     

     

     

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    La situation aurait mérité un véritable mea culpa, suivi d'une proposition de faire la lumière sur les responsabilités des uns et des autres, et d'un soutien « humain » à l'équipe mise en examen. Tout cela s'appelle une gestion de la complexité, mais ce mot échappe sans doute à celui qui nous représente.

     

     

     

     

     

     


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