• Sculpture à l'improviste

    crédit photo anthropia # blog

     

     

     

    Point n’est besoin de sculpteur pour la sculpture de ville, elle se tient posée en évidence, et même pour le coloriste, on saurait s’en passer, parce que la peau de peu sait s’imposer à vue, elle peut se déployer en sorte d’explosion, quand on la laisse faire, elle s’épanouit comme ces fleurs du mal en lien dans les quartiers, elle s’offre ainsi le piedestal à quatre côtés, mastoque un peu trop large, (pierres à mur bétonné, ni bois torsadé, ni bloc de marbre, pas de curateur pour penser le socle), elle ose même s’appuyer à un arbre bien droit, solide, s’intégrant à l’espace, le constituant comme échelle vers un au-delà qu’on n’aperçoit pas, les sculptures de ville, c’est comme ça, ça choisit où ça se pose, on ne demande pas par quel hasard, on n’aurait pas pensé mais c’est là malgré tout, celle-là fait point ou tache, fait trou de serrure aussi, si on y regarde bien le dense du tissu n’oblitère rien, ce rouge presqu’acide à première vue n’est que douceur, il chatoie, il fait huître à deux bras, accueillante de l’arbre, qui échappe vers ses propres lumières, -une verticalité un peu inattendue mais le ton reste discret, assez plaisant en fait, s’occupe du feuillage tête en l’air, on ne sait pas lequel, il est hors du cadre-, alors elle reste en bas, la sculptures de toile, elle se fait ready-made de banlieue, sans doute son statut, le plus beau, celui qui éclaire le chemin des pauvres, leur fait voir le bonheur de vivre dans l’ombre d’une place en clairière, -la place aveugle des cités, celle qu’on a inventée n’est pas née de l’aggloméré du temps, elle a été pensée place, ou plutôt résidu, plus petit dénominateur, c’est pour ça que peu chère, sans fontaine, encadrée, résultat des autres structures autour, tout de sa forme est produit de plans et du peut pas faire autrement, tentatives renoncements d’architectes que ne tente que la matière pas le vide au creux, mais dénominateur commun, en commun, quadrature du rectangle en solidarité- et ça fait vitrine pour la sculpture coquelicot, légère, facile à agiter, un rien la déséquilibrerait, vaguement excentrée sur l’image, mais bien dans la lumière, semblant se retenir à l’arbre, elle sphère et lui en contraste cylindre, étroit le cylindre, qui ne fait que ce qu’il doit faire, pousser vers le haut, peut-être qu’à le faire longtemps il fera exploser le cube et même repoussera la penchée comme ça par inadvertance, mais pour plus tard, la margelle l’entoure à distance et ce volume de sable loin d’être rempli, pourtant le risque existe aussi d’un coup de vent à trop attendre là, rien pour accroche, pas d’harnache, pas d’ancre, alors peut-être un jour ira-t-elle plus loin faire la rolling stone, la beauté naît de ça, l’éphémère, le rien de garanti, cette magie de l’instant, mais en attendant ils se tiennent là, lui tronc pas fier, elle en adhérence mystérieuse et comme collés à bouches. Pour ça que le regard n’en fait qu’une seule de sculpture, support/surface « arbre et tente ».

     

     

     



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