• Steve Jobs and his bottle

    Crédit photo Anthropia

     

     

    Tables de la loi, grand messe, fidèles,

    Moïse, alias Steve Jobs, a sorti la tora.

    L'arche d'alliance avec le monde en manque,

    pathétique.

     

    Ce type vend des pelles et des pioches,

    du cadre, de la boîte, du CANAL, et nous le révérons

    comme le dernier des prophètes.

     

    Comme si notre époque au sens préférait la mise en forme,

    les tuyaux,  comme si c'était cela qui manquait,

    alors que nous avons pléthore de supports,

    que nous ne savons plus quoi en faire.

     

    Bien sûr, on ne peut qu'admirer l'esthétique marketeuse,

    la subtilité de la firme

    à venir guetter peut-être un de nos besoins,

    elle nous indique l'air du temps,

    nous parle de nous,

    nous redonne goût au progrès,

    un progrès qui ne fait de mal à personne,

    ludique, gentil, design, dd.

     

    Mais c'est le tentateur, i-phone, 149 euros mini,

    un boulet mini de 100 euros/mois,

    une entrave qui fait coûter plus cher,

    le lire, le film, le lien et la rencontre.

    Et à présent, l'i-table, 500 dollars au bas mot.

     

    Vite, vite, un nouveau produit à dealer pour les uns,

    à sniffer pour les autres.

    C'est de la bonne, mais c'est immatériel,

    ce n'est plus l'alcool, le mauvais lait,

    c'est le contenant, la bouteille, la tablette,

    la garantie qu'il existe un biberon même vide,

    un goulot même pour du rien, du vide, du niente.



    Notre époque a trouvé son produit,

    la métaphore de tous les produits,

    le fond des choses,

    c'est que nous sommes dépendants à la dépendance,

    il faut de l'addiction, nous sommes devenus addictoliques.

     

     


  • Commentaires

    1
    @sinaute convaincue
    Samedi 30 Janvier 2010 à 21:51
    "addictolique"
    Et aussi, avec une glissade (des-orthographique) de saison, nous sommes toujours aussi anecdotiliques... C'est un mot qui pour moi recoupe votre publication et l'essai de Nancy Huston "L'espèce fabulatrice"(Actes Sud)...Mais vous connaissez peut-être ?
    2
    Anthropia Profil de Anthropia
    Dimanche 31 Janvier 2010 à 10:47
    Oui, je l'ai lu
    Mais je pense que ce livre ne distingue pas suffisamment la vision globale, qui permet de penser un sujet et l'aspect narratif, storytelling, sur une anecdote.
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :