• Imagine

     

     

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    Imaginez, j'ai des clients en Alsace.  L'autre soir, je suis partie pour deux jours là-bas, la peine au cœur à l'idée de me retrouver dans un bain social à 65% ayant voté Sarko. Je m'étais entraînée : Feldenkreiss avant de partir, yoga le matin puis une douche fraîche pour me retrouver zen devant les conseils d'administration.

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    Et ça n'a pas loupé. Le pdg qui roule en Mazerati, oui, moi ça me va très bien que Sarko s'affiche sur un yacht, enfin les choses sont claires. Plus tard dans l'après-midi un autre, il va remettre de l'ordre dans tout ça, moi j'vous dis. Le troisième, et puis va falloir qu'ils triment les flemmards.

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    Vers vingt heures, je suis passée au kiosque de la gare et j'ai attrapé de justesse le dernier Libé, sous l'œil goguenard du patron. Ce qui m'a rassuré c'est de lire dans Libé qu'une donzelle s'était fait traiter de gauchiste à Paris. Finalement, Alsace-Ile-de-France, même combat.

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    J'étais au parfum, quand je suis rentrée à l'hôtel, je baissais un peu la tête, inquiète quand même. L'hôtel, cet hôtel-là, où je vais assez souvent, c'est ma deuxième maison, celui-là je me le suis choisi, pas un hôtel de chaîne, je n'y vais plus, je n'aime pas le service automatique, non mais un bel hôtel, des gens adorables, ils me gardent ma chambre, la 21,  non pas la suite royale à 3 000 €uros, mais un bel espace plein de couleur tout confort.

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    Et hier soir au restaurant de l'hôtel, j'ai retrouvé Michel, le consultant d'un grand groupe, que j'ai déjà vu plusieurs fois –qui aime aussi les hôtels «différents »- et puis y avait un couple qui s'offrait un dîner au restaurant de l'hôtel, Délikatessen, unsoweiter, il venait d'un petit village à côté.

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    Avec Michel, on tirait la gueule. On s'était déjà dit qu'on votait pareil. Alors quand il m'a vu, il a dit : c'est terrible, hein. Et j'ai répondu : oui, c'est terrible. On murmurait presque. Minoritaires que je vous dis. Puis le patron s'est approché de nous et il a dit, vous savez, moi aussi j'ai voté Ségolène. On a relevé la tête et on a souri.


    A ce moment-là, l'homme du couple a élevé la voix et a dit, nous on vient du village de gaulois d'à côté. Ils ont voté majoritairement Ségolène aux Présidentielles. Et tout à coup, on s'est retrouvé à parler tous ensemble, c'est ça les avantages de ces hôtels-là, on n'est pas condamné au tête-à-tête avec Le Figaro, on peut discuter et même hier soir refaire le monde. Un peu plus tard, vers onze heures, un petit groupe a voulu dîner. Mais le patron, d'habitude si commerçant, a dit, non, non, le service est fini. Et j'ai eu comme l'impression, qu'il tenait enfin sa soirée électorale de perdant. Car dans la ville, dimanche, le maire a reçu le ban et l'arrière-ban des notables pour fêter ça.

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    A un moment, Michel a dit comme Judith dans le chalet d'à côté, I will survive. Oui, on s'est regardé et on s'est dit qu'on allait survivre et même qu'on était finalement plus nombreux à n'avoir pas voté Sarko que de Sarkozistes à l'avoir fait.



     


  • Commentaires

    1
    Schnorchel
    Lundi 14 Mai 2007 à 10:50
    Bonjour
    Ce blog me plait et ce post me fait chaud au coeur. Il est écrit comme un (bon) roman. "Ce n'était rien qu'un peu de feu, mais il m'avait chauffé le corps, et dans mon âme il brûle encore à la manière d'un feu de joie" L'hiver sera long, mais il y aura un printemps !!!
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    2
    Anthropia Profil de Anthropia
    Lundi 14 Mai 2007 à 13:38
    A Schnorchel
    Merci
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